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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Ahéba... Un autre modèle
Ahéba... Un autre modèle
Comme disent nos amis anglophones, le diable est dans les détails. Il est entendu que l’application de l’Accord Politique Globale (APG) signé par les représentants de la classe politique togolaise sous l’autorité morale de Blaise Compaoré du Faso doit connaître des difficultés et interprétations diverses une fois sa vie commencée. C’est parti sur une mauvaise piste de contestation activiste plutôt que politique sur fond de procès d’intention, beaucoup plus rapidement qu’on pouvait le penser. Le poste de Premier ministre (PM) sur lequel main-libre a été donnée au Président de la République togolaise, M. Faure Gnassingbé, est tout naturellement au centre des supputations et vient à constituer une grosse pomme de discorde. C’est tout à fait prévisible et en même temps curieux.

Prévisible, car les manœuvres d’avant APG, en fait les tribulations d’après l’Accord Politique de Base (APB) qui précéda l’entrée en scène de Blaise Compaoré, visaient bien le rapatriement de cette responsabilité, entre autres considérations et craintes des deux partis dissidents au paraphe (de l’APB).

Il a été simplement convenu à Ouaga que le poste de PM était ouvert, à charge pour Faure de l’octroyer à la personne apte à en assumer la réalité dans les circonstances d’une véritable cohabitation politique, non seulement entre les signataires de l’APG mais aussi avec les autres entités politiques qui n’avaient pas pris part aux discussions, la diaspora togolaise y compris.

Et les candidats autoproclamés au poste de PM ne manquent pas. Tellement que certains, par leur maladresse toute naturelle à jouer à l’intransigeant réussissent à s’exclure du poste de PM. C’est le cas du professeur Léopold M. Gnininvi qui apporte une définition assez restrictive de ce qu’est un Gouvernement d’union nationale à la Togolaise (GUNT): il correspondrait à celui dirigé par toute personne capable d’opérer un « déclic » dans la population, toute personne autre que l’actuel PM Edem Kodjo, de préférence toute personne qui serait lui-même Gnininvi puisqu’il n’a pas pris soin d’évoquer la possibilité que les prétendants connus comme Me Agboyibo du CAR et les possibles nominés de l’UFC pouvaient être aussi appelés à ce poste de PM.

De l’esprit de Ouagadougou au Modèle togolais

On découvre ainsi que l’esprit de Ouaga, celui qui doit prévaloir à la formation du GUNT serait donc celui-là même qui à prévalu au lendemain du 5 février 2005, l’esprit de l’exclusion des uns et de l’amateurisme des autres, l’esprit de l’échec d’une opportunité unique transformée lamentablement en cauchemar politique qui appelait à manifester pour le sieur Fangbaré Natchaba recalés par les siens, alors que Faure s’évertuait à retourner des erreurs et réprobations unanimes de départ en soutiens politiques à travers la même Afrique et au-delà. Mais il n’y a pas que ça… C’est le même Gnininvi qui, dans cette coalition de 2005, lâcha prise rapidement et céda de marquer sa dissidence face au choix mal inspiré de M. Emmanuel Bob Akitani comme candidat contre Faure. L’erreur de ce choix persista jusqu’à l’illusion d’envoyer des jeunes dans la rue pour se faire massacrer, au prétexte que l’Occident, la Communauté internationale viendrait à délivrer le Togo. Nous connaissons la suite…

Curieux tout de même que nous en soyons là de si tôt ! Rien au plan légal pas plus que sur le plan moral et éthique ne fait obligation à Faure de ne pas nommer qui bon lui semble pour l’aider à mettre en œuvre l’APG. Aucune de ses prérogatives de Chef d’État n’a été éteinte par l’APG. Très curieux que la rigueur intellectuelle et politique, le simple savoir-être humain, la sensibilité à la détresse de monsieur et madame Tout-le-monde soient devenus vaines préoccupations dans ce Togo qui n’a de cesse de se faire caler par ses propres enfants.

Il y a danger et nous devons protéger cet APG qui mérite d’être appliqué et permettre, pour une fois, aux Togolaises et aux Togolais de se pratiquer autrement qu’à travers des proclamations d’amitiés manifestement peu solides, qui gagneront sans aucun doute à se redéfinir autour d’un dénominateur commun minimum : de saines élections législatives au Togo en 2007.

Là est le défi, ouvrir le Togo à tous les Togolais : bâtir un modèle qui plus jamais n’exclut. Un modèle togolais qui jaillirait de cette confusion généralisée pour embrasser l'humilité et la modestie, reconnaître la compétence et les habiletés de chacun où qu’elles se trouvent et enfin, célébrer le plaisir de travailler et de vivre ensemble.

Juste nous convaincre que c’est possible et que nous l’avons réalisé, ce parcours modèle, pour le temps qu'il aura duré. Nous Léopold Gnininvi, Fangbaré Natchaba, Dahuku Péré, Gilchist Olympio, Yaovi Agboyibo plus bien d’autres encore et, pourquoi pas avec un Edem Kodjo qui en a encore à donner à son pays.


Silence


Rédigé par psa le 31/08/2006 à 12:04



Prions!
Prions!
Il est difficile de ne pas reconnaître le rôle de l’armée togolaise dans le destin politique de ce pays. Naturellement, l’armée est au centre du présent dialogue intertogolais avec cette particularité qu’une commission saura, convenablement, cerner sa situation et son rôle dans le destin démocratique du Togo un peu plus tard.
Face à l’urgence d’agir dans la redéfinition du paysage politique de ce pays, il est difficile de faire mieux. Il est tout simplement impossible de penser changer la mentalité de l’armée togolaise parce que l’on aurait réussi à faire signer son chef d’État major au bas d’un Accord quelconque.
La question de l’armée togolaise est le parfait reflet ou encore la prolongation de celle de la politique togolaise dans tous ses attributs. Cette situation est d’autant plus réelle que l’armée togolaise, comme toutes les armées du monde agit sur ordre à travers une chaîne de commandement formelle. Une telle hiérarchie d’ordre, peut être légitime ou illégitime -là n’est pas la question n’est pas là ; souvent elle est civile. Il est fort probable qu’au Togo, comme partout ailleurs, aujourd’hui en démocratie vieille ou naissante, les vrais donneurs d’ordre à l’armée togolaise soient bel et bien des civils.
C’est d’abord cette réalité que certains des politiques togolais, dans leur naïveté légendaire, ignorent encore en pensant mêler l’armée aux discussions actuelles. C’est encore à l’œuvre de la cohabitation togolaise annoncée qu’un dégel pourrait subvenir et, progressivement, influer sur l’armée togolaise, ses besoins et ses valeurs. Et elle ne dit rien cette armée qui porte bien son nom de Grande Muette, dans le cas togolais également.
Il semble que Ouaga et l’ami Blaise nous rapprochent d’un salutaire dénouement qui fera évoluer les choses au Togo. Tout doit être fait pour la fin de ce mois… Pourvu que ça passe. La suite, on verra bien !


In Memoriam :
Aujourd’hui, une amie, une grande amie que je n’avais pas vue souvent ces dernières années a été conduite à sa dernière demeure. J’ai vécu le drame de sa mort brutale le jeudi 27 juillet 2006 ; j’en garde un souvenir qui m’émeut encore et je voudrais lui rendre hommage. Avec peine : Que la Terre te soit légère ! À toi Parfaite Valentine Lacolé Dovi-Wilson, repos éternel !


Silence


Rédigé par psa le 18/08/2006 à 10:08



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