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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La Diaspora Togolaise Indépendante (DTI) a une origine : le Consensus de Chicago. Le Consensus de Chicago lui-même possède un esprit originel, une âme gardienne, une racine nourricière : des principes éthiques inaliénables de respect, de générosité, d’inclusion, de rigueur et de flexibilité dans la pure tradition éducative togolaise et fondamentalement africaine. Il n’y a donc aucun mal à retourner sur ses pas, rebrousser chemin, pour mieux s’orienter vers la destination établie, vers les résultats fixés, vers les promesses données et vers les espoirs suscités. Ensemble, rectifions le tir comme c’est pratiquement le cas au début de toute initiative associative.


Nulle part exige toujours une Refondation
Nulle part exige toujours une Refondation


Rectifions donc le tir avec la même détermination, celle du devoir de rescousse d’une organisation qui va nulle part. C’est la règle, aussi bien dans la pratique que dans la théorie des organisations : nulle part n’est pas une destination; nulle part exige une refondation. « Pourvu qu’on avance! » entend-on; avancer comme dans avancer en arrière une fois dans l’autobus, et pourvu que la comédie continue dans un bal masqué… ‘‘The Show Must Go On’’.

En effet, dans la pure habitude américano mercantiliste, il se répète que ‘‘The Show Must Go On’’. Vraiment? Non! Le spectacle ne continuera pas de cette manière. Le vin tiré, un vin aussi empoisonné, ne sera pas intentionnellement servi aux Togolaises et aux Togolais. La DTI ne se lancera donc pas sur des rampes fausses, instables, fragiles, précaires et vulnérables. No Way! Chaque pas se doit d’être légal et légitime; non fortuit, non malicieux, non opportuniste. Parce que la gestation n’a pas duré trois jours, mais des mois de labeur et de sacrifice. Et tout ce que nous faisons possède une valeur; il nous appartient de mettre cette valeur en exergue pour le Togo.

L’éthique retrouvera tous ses droits à la DTI, et avec elle l’inaliénable « devoir de respect des uns et des autres combiné à la valorisation de l’âge et de l’expérience, dans la pure tradition togolaise et africaine, tout cela sera appelé et rappelé au cœur de la DTI; avec une mise en œuvre concrète des qualités humaines essentielles d’écoute et d’accueil des êtres et de leurs opinions dans toute leur richesse et leur diversité. » Pas d’irrespect institutionnalisé!

Mais avant tout, commençons par le commencement. Toutes nos excuses! Toutes mes sincères excuses! Toutes mes excuses à celles et à ceux qui, comme des forçats du Togo, ont mis l’épaule à la roue, des mois durant, pour éveiller des consciences, pour remettre en branle une Diaspora togolaise dans son plein rôle politique, tel que le Consensus de Chicago avait été conçu et propulsé avant qu’il ne soit piraté par des gens qui ne pouvaient aucunement le créer.

Le vers était rentré dans le fruit, assez tôt; le vers de l’incapacité était dans le fruit, depuis bien longtemps. Le devoir du Togo a cru faire indulgence et donner espoir, du fait même que le terme Consensus ne fut pas choisi par simple hasard. Mais le constat est désormais clair: il faut se rendre à l’évidence que nous avons beau être des Togolaises et des Togolais, nous ne ferons probablement pas le Togo ensemble, et surtout pas au moyen d’insultes et de menteries.

Dans l’espace public, il y a une exigence de probité que certains Togolais sont encore capables d’honorer. Et s’il en reste un dernier, je serai celui-là à ne pas m’agenouiller devant l’imposture et l’ingratitude. Pourquoi? Simplement, parce qu’il faut réveiller l’être du devoir et du bien que trop longtemps nous laissons s’endormir en nous.


Enfants du Dieu vivant? Non merci!
Enfants du Dieu vivant? Non merci!
Une Diaspora flip flop? Non!

La désertion des dames –très rares déjà parmi nous, une désertion suivie du silence des hommes et de la raillerie du flip flop, le bruit du même kplamassé, une telle désertion justifie seule, et amplement, la refondation. C’est sans compter le faux, le faux et l’usage du faux qu’un mandat donné pour une chose soit utilisé pour d’autres choses, sans gêne, sans droit, sans éthique. Devise de faussaire, gravée noir sur blanc : « Nous sommes des enfants du Dieu vivant ». Pauvre Dieu! Que de crimes sont commis en ton Nom!

Et tout cela doit continuer comme si de rien n’était? Non! La refondation est plus que nécessaire. En l’état, la DTI est mal née, qu’importe le médecin gynécologue… En ce temps-là, aucun Vokoukounon ne s’attribuait même pas la probabilité d’une paternité; pas plus aujourd’hui. Honnêteté et dignité du Vokoukounon même l’y obligent!

