Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Ce soir, fort probablement, notre ami Barack Obama devra réunir un peu plus de délégués après les primaires de Potomac. Evénement particulier ou tournant décisif dans cette campagne ? J’opterai pour la seconde hypothèse. Tant il est vrai que la ferveur revient aux cœur des électeurs et surtout des électrices au point où demain semble bien appartenir à une histoire nouvelle des États-Unis, à ses débuts pour garder nos pieds sur terre. Comme des millions de personnes, j’ai suivi Michelle Obama sur CNN avec Larry King. Et voilà que je retrouve la traduction de l’interview d'hier sur Le Figaro. Un plaisir à partager avec certains… Nous sommes à Washington, à la veille des primaires du Potomac. C'est à dire Maryland, Virginie et Columbia. Et notre invitée d'honneur est Michelle Obama, la femme du candidat potentiel du parti Democrate aux élections présidentielles, le Sénateur Barack Obama. Elle est mère de deux filles, Malia et Sasha. Diplômée en Droit de Harvard, elle travaille comme cadre supérieur dans un hôpital.


Femme aux Trompettes
Femme aux Trompettes
Larry King : Vous vous attendiez à tout cela ?
MichelleObama : Vous savez, je pense que personne n'aurait pu s'y attendre. Il y a un an, quand Barack a parlé devant 16.000 personnes par un froid de canard à Springfield, j'ai tout de suite compris que ce mec avait quelque chose de spécial. Mais, vous savez, qu'il ait fait ce chemin, c'est assez étonnant.

Larry King : Etait-il sûr de lui ?
MichelleObama : Il est toujours assez sûr de lui. Oui. Je veux dire, il ne nous aurait pas embarquées sur ce chemin s'il n'y avait pas cru. Nous en avons parlé ensemble. Je l'ai regardé au moment où nous prenions la décision et je ne lui ai pas seulement demandé s'il se sentait capable de le faire, mais s'il devait le faire.
Et il m'a regardé droit dans les yeux et il a dit «Oui». Il a dit qu'il pourrait être un bon Président.

Larry King : Alors maintenant, Michelle, il faudrait y réfléchir… Vous pourriez devenir la Première Dame des Etats Unis.
MichelleObama : Allez savoir.

Larry King : Allez savoir. Il faut y penser.
MichelleObama: Il faut. Oui.

Larry King : Et à quoi vous pensez ?
MichelleObama : Je me dis «quelle opportunité !» Quelle plate-forme j'aurai, en principe, pour aborder tout un tas de questions qui pourraient avoir un effet sur le pays. Quel privilège d'avoir la possibilité de m'adresser aux cœurs des gens et de contribuer à faire bouger ce pays dans une direction différente. Donc, j'essaie d'imaginer tous les aspects positifs de tout cela.

Larry King : Alors vous vous sentez prête ?
MichelleObama : Oui. Je suis prête.

Larry King : Prête à être la première Première Dame noire ?
MichelleObama : Je suis ce que je suis. Je suis prête. Je suis comme ça.

Larry King : Pensez-vous que vous aurez beaucoup de pression si ça se passe comme ça ?
MichelleObama : Vous savez, je pense qu'il s'agit d'un poste sujet aux pressions. Je crois que n'importe quelle personne qui arrive à ce niveau va subir certaines pressions. Mais je ne le vois pas en ces termes. De la même façon, je ne pense pas à ce qui pourrait aller de travers. Je n'ai jamais passé ma vie à penser à ce qui pourrait échouer…sinon je ne serais pas ici.

Larry King : OK. Qu'est-ce qui vous a déplu jusqu'à maintenant ?
MichelleObama : Vous savez, je dois vous dire, je suis quelqu'un qui pèse le pour et le contre avant d'accepter un défi. Et c'est ce que j'ai fait. J'ai plus ou moins réfléchi à tout ce qui pourrait ne pas marcher. Donc je me suis préparée. Et finalement je n'ai pas eu de surprises.

Larry King : Vous n'avez pas eu de surprises ?
MichelleObama : Je n'ai pas eu de surprises.

Larry King : Aucune ?
MichelleObama : Ni bonne ni mauvaise. Cela fait partie de l'ensemble. Et c'est quelque chose que les gens doivent comprendre. Je veux dire que nous ne sommes pas des néophytes en politique. Nous sommes des nouveaux venus sur le plan national, mais Barack est Sénateur depuis plusieurs années. Il a été Sénateur de l'Illinois pendant huit ans.

Larry King : Oui, mais ce n'est pas la scène nationale.
MichelleObama : Vous savez, c'est du pareil au même, sauf que plus de personnes observent. Je pense que si vous vous sentez bien dans votre peau et vous savez qui vous êtes... Maintenant nous avons la quarantaine passée. Cela ne veut pas dire nous nous n'avons plus rien à apprendre, mais, vous savez, nous sommes assez stables. Et cela vous aide à faire face à tous les hauts et les bas.

Larry King : Est-il difficile d'allier les deux rôles de mère et celui de femme d'un candidat ?
MichelleObama : Vous savez, je pense que dans cette société c'est difficile d'être une mère qui travaille, point final. Mon combat quotidien où je dois jongler en même temps avec plusieurs choses n'est pas différent de celui de toute autre femme. En fait, je pense que je n'ai pas le droit de me plaindre car j'ai des ressources que la plupart des mères n'ont pas. J'ai ma mère, qui reste à la maison et qui m'aide avec les enfants. Elle est en ce moment avec les filles. Et ça me permet de rester calme.
Mais il y a tellement de femmes qui n'ont pas ces ressources. Elles n'ont pas ce soutien informel derrière elles. Elles n'ont pas d'assurance maladie. Elles n'ont pas de revenus suffisants. Je m'inquiète pour elles.


Horizon


Rédigé par psa le 12/02/2008 à 15:02
Tags : obama potomac Notez