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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Yvo Jacquier, Equilibre
Yvo Jacquier, Equilibre


Vif débat en perspective. Il se dit un peu partout, naturellement par une gente politique droitière non qualifiée et ne retrouvant que ses vieux réflexes d’une quête d’uniformisation simpliste –d’Angela Merkel à Nicolas Sarkozy en passant par David Cameron, que le multiculturalisme est un échec. Multiculturalisme que personne ne nous a pas encore définit d’entre ces politiques, et dont nous ne connaissons ni les attentes encore moins les indicateurs qui leur permettent aujourd’hui d’en prononcer la mort.

Il y a bien longtemps que le multiculturalisme n’existe plus; nos politiques ne le savent même pas et ils annoncent, tardivement, la mort d’un cadavre, la mort d’un corps longtemps embaumé et soigneusement disposé. Il y a bien longtemps que l’on parle de diversité, de représentativité, d’équité. De nos jours, le défi est effectivement de bien refléter les couleurs de la citoyenneté dans les représentativités dirigeantes à tous les niveaux d’une nation. Lorsqu’il y a inadéquation et total dépareillage entre les couleurs des citoyens jouant dans les équipes nationales de football de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la France par rapports aux citoyens en charge des responsabilités gouvernementales par exemple, on n’est plus dans la magie du multiculturalisme, mais dans le devoir et le besoin d’équité, de représentativité et de diversité.

Il est donc utile de faire ce point rapide, au moment même où le débat s’élève subrepticement. Pour beaucoup de nos dirigeants politiques, le multiculturalisme et son rêve étaient purement et simplement l’assimilation des autres cultures et religions; un pari impossible au demeurant et qui ne pouvait évidemment pas se réaliser. Pour faire poli, disons à nos politiques que le multiculturalisme s’était longtemps transformé en diversité, divercité en réalité pour ne pas dire en citoyenneté diversifiée.

Dans un monde qui a toujours été multiculturel, de l’Égypte ancienne aux États-Unis modernes, ceux et celles qui y arrivent assez tardivement, les Angela, les David et les Nicolas de ce monde ont peut-être grand intérêt à écouter et comprendre la « Richesse des Nations », le pourquoi de la mondialisation, plutôt que de parler, de trop vite parler parce que des voiles et des burka ne tombent pas comme ils l’auraient espéré. Si ces dirigeants écoutaient, ils auraient au moins entendu que les seuls cris qui portent et rallient demeurent ceux de la citoyenneté, les cris de la Liberté et de la dignité, partout à travers le monde, avec ou sans voile, avec ou sans burka.


Mot à Maux


Rédigé par psa le 16/02/2011 à 07:28