Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Au Feu!
Au Feu!
À la fin de ce deuxième trimestre, Barack Obama devance ses colistiers démocrates dans la collecte de fonds : plus de 32 millions, soit une dizaine de millions au dessus de la performance attendue de la sénatrice Hillary Clinton. La force de Barack Obama réside surtout dans sa capacité à soulever l’enthousiasme des gens ordinaires, Monsieur et Madame Tout-le-monde, prêts cette fois-ci à donner de leur argent, durement gagné, à un politicien. Rien n’est joué encore, je le sais. Mais, mon favori Barack Obama, l’homme au charisme débordant tient bien la route derrière la première des sondages Hillary Clinton. Cette dernière ressent la surchauffe néanmoins; elle sent le feu d’autant plus que par le passé récent, mener dans les sondages n’a jamais signifié se qualifier pour la bataille finale chez les démocrates. Du coup, notre ami Bill part en Iowa avec sa femme pour contenir la menace et investir de sa popularité dans la campagne d’Hillary. Eh oui, moi je garde le sourire et je crois toujours aux capacités et aux compétences de ce Barack Obama pour transformer cette Amérique, la faire entrer dans son siècle et réconcilier ce pays autant avec lui-même qu’avec le reste du monde. J’ai bon espoir!


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 02/07/2007 à 11:36



Un enseignant et un journaliste condamnés à la prison ferme pour offense au chef de l'État. C'est le Show de la réalité démocratique, lorsque le président de la république du Mali n'est pas content, et pas du tout. Tout un sujet de choix pour une future pièce de théâtre ou de film à grand succès…


'La maîtresse du président': une école réalité
LA FABLE pourrait s'intituler La Maîtresse du président de la République, le Professeur et le Procureur. Elle raconte comment un enseignant et une brochette de journalistes se sont trouvés en fâcheuse posture pour avoir offensé un chef d'État africain pourtant réputé démocrate.

L'affaire commence dans une salle de cours de Bamako, quelque temps après la réélection triomphale du président Amadou Toumani Touré, dit ATT. Un professeur de lettres propose à ses élèves de seconde de disserter sur un texte de son cru. Bassirou Kassim Minta a imaginé l'histoire d'une étudiante, qu'il a appelée Dily, contrainte de monnayer ses charmes pour subvenir à ses besoins.

La « prostituée économique » est prise dans une de ses « escapades charnelles » dans les « griffes du président de la République jusqu'à ce que grossesse s'ensuive ». Le géniteur présumé tente sans succès de la contraindre d'avorter en la menaçant d'assassinat. Après son accouchement, Dily parvient à interrompre un Conseil des ministres pour plaider sa cause devant les membres du gouvernement. Le premier ministre se range à son avis. Dans sa grande sagesse, le président finit par reconnaître l'enfant et promet de demander la main de sa maîtresse.

Procès à huis clos
La classe doit résumer le sujet au quart de son volume réel et commenter sous forme de dissertation le comportement du personnage central, la jolie Dily. L'exercice de littérature se gâte avec l'entrée en scène de Seydina Oumar Diarra, un journaliste d'Info-Matin prévenu de l'originalité de l'exercice. Interrogé, l'enseignant croit bon d'expliquer qu'il a voulu traiter un fait de société et indique qu'il s'est « inspiré des réalités qui l'entourent » . « La valeur d'un sujet traité n'est pas seulement pédagogique et intellectuelle, elle doit s'étendre au volet moral et civique », précise-t-il.

Deux semaines après la publication de l'article, la gendarmerie arrête le professeur et le journaliste. L'affaire de « la maîtresse du président » s'emballe. Les responsables de quatre journaux d'opposition qui ont repris l'information ou évoqué les embastillements sont à leur tour inculpés. Une grève générale des journalistes est décrétée. Seul un quotidien pro-gouvernemental continue de paraître.

Le procès des accusés s'est déroulé hier dans un palais de justice cerné par les forces de police par crainte de débordements. Il s'est déroulé à huis clos en l'absence des avocats de la défense, qui ont dénoncé une « mascarade ». L'enseignant a été condamné à deux mois de prison ferme et s'est vu notifier une interdiction d'exercer son métier. Le journaliste auteur du scoop a écopé de treize jours d'emprisonnement.

Les quatre directeurs de journal ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir évoqué les frasques extraconjugales d'un chef d'État. Imaginaire, ce dernier n'a pu réagir. Quant au vrai président Amadou Toumani Touré, il garde le silence et prépare le premier tour des élections législatives qui se déroulent dimanche à Bamako.

Thierry Oberlé, Le Figaro ("La maîtresse du président", un mauvais conte malien)



Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 27/06/2007 à 11:29



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