Profil
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.
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Les élections législatives reportées donneront un peu plus de temps aux Togolais de mieux préparer ce rendez-vous particulier. Il est important dans un contexte où les autorités gouvernementales cherchent à consacrer leurs efforts d’assainissement de la vie publique. Œuvre immense dans un pays aux structures incertaines et aux habitudes perverses. Cette perversion politique qui frise l’incompétence pourrait, à mon grand souhait, connaître un polissage qui ouvrirait la voie à une nouvelle classe politique, particulièrement du côté des partis qui se réclament de l’opposition.
De jeunes volontés ont besoin d’émerger pour asseoir un leadership différent de ce que nous avons connu dans ce pays, des décennies durant. Hier encore, la barrière était très peu haute; elle était même maintenue désespérément à ce niveau, aussi longtemps que Gnassingbé Eyadema était au pouvoir. Alors, tout le monde pouvait s’improviser politicien au seul critère que l’on a un diplôme supérieur à celui qui dirigeait le Togo. Cette illusion d’appréciation s’était incrustée dans les mentalités qu’il y avait plus de politiciens togolais que de Togolaises et de Togolais détenteurs du tout premier diplôme d’enseignement primaire de ce pays. Surtout, si vous avez la chance d’avoir un petit doctorat universitaire, vous voilà apte et investi de libérer le Togo, le gouverner sans aucune idée valable sauf être capable d’envoyer les enfants des autres pour se faire tuer dans les rues de Lomé. Le comble de cette supercherie, devenue macabre, demeure au décès de Gnassingbé Eyadema. Ils se sont alors réunis dans une coalition d’incompétents politiques pour faire avorter l’espoir de changement qui s’offrait au Togo. Ils avaient même des valets et apprentis dans les Togolais de l’extérieur. Certains s’en sont allés à Abuja pour faire photo avec les autorités de la CEDEAO, affichés ce trophée symptomatique de leur naïveté sur Internet et, en prime, demander qu’argent leur soit envoyé car ils étaient tout proche du but ultime : installer la démocratie au Togo. Ce n’est pas de ces incompétents politiques et leurs valets qu’il faudra à l’assemblée nationale togolaise à naître au lendemain des législatives du 5 août 2007. Il faut des ferments humains d’un leadership autre, mieux capable au Togo, et qui saura se mettre au travail rapidement, assez rapidement après la période habituelle de contestation des résultats. Il faut un leadership nouveau qui bouscule les politiciens coalisés et incompétents –tous, autant qu’ils sont, qui ont précipité le Togo dans un autre trou noir. Il faut des députés d’une opposition à stratégie qui soit autre que de retourner la jeunesse togolaise sur les routes de l’exil. Pourvu que la réconciliation soit sincère et ouvre des perspectives nouvelles à ce peuple qui n’en peut plus de languir dans le désespoir. Dans un cas ou un autre, qu’il soit entendu de ces politiciens qui ont des oreilles et n’entendent point, qu’aucun parti ne gouvernera le Togo, seul, sans alliance avec les autres formations politiques. La démocratie rime désormais avec alliance… utile et stratégique. Le Togo n’y échappera pas si ce pays veut exister, enfin. Il faut pratiquement réinventer le Togo autrement que dans l’illusion d’un changement magique et instantané. C’est ma bouteille à la mer législative pour un Togo moins amère. Horizon
Rédigé par psa le 17/05/2007 à 00:04
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