Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Lutte des Évala
Lutte des Évala

Ne parlons plus de la première version du projet d’Accord politique du Dialogue intertogolais. La version révisée du projet d’Accord politique proposé par le Bureau du Dialogue semble avoir de la difficulté à prendre. Il n’est pas étonnant que des tractations soient en cours pour en arriver à une troisième version ou faire le saut vers des médiateurs dont le choix et l’acceptation seront une difficulté en soi. Mais ce qui frappe à la lecture du document en tractation, ce n’est pas tant le contenu, relativement modeste et surtout très administratif et trop quincaillerie. Une dimension sans doute importante puisque la crise de confiance au Togo suggère que les détails soient abordés. Malheureusement, ces détails se reposent sur quasiment rien. Simplement dit : il est énoncé clairement onze chapitres de préoccupations et, à coté, ces préoccupations sont oubliées puisque les différentes solutions envisagées ne se rattachent pas, explicitement à tel chapitre ou tel point de préoccupation antérieure. On aurait voulu noyer le poisson qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Si Achille a un talon, il donc bien là ; avant tout, si ce document à une faiblesse, il est bien là qu’il témoigne de l’incapacité à relier les solutions proposées aux problèmes clairement énoncés auparavant. Naturellement, l’UFC dénonce pratiquement de telles solutions, de la première à la dernière, aidée par un tel flou difficilement imaginable d’un avocat d’expérience comme Maître Yawovi Agboyibo, président du bureau du Dialogue. De l’extérieur, ce que nous pouvons conclure, c’est que le dialogue a été mené sans aucune approche rigoureuse quant au contenu, mais probablement avec des faux-fuyants pour donner l’impression que des progrès sont réalisés. Certains ont dû bien rigoler en se demandant : On verra bien comment il s’en sortira avec une telle approche. En tout cas, je me poserais bien cette question si j’étais dans cette fameuse salle de lutte fratricide qu’est la salle Evala. En somme, les résultats sont douteux alors que la volonté de départ était assez chancelante. Quoi faire maintenant que le document d’accord n’a pas aidé à camoufler le désaccord persistant au Togo ? Que fait-on lorsque le poisson survit à la noyade?

Silence


Rédigé par psa le 30/06/2006 à 09:24