Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Petite histoire de la grande humanité. Vers la fin du Ve siècle et au début du IVe siècle avant Jésus- Christ, le peintre Zeuxis jouit d’une immense réputation dans toute la Grèce antique. L’humanité reste toujours fascinée par l’art, malgré les controverses qui l’entourent de temps à autres. En ce jour L’Afrique, berceau d’une humanité qui aujourd’hui même compte sept milliards d’âmes, a encore des secrets à livrer sur l’origine monogénique des humains ainsi que leur devoir d’inventer un vivre ensemble.



Alain Gilen, Humanité
Alain Gilen, Humanité
Vers la fin du Ve siècle et au début du IVe siècle avant Jésus- Christ, le peintre Zeuxis jouit d’une immense réputation dans toute la Grèce antique. Il y a alors une concurrence féroce entre les artistes. On organise des compétitions. À l’occasion de l’une d’entre elles, Zeuxis peint des raisins avec un tel réalisme que des oiseaux viennent les picorer. Reste à voir l’œuvre de son adversaire. Parrhasios tient son ouvrage à la main. Zeuxis voit un rideau et demande qu’on le retire. Le rideau de Parrhasios est si bien peint qu’il a trompé le plus grand artiste de son temps.

Zeuxis reconnaît sa défaite.

L’idée selon laquelle la peinture parfaite devrait reproduire si fidèlement la réalité qu’elle trompe le regard des oiseaux et même le regard des hommes est profondément ancrée dans notre vision de l’art. Elle repose sur des mythes qui ont traversé les millénaires, comme celui de la vision naturelle. Zeuxis a vécu, Parrhasios aussi, les récits en témoignent. Mais personne n’avait jamais vu la peinture de leur époque, si ce n’est par des mosaïques ou des copies romaines. Jusqu’en 1977, avec l’ouverture d’un grand tumulus, pas loin de Thessalonique.

Depuis une trentaine d’années, les découvertes se multiplient en Grèce du Nord et elles exhument peu à peu le royaume légendaire de Philippe II et d’Alexandre le Grand. Peu à peu, dans de vastes tombes ornées de peintures et remplies d’objets, recouvertes de terre pendant près de 2500 ans, on met au jour les témoignages de la vie à Aigai (Aigéai, Ægæ, Égé ou Èges), la capitale du royaume. Un grand nombre de ces objets sont exposés en ce moment au Musée du Louvre, à Paris: le visage d’Alexandre le Grand, un médaillon en tête d’Athéna surmontée d’une Méduse si mouvementé qu’il paraît sorti des mains d’un sculpteur baroque, ou des statues polychromes dont on devine l’éclat sous l’usure.

L’archéologie et la recherche des vieux trésors fascinent encore; le succès d’Indiana Jones , du Secret de la Licorne et du tourisme d’antiquités en témoigne, bien que la planète soit conquise jusqu’au moindre recoin et que l’inconnu se réfugie dans l’infiniment petit ou dans l’infiniment grand. Mais les mythes sont souvent plus solides que l’atome, plus difficiles à maîtriser que le mystère des étoiles. La belle exposition du Musée du Louvre montre qu’ils nous parlent encore et qu’il y a encore sous la terre des secrets à découvrir et à comprendre parce qu’ils sont le secret de notre humanité. ////////////Laurent Wolf






Silence


Rédigé par psa le 31/10/2011 à 21:30
Tags : humanité Notez