Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L'honneur de crier
L'honneur de crier
Son œuvre immense parle d’elle-même. Mais alors, sa bibliographie, partielle, restitue toute la densité de cette tête extraordinairement engagée au service de l’Afrique. Et, des lettres capitales seulement sauront faire résonner ses œuvres : INNOVATIONS SOCIALES ET RENAISSANCE DE L'AFRIQUE NOIRE LES DÉFIS DU "MONDE D’EN-BAS"; CRI DE L'HOMME AFRICAIN; AFRIQUE, L'IRRUPTION DES PAUVRES Société contre ingérence, pouvoir et argent; L’AFRIQUE DES VILLAGES; CHEIKH ANTA DIOP OU L'HONNEUR DE PENSER; RESTITUER L'HISTOIRE AUX SOCIÉTÉS AFRICAINES Promouvoir les sciences sociales en Afrique noire; GUIDE PÉDAGOGIQUE DE FORMATION À LA RECHERCHE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE; L'AFRIQUE À L'ÈRE DU SAVOIR Science, société et pouvoir; RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET CRISE DE LA RATIONALITÉ Livre I; LES CULTURES AFRICAINES DANS LE CHAMP DE LA RATIONALITÉ SCIENTIFIQUE Livre II; LA RECHERCHE AFRICAINE FACE AU DÉFI DE L'EXCELLENCE SCIENTIFIQUE Livre III; etc. Pour ceux et celles qui ont eu la chance de le connaître, ce prolifique et humble intellectuel qui ne reculait et ne s’effaçait que devant l’audace de la Vérité, Jean-Marc Éla, était et demeurera un pur sang dressé pour servir l’Afrique. Et il n’aura vécu que pour être le cri de l’homme et de la femme du contiment africain. Nul n’a réussi a le faire taire : ni les politiques de son Cameroun natal, ni les critiques tout en bas de la ceinture, pas plus que les aléas de la vie sur ces dernières terres d’exil que sont Montréal, Boston et Vancouver. C’est de Vancouver que le grand frère Jean-Marc a poussé ses derniers cris à 72 ans, arraché à notre admiration collective, particulièrement celle des siens et de ses fidèles : Ane-Sidonie Zoa d’abord, et certains autres comme Achille M’Bembé, Célestin Monga, Yao Paul Assogba –ce dernier ayant écrit un livre sur J-M Éla : « Le sociologue et théologien africain en boubou : Entretiens », ainsi que de nombreux admirateurs répartis sur la face de la terre. Je ne me souviens plus exactement de nos derniers échanges; ce fut tout de même à Boston que je lui avais téléphoné : des propos courts, des paroles agréables et des mots d’encouragement étaient souvent de ses dires. Il était aussi de nos invités lors des « États généraux de la communauté des Togolais de l’extérieur », à Montréal, il y a quelques années, disons avril 2003. Je me souviens surtout de certaines de nos discussions, chez lui à Montréal, sur divers sujets relatifs à l’Afrique actuelle et en devenir… L’homme d’Ébolowa, terrien issu d’en-bas, s’en est allé haut -et pas seulement avec ses trois doctorats, pour mieux inspirer encore de milliers d’autres sur l’espérance de la necessaire réinvention d’une Afrique à partir du constat d’échec –désormais patent, que la voie empruntée jusqu’à maintenant était vouée à l’impasse. Ironie du sort, c’est à ce moment même où le système craque de tous les côtés qu’il a choisi de nous dire Adieu, aux petites heures de ce 26 décembre 2008. Celui qui avait toujours dit que "C'est la même terre" partout, retrouvera sans doute son Ebolowa natal qui l'avait vu naître. Nous sommes tristes en ce jour, mais… Beau travail ! Chapeau ! Respect !

Lui aussi... Les siens ne l'ont pas reconnu... Un Grand qui s'était fait petit
Lui aussi... Les siens ne l'ont pas reconnu... Un Grand qui s'était fait petit

Silence


Rédigé par psa le 28/12/2008 à 18:18
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