Même avec le plus abject esprit de colonisé, il est impossible de faire une organisation togolaise en rejetant les nobles valeurs togolaises. La « Terre de nos Aïeux » nous en voudra et pourrait même ne pas être fière de nous, particulièrement dans l’ensemencement d’une Diaspora flip flop. Une organisation togolaise sans des valeurs et des principes togolais? Non merci!

Pourquoi nous battons-nous alors? Autant converger vers Lomé, pavoiser « Réussites Diaspora », gambader au frais de l’imprononçable Kpekpe, faire Agoa au passage, adouber le docile Haut-commissariat à la Diaspora et, et tant qu’à y être jouer à l’intellectuel en résidence chez dame Awa Nana. Avec cet oubli de soi et de ce Togo d’où nous venons, Winston Churchill nous aurait demandé : « Pourquoi faire ce combat alors, si ce n'est pas pour la culture et l’amour de la liberté? » Méconnaître l’histoire c’est courir le risque de répéter des erreurs inexcusables, devrait-il ajouter.

Une fois encore. La violence des propos qui font siège à la DTI, le silence des bons et l’aveuglement volontaire des couards face à l’inacceptable, l’obstination irrationnelle à vouloir faire une organisation togolaise sans les valeurs et les principes togolais, tout cela fait qu’avec le même courage et la même détermination, le Canada qui a généreusement conçu le Consensus de Chicago va extraire ses résultats de la chienlit actuelle et appeler à la refondation du véhicule diasporique qui en est issu.

C’est un devoir. Une fois encore, nous l’assumons; nous l’assumerons avec conviction, et avec métier, et avec fierté. La Diaspora ne sera souillée par des repris d’incapacité et d’immoralité : des saprophytes et autres flip flop.

Devant l’inacceptable, il n’y a aucune place à la compromission, encore moins à la complaisance et à l’impolitesse institutionnalisée. L’ouverture aux autres, la patience et l’acceptation qui ont mené à Chicago, au Consensus de Chicago, vont s’ajouter au respect et aux valeurs éthiques. Le Togo et sa Diaspora méritent que l’on s’y attarde avec une exigence de qualité à la togolaise, à l’africaine, à l’universelle. Tous les Togolais ne sont pas des gueux, comme toutes les Togolaises ne se piffrent pas quotidiennement d’akoumè. Erreur!

Effectivement, c’est une erreur d’imaginer Sisyphe malheureux et à bout de force; malheureux à rouler la pierre du bas de la montagne jusqu’au sommet, et recommencer. Une erreur de penser à le mettre au défi du Togo. Toujours et toujours, il faut imaginer Sisyphe heureux, heureux et inébranlable. Sinon, pourquoi luttons-nous alors?

N’avons-nous rien appris de l’histoire? N’avons-nous rien appris tout court? Tous ceux qui avaient voulu et ont fait des compromis, implicites ou explicites, avec Hitler n’ont rien gagné; ils ne se sont que fourvoyés. Devant l’inacceptable, on dit toujours un NON clair, franc et haut, un NON très haut, un NON sans équivoque, un NON justifié. Devant l’inacceptable, on reste digne. Il existe une Diaspora togolaise digne, majoritaire et fière. Cette Diaspora digne a pour mot d’ordre et preuve d’espoir : la refondation.

La preuve par la suprématie de la qualité est longtemps faite. La preuve par Job est aussi faite : « Nous sommes d’hier, et nous ne le savons pas ». La preuve par Rudyard Kipling s’y ajoute: « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie / Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, / Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties / Sans un geste et sans un soupir; / (…) /Si tu peux supporter d’entendre tes paroles / Travesties par des gueux pour exciter des sots, / Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles / Sans mentir toi-même d’un mot ; » alors tu feras noble et utile Diaspora au profit d’un Togo, la « Terre de nos Aïeux », qui se meurt.

Horizon


Rédigé par psa le 11/08/2017 à 07:01



Au Togo, Faure Gnassingbé parle tout seul de l’autre côté du mur. Faure Gnassingbé parle tout seul, même s’il a de la compagnie; il aime s’écouter parler; il n’a jamais parlé au Peuple togolais, il n’a jamais su se dire la vérité et encore moins l’admettre trois mandats de règne plus tard. D’ailleurs, un mur sépare toujours deux groupes de citoyens du Togo de la réconciliation : c’est le mur de l’autoritarisme, tout le long cintré de mystifications diverses. Un tel mur est à abattre avec courage et humilité avant d’accéder au Grand Pardon togolais. C’est une incontournable question d’éthique politique et de modernité républicaine. Au Togo, l’ordre est clair : c’est Démocratie avant, Réconciliation ensuite et Développement après. Toute autre embrouille fait encore dilatoire.


