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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Prix Nobel d’économie 2021... « Je ne sais qu'une chose, c’est que je ne sais rien ». C‘est la démonstration de cette maxime qui remonte à Socrate, selon son disciple Platon, qui vient de valoir le prix Nobel d’économie à David Card. Plus actuel encore, le professeur Card le dit mieux : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais pas tout » ce qui peut expliquer un phénomène économique, particulièrement les évènements pouvant influencer le marché du travail… C’est donc l’apologie scientifique de l’incertitude ou de l’existence du hasard explicatif que nous célébrons dans l’attribution du Nobel 2021… Toute une révolution !


Nobel... Le Hasard est Science


Finalement, le hasard, le tout naturel, n’est pas que l’autre nom de Dieu… Le hasard, s’il existe, est aussi le visage de la science. À y regarder de près, c’est ce que le jury du Nobel d’économie 2021 (Banque centrale de Suède) vient de récompenser à travers les travaux des expériences involontaires de MM. Card, Angrist et Imbens.

La tentation est grande de restituer tout cela dans des termes relativement accessibles… Disons alors : parce que nous faisons des expériences involontaires, des expériences non codifiées par les normes scientifiques classiques, alors l’art du comportement naturel qui peut paraître comme un hasard nous projette littéralement dans la science. La relation explicative de cause à effet est ainsi établie par le naturel des humains… Ah, les humains, ils sont plus rationnels qu’ils ne le pensent… Prenons ces voisins de Pennsylvanie et du New Jersey.

Récemment, tout le monde craignait qu’augmenter le salaire minimum d’un côté aille faire déferler les travailleurs de l’autre côté vers le lieu d’amélioration salariale significative. Pas du tout ! Aucune explication, aucune embûche n’a été décelée, le naturel a joué et le ciel n’est jamais tombé sur la tête qui que ce soit comme l’aurait prévu une théorie classique. Ce fut le cas avec l’arrivée massive des réfugiés cubains en Floride : jamais les salaires n’avaient été tirés vers le bas dans aucun secteur cible des nouveaux arrivants…

Accroître les Salaires Minimums

Comme l’a déclaré Peter Fredriksson, le président du Comité du prix Nobel : « Découvrir les relations causales est un défi majeur ». Et d’ajouter : « Parfois, la nature ou les changements de politique créent des situations qui ressemblent à des expériences randomisées. Les lauréats de cette année ont montré que de telles expériences naturelles aident à répondre à des questions importantes pour la société. »

Ainsi, les travaux de M. Card ont remis en question les idées reçues en économie du travail, notamment l'idée qu'un salaire minimum plus élevé entraîne une baisse de l'emploi. Il a été co-auteur d'études solides et influentes sur ce sujet avec Alan B. Krueger, décédé en 2019, dont une qui a utilisé la frontière géographique naturelle entre le New Jersey et la Pennsylvanie pour tester l'effet d'un changement de salaire minimum. En comparant les résultats entre les deux États, la recherche a révélé que l'emploi dans les restaurants rapides (fast-foods) en Pennsylvanie n'était pas affecté par une augmentation du salaire minimum dans le New Jersey.

M. Angrist et M. Imbens ont contribué à la façon dont les chercheurs pensent et analysent les expériences naturelles. Imbens a déclaré aujourd’hui même sa passion des défis méthodologiques : « Le défi, pour moi, a toujours été d'essayer de comprendre