Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La fin d’un mythe
La fin d’un mythe
Quelle Togolaise ou quel Togolais n’a pas eu de la sympathie pour Gilchrist Olympio ? Ils doivent être rares ceux-là qui ont été insensibles au drame humain et politique qui avait frappé la famille Sylvanus Olympio et l’ensemble du Togo aux petites heures du 13 janvier 1963. Atterrés, ces Togolaises et ces Togolais n’avaient même pas su répondre aux cris de détresse de Bonito Olympio, fils du défunt, qui parcouraient quelques rues du quartier, de notre quartier loméen, dans une triste désolation doublée d’impuissance. La suite nous la connaissons…

Cette sympathie s’est transformée en idolâtrie, réelle, qui s’était emparée de tous les Togolais, leaders politiques, militants de tous les partis et simples sympathisants, afin que, minimalement, une reconnaissance de la tragédie et un traitement conséquent soient réservés à la mémoire du tout premier Président de la République togolaise, Sylvanus Olympio. Et, ce transfert de sympathie s’est opérée sur l’un de ses enfants, Gilchrist Olympio, le seul à vouloir retourner dans l’espace politique…. Par vocation ou par devoir de vengeance ? Nul ne saurait le dire, d’autant plus que toute Togolaise et tout Togolais a le droit de s’y aventurer.

Cette allégeance collective s’est traduite par l’offre qui lui avait été faite de diriger le regroupement d’une pléiade de petits partis politiques qui se réclamaient tous de la tradition politique de Sylvanus Olympio ou plus prosaïquement, de l’idée que chacun de ces mouvements naissants s’en faisait ; l’Union des Forces du changement (UFC) devenait alors le véhicule politique de Gilchrist Olympio.

Mais, être en politique de nos jours demande tout un réseau actif d’amitiés stratégiques que le Gil national des Togolais n’a jamais réussi à bâtir dans les cercles de pouvoir à travers l’Afrique, et dans certaines capitales incontournables à travers le monde. En dehors de la simple courtoisie, l’homme se révéla un piètre politique au plan international, aveuglé par sa seule popularité à l’intérieur des frontières togolaises et dans la communauté togolaise de l’extérieur.


Exiger le mieux pour le Togo
Gilchrist Olympio, n’a pratiquement pas de résultat politique à exhiber aux Togolaises et aux Togolais, en dehors de sa hargne à contester tout ce qui ne provient pas de lui… De lui seulement, bien que l’homme ne soit pas une lumière en terme d’idées politiques ou de stratégies de conquête du pouvoir. Le meilleur exemple d’entre tant d’autres a été son incapacité à gérer l’après Eyadema, malgré les erreurs des uns à l’intérieur et le soutien au changement politique, clairement affirmé, par les autres de l’extérieur. Ce manque de stratégie est curieusement aggravé par l’absence de flair politique chez le Gil national des Togolais ; il peut refuser quelque chose aujourd’hui et le vouloir demain sans raison apparente, sauf celle d’un enfant fragile et gâté, que toute a famille voulait protéger. Tout le processus et le mode d’application de l’Accord Politique Global (APG) sont encore un bel exemple qui a fini par convaincre nombreux des militants de l’UFC de l’amateurisme confirmé de Gilchrist Olympio ; ce qu’ils refusaient de voir et d’accepter jusque là.

Nous sommes nombreux à avoir offert nos épaules à ces amis inconditionnels de Gil, pour accueillir leurs pleurs et désolations de ces derniers mois. Nous sommes probablement prêts à le faire encore et nous le ferons à chacune de ces occasions de détresse pour atténuer leur peine. Nous profitons aussi pour leur dire que notre Gil national n’est pas un politicien habile. Il n’a donc que retardé le Togo, toutes ces années durant. Le temps est probablement venu de penser à lui trouver un successeur, un véritable politique qui ne soit pas son choix à lui, surtout lorsqu’on connaît, scientifiquement, comment il a le don de ne pas avoir la main heureuse dans ses choix.

Au-delà de tout, l’idolâtrie doit cesser chez les Togolaises et les Togolais pour faire face à la réalité de leur pays. Celle-ci, probablement, se fait déjà sans Gilchrist Olympio dont l’incompétence politique est plutôt criarde. Ne pas savoir n’est pas un crime. Persister dans l’ignorance est douteux de nos jours. Être incapable de faire preuve d’un désir d’apprentissage afin d’afficher un minimum de résultat, après quarante années en politique, est tout simplement la preuve que l’on doit changer de métier ou de loisir.

Merci pour le temps donné au Togo. Ce pays n’a plus les moyens d’entretenir, à ses propres dépends, un tel mythe. Le Togo a besoin de mieux. Akpé!



Merci pour tout!
Merci pour tout!
Boubacar Diabaté est née en 1926 en Casamance au Sénégal.

Issu d'une longue lignée de griots, il a appris à jouer de la kora dès l'âge de 10 ans. C'est un griot professionnel, un troubadour africain, dépositaire vivant des traditions de l'Afrique. Boubacar Diabaté entre en 1953 comme premier choriste au ballet national du Sénégal. De 1964 à 1981, plusieurs contrats le mènent en Europe, où il charme son auditoire par sa kora et sa voix envoûtante. Son récital offre un mélange de musique et de poésie épique qu'il chante en différentes langues. Son premier disque, produit en 1968 par la maison Barclays à Paris est intitulé «Afrique d'hier et d'aujourd'hui».

A son arrivée au Québec depuis plusieurs années, il a contribué à la naissance, la promotion et le développement de plusieurs évènements culturels, travaillé avec des artistes comme Nadia Brossoit, Michel Donato, Eval Mainiga, Karim Diouf et Elhadj Diouf au développement d'un concept de fusion musicale alliant modernisme et tradition.

Il a également fait la tournée des festivals, organismes et autres évènements (Fondation Paul Guérin Lajoie, le Festival de Louisiane, le festival de Burlington, le Musée de la civilisation de Québec, Les Franco folies de Montréal, le Festival folklorique de Toronto, la Chorale inter-hospitalière, le 7e Festival d'été de Vancouver, le Festival des journées d'Afrique, Les journées africaines et créoles, Le festival des nations, Shawinigan, etc. ) au Canada, aux États-Unis et dans les Antilles pour raconter l'histoire culturelle africaine.

Boubacar Diabaté est mort le 2 octobre 2006 à l’Hôtel Dieu de Montréal, à la suite d'une longue maladie. Hommage mérité sera rendu à ce doyen de la musique africaine au Québec, ce dimanche 15 octobre 2006 à 15 :00, au 120, rue Duluth à Montréal (coin Saint Laurent).

Je garde personnellement un souvenir envoûtant du Doyen, particulièrement lorsqu’il avait animé le lancement de l’Alliance Togolaise Internationale (ATI), à Montréal, en 1994. Repos éternel cher Doyen.

1 ... « 118 119 120 121 122 123 124 » ... 139