Dieudonné Amigoé
Dieudonné Amigoé
D’un côté le Peuple togolais avide de dignité, de l’autre côté une nomenklatura en désarrois autour de Faure Gnassingbé, essayant le tout pour le tout, pour recouvrer une légitimité inaccessible. Le problème togolais est clair et unique : Faure Gnassingbé occupe une place, président de la République togolaise, chef de l’État, qui n’est pas la sienne. Une place usurpée après des hécatombes et, surtout, après l’effroyable règne de son père Gnassingbé Eyadema. Toutes choses que les Togolaises et les Togolais ont peine à oublier.

Au Togo, plus aucune complaisance n’est permise. L’énigme du Togo n’est même pas une question de personnes ou du Nord Togo contre son Sud; c’est une question universelle de dignité humaine que tous les peuples ont courageusement résolue, à travers les époques aussi proches que lointaines : des Américains sous domination des Britanniques, des Britanniques sous domination des Français, des Français sous domination des Germaniques sous domination des Grecs, des Grecs sous domination des Romains, des Romains sous influence des Égyptiens, et des Égyptiens sous le règne de la tyrannie. Les peuples ont toujours triomphé de l’imposture.

Au Togo, véritablement, un mur est à abattre avec courage et humilité avant d’accéder au fameux Grand Pardon. C’est une incontournable question d’éthique politique. Une somme de forfaits, à nul autre pareil dans l’histoire moderne des Peuples, inoubliables, mais surmontables par autre chose que l’insolite folklore de la purification orchestrée par les Adowuinon de tout acabit, prêtres, pasteurs et autre officiel à la réputation conjecturale.

Le Mur Mitoyen Togolais
Pierre S. Adjété
Québec, Canada



La Démocratie, seule Purification du Togo

La question est toute simple : que peut donc faire Faure Gnassingbé pour mériter le Togo? Quoi faire après des efforts toujours à néant réduit, bien souvent par lui-même et son propre invouloir déguisé en Accord politique global (APG), en Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), en Accord de Paix des Braves conclu avec Gilchrist Olympio en tant que fils du seul président togolais démocratiquement élu que reste Sylvanus Olympio, fauché au lendemain de l’indépendance togolaise, et laissant tout un peuple en un traumatisme profond.

Un invouloir politique également camouflé en Haut-Commissariat à la Reconconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), en émiettement ethnico administratif du territoire national sous le prétexte de la communalisation, en répressions constantes et assidues envers et contre tous, et le comble, en cruauté public envers les animaux sous la forme de rituels sacrificiels encore plus malséants auxquels Faure Gnassingbé n’a pas cru bon d’assister lui-même, à moins qu’une cérémonie privée lui fût organisée.

À question simple, une réponse qui a traversé toutes les époques et dont tous les peuples se sont emparés pour s’émanciper de leurs passés douloureux, de l’Afrique du Sud ségrégationniste aux révolutionnaires et dictatoriaux Bénin, Burkina Faso et Ghana, tous voisins. Aujourd’hui, pendant que le Togo tourne ridiculement en rond autour de la mémoire de ses enfants et des carcasses des animaux immolés, la démocratie et la réconciliation permettent aux pays voisins d’affronter les vrais défis du développement : chômage des jeunes, armées républicaines, construction d’hôpitaux, universités réputées, lancement de satellites, etc.

Faure Gnassingbé a connu le pouvoir, ses pépites et ses illusions. Il ne peut plus continuer à acheter ni engager autrui, encore se cacher derrière qui que ce soit, pour refuser d’assumer le Togo devant l’histoire dont il est partie prenante, et est même devenu la pièce maîtresse d’un système inadapté à son époque. La démocratie sauve : seule la démocratie sauvera et permettra d’arriver à la réconciliation des Togolaises et des Togolais. Faure Gnassingbé doit s’y résoudre.

L’illusoire purification nationale finie, c’est un dur retour à la réalité. Le Togo est tout aussi divisé qu’auparavant, séparé par un mur; ses citoyens de l’intérieur et de l’extérieur sont beaucoup plus conscients des subterfuges répétés d’un pouvoir présidentiel capable de naviguer du tragique à la comédie publique, mais toujours à contre-courant de l’histoire.

Au Togo, l’unique réalité qui compte dans la confection et l’existence d’une nation moderne demeure l’audace; le courage d’abattre le mur honteux de l’autoritarisme qui sépare les Togolaises et les Togolais en vue de la conversion du pays à la Démocratie salvatrice et réconciliatrice. Une conversion qui appelle Faure Gnassingbé au renoncement à lui-même et à son fameux « compteur à zéro », au profit de l’alternance républicaine. La démocratie c’est la seule purification qui sied au Togo et à ses citoyens, Faure Gnassingbé y compris. Par la démocratie, le Togo arrivera immanquablement, et plus rapidement, à la réconciliation pour enfin s’investir dans son développement. Et le plus tôt sera le mieux.

togo_mur_mitoyen.pdf Togo Mur Mitoyen.pdf  (313.45 Ko)

Mot à Maux


Rédigé par psa le 11/08/2017 à 07:00



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