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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Toujours au #Togo, le crime originel de 2005 poursuit Faure Gnassingbé. #EnAucunCas, nul ne peut massacrer 500 à 1000 de ses concitoyens, s’emparer du pouvoir, et prétendre représenter une quelconque légalité. Ni au Togo ni ailleurs, un tel fourvoiement de la légalité n’est possible. Aucunement ! C’est le crime imprescriptible de Faure Gnassingbé. Il n’a d’ailleurs jamais su réparer le forfait ; l’invouloir, la menterie et le déni aidant, l’illusion de mourir au pouvoir comme son père faisant le reste.


On ne peut plus clair...
On ne peut plus clair...
En poursuivant un système politique aussi abject, sans volonté ni capacité de le changer ; en instituant assassinats, répressions, jouissances et apparences trompeuses, Faure Gnassingbé n’a fait que nourrir l’éveil démocratique de sa fin de règne, désespérément chaotique. Personne dans ses rangs n’est en mesure de lui dire que tout a changé au Togo. Jusqu’au conseil des ministres, ce sont des coups de pied que les ministres se donnent en dessous de la table : « Dis rien toi, tu te feras remarqué inutilement ! » s’échangent-ils souvent.

Avec un silence et une froideur hostiles, Faure Gnassingbé est déconcerté, grandement perdu, totalement déboussolé, même s’il s’invite partout, reçoit énormément, et participe à des séances de prières. L’innovation destructive au Togo est que l’opposition politique ne correspond plus à l’image que la Nomenklatura régnante se faisait d’elle. La rue parle fort, l’opposition s’est réinventée, plus rien n’est comme avant pour un système qui n’a jamais su imaginer et gérer le changement. Le Togo est autre.

Le message des Togolaises et des Togolais est clair : Faure Gnassingbé doit partir, et partir ici et maintenant. La Constitution de 1992 trace intelligemment la voie incontournable vers cette exigence. Cette requête légitime qui relève de l’éthique politique –c’est-à-dire l’acte du bien dans l’espace public, ne fait que placer la demande des populations dans le fertile champ républicain où les arguments de poids ne manquent ; et personne n’a besoin de parler de la rétroactivité. La question togolaise est davantage politique que juridique. Et si elle venait à être juridique, l’éthique est toujours au-dessus de la loi ; l’éthique fonde le droit.

Majoritairement, les Togolais n’ont jamais considéré Faure Gnassingbé comme préparé et digne du Togo. Le reste n’était qu’une question de temps. Une offre d’opportunité s’est présentée après des années de dure patience. Depuis cinquante ans, c’est à l’encre de leur sang que les Togolais écrivent leur histoire, mettant face à face leur douloureux passé et l’obscur reflet de leur avenir.


Dis, Faure… Quand Partiras-Tu ?
En attente d’une émeute de joie au Togo

Aussi patiemment que possible, la règle du refus de la dictature s’est solidement imposée aux uns et aux autres, citoyens comme politiques. On voit mal comment les acrobaties de l’heure, orchestrées par le propre beau-frère de Faure Gnassingbé en fonction à la CEDEAO, Marcel de Souza, ou encore le complaisant Mohammad Ibn Chambas en tant que représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, pouvaient avoir raison d’une détermination aussi cristallisée. « Au pire la démocratie, rien que la démocratie » semble rallier hommes et femmes du Togo, toutes régions confondues.

Pêle-mêle, les Togolaises et les Togolais ne séparent plus les différentes composantes de leurs désirs : protestations, joie, colère, vérité, frustrations, démocratie, trahison, justice, douleur, méfiance, etc. Après cinquante ans d’un système oppressif, s’ils étaient malhonnêtes avec eux-mêmes, les Togolais auraient su distinguer leur soif de colère de celle de la démocratie. Ils ne sont plus naïfs. Toute illusion perdue ce dernier quart de siècle, la fameuse communauté internationale leur avait fait voir de toutes les couleurs. Le Togo est en vigilance extrême face à toute initiative internationale.

Plus personne ne s’y trompe. Le minimum que demande tout sain d’esprit est le départ de Faure Gnassingbé. L’émeute de joie en gestation doit s’exprimer à un moment ou un autre. Les Togolais ne s’en cachent pas ; il leur est même difficile de jouer à l’hypocrisie ou à la diplomatie. Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’OIF, en fait les frais : sa mission envoyée à Lomé est récusée aussi bien par l’opposition togolaise que par le pouvoir présidentiel, pour des raisons différentes toutefois. Le Togo est ailleurs : le changement politique y est inéluctable et même vital.

Interdire les protestations les jours de travail est la dernière trouvaille d’un régime togolais aux abois. La Nomenklatura et la clique des Adowuinon qui régentent le Togo lorgnaient de ce côté depuis longtemps pour les mauvaises raisons. La peur d’endurer des manifestations pour longtemps reste le propre des dictatures. Voilà que dans tout le Togo, la nouvelle génération de protestataires ne semble pas vouloir se calmer. Alors, tout ce que le pouvoir présidentiel togolais peut faire de pire pour échapper à la démocratie est mis en œuvre : interdire et réprimer. Peine perdue ! Ce président-là, il partira.

C’est d’un nouvel œil qu’il faut regarder désormais les rues de Lomé, la capitale, ou celles des cités togolaises et de sa Diaspora. Comment peut-on penser que ces rues se tairont sous le coup d’une interdiction ? Comment peut-on parler d’une volonté de changement chez un régime aussi autiste qui n’en fait qu’à sa méthode : l’injonction et la brutalité ? Cette odyssée destructrice comme seule réponse fait de Faure Gnassingbé un partenaire abusif. Oui, Faure Gnassingbé n’a fait qu’abuser du Togo et des Togolais.,

Puisqu’on ne récolte généralement que ce que l’on aime, la conclusion de la moisson reste la même : 50 ans c’est trop. Même si Faure Gnassingbé mettra du temps à l’accepter, ce qui lui reste à faire est de négocier les conditions de son départ. Kaba! D’ailleurs, Kaba sera le mieux pour lui. Les chefs d’État voisins investis par le Secrétaire général de l’ONU dans la résolution de la crise retarderont un peu l’échéance fatale, certes. Mais la solution restera toujours togolaise, républicaine et éthique : #FaureDoitPartir!


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Horizon


Rédigé par psa le 11/10/2017 à 23:00



Faure Gnassingbé n’a jamais su que faire du Togo que d’en jouir. Jouir d’un pays sans rien donner en retour, même pas un discours portant sur les enjeux de l’heure, c’est le parfait témoignage du drame togolais. Jouir du Togo sans jamais en être élu, et ne jamais chercher à contenter les Togolaises et les Togolais, rend implacable le désir d’un autre avenir dans une Afrique de l’Ouest où tout un pays semblait vouer à la honte. Ce taiseux président-là doit partir, et il est déjà parti. Aidons-le à accélérer les pas; pressons-le pour que le Togo passe enfin à la dignité.


Le Silence comme Suprême Offense au Togo
Il est déraisonnable de penser voir Faure Gnassingbé continuer à présider aux destinées du Togo. Il est même absurde, politiquement et constitutionnellement, de maintenir à la tête du Togo une personne qui n’a jamais eu de respect pour les institutions, sachant de qui il est le fils et la manière dont lui-même s’est emparé du pouvoir. Il n’existe donc aucun début de délit ou d’illégalité à ce que Faure Gnassingbé quitte le pouvoir à tout moment, et définitivement.

La non-légitimité demeure une tare originelle de Faure Gnassingbé, à laquelle s’est ajoutée la découverte ahurissante de sa désinvolture et de son impréparation à assumer le Togo; ce Togo qu’il pense toujours avoir reçu en héritage de son père. Effectivement, ce fut une bande de copains qui s’étaient emparés du Togo, à la mort de Gnassingbé Eyadema le 5 février 2005. D’ambition, ces bourlingueurs patentés n’avaient rien d’autre comme plan que de s’octroyer un pays comme on s’offre une moto, et ils ont tout corrompu pour y parvenir. Le temps est venu de rendre le Togo si longtemps usurpé avec certaines complicités et complaisances.

L’histoire du monde enseigne la prudence avant qu’une pierre accusatrice soit jetée à quiconque, certes. Mais 50 ans d’imposture méritent beaucoup plus qu’une pierre lorsque la personne, de corruption en endettement record, n’a de remords que son incapacité de s’amender. Aucun vide constitutionnel n’existera au Togo au départ enchanteur de Faure Gnassingbé. Bien au contraire, le Togo recouvrera la légalité et la légitimité des institutions sous le sceau du peuple et de son désir de réconciliation. Le Togo n’a d’ailleurs pas de problèmes que l’abus et le manque d’éthique républicaine.

Le Silence comme Suprême Offense au Togo
#EnAucunCas, il n’y aura de vide constitutionnel

La détresse de tout le peuple togolais, l’incapacité même à faire entendre raison à cette bande de saprophytes togolais, la brutalité institutionnalisée au Togo, tout cela concourt aujourd’hui à l’exigence du départ rapide de Faure Gnassingbé. Le Togo est prêt, véritablement mûr, pour l’alternance politique et pour la gestion d’une transition républicaine, incertaine par moments, et qui ne se résumera pas qu’à l’organisation des élections crédibles.

Ainsi, le silence retentissant de Faure Gnassingbé sonne comme l’ultime des offenses; le véritable et authentique « plus-jamais-ça » au Togo. Plus jamais deux Gnassingbé pour une seule dictature qui ne finit plus de finir. Le nom de code est donné, tous les acteurs du changement sont en place, l’assaut final doit être donné pour le retour à la République au Togo. Depuis 1990, jamais les Togolais n’ont été unis pour une cause et par un temps d’invouloir politique aussi ardu.

En réalité, les intérêts en jeu au Togo sont devenus complexes. En pratique, autant pour les intérêts souverains, dont ceux de la France, que pour tous les dividendes particuliers du monde des affaires, la démocratie est bien meilleure à la dictature. Faure Gnassingbé, une erreur de casting, ne peut rien garantir à qui que ce soit, même pas à l’armée togolaise, si tant est que cette armée désire être républicaine un jour, et participer à la réconciliation nationale.

Face au vide, faute d’exemples persistants, confrontés aux cycles des renonciations et des retours, les citoyens du Togo ont réussi à se soustraire d’une frustration grandissante pour un calibrage volontaire nourri par les médias sociaux et le nombre phénoménal des Togolais de l’extérieur. Plus d’indifférence, Idle No More, plus de Griffonia Simplicifolia à ingurgiter ou de couleuvre nigérienne à avaler, c’est à travers des tribulations diverses que les Togolaises et les Togolais sont enfin arrivés à ce point de rupture avec un régime de terreur sans parole ni limite. Le Togo doit passer du néant de l’autocratie à la démocratie pleine et entière. Trop longtemps, on a marché sur le destin de tout un peuple… Gamessou!
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Silence


Rédigé par psa le 04/10/2017 à 02:00