Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’heure du Grand Pardon
C’est une première au Togo, et il faut prendre le temps de le souligner : Faure Gnassingbé, fils de feu Général Etienne Gnassingbé Eyadema recevant Gilchrist Olympio, fils du regretté Sylvanus Olympio. Faudra-t-il le rappeler, l’un, Faure, est le fils du tombeur par coup d’État sanglant du père de l’autre, Gilchrist ; c’était il y a 44 ans. Et alors, le destin du Togo était figé. Voilà que ce même destin du Togo vient de se remettre en mouvement, franchissant un pas symbolique par cette rencontre inimaginable. Il est fort possible que de cette volonté affichée si ouvertement, à travers la symbolique de cette première rencontre directe sur le sol togolais, naisse un nouveau paradigme politique. À vrai dire, la sommation des diverses imperfections politiques, de 2005 à 2007 -pour nous en tenir à un horizon encore perceptible de nous tous, conduit progressivement le Togo vers une autre dynamique : celle de la maturité politique devant mener au nécessaire et inaliénable Grand Pardon qu’il faudra pour ce pays. Ce moment doit advenir dans la vie du Togo, pour panser les plaies et rétablir une autre confiance. Sommes-nous en train de vivre les débuts de cette heure ? Pas trop de bruit tout de même... C’est le temps de l’espérer néanmoins pour sortir de la mélancolie du passé douloureux… Alors, Vivement! Mais aussi quelle coïncidence, au Québec, c’est en ce jour que les journaux publient le « Pardon pour tout ce mal » du cardinal Marc Ouellet, Archevêque de Québec et Primat du Canada ; laquelle lettre ouverte appelle à la réconciliation des Québécoises et des Québécois avec leurs valeurs religieuses. Pour le cardinal Ouellet, « Le temps est venu de faire le point et de prendre un nouveau départ », dans une quête de « Paix et de réconciliation, vécue en toute sincérité ». L’église catholique, jadis omniprésente dans la vie sociale, politique, éducative et bien d’autres secteurs fait donc un geste d’humilité nécessaire pour les nombreux manquements qu’elle avait commis du temps de sa splendeur omnipotente. Et ces erreurs sont énormes qu’elles méritent de ne plus être nommées. Dans tous les cas, ici au Québec comme au Togo, la force du Pardon se réincarne dans des gestes simples et puissants. Et, c’est tant mieux !


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 21/11/2007 à 11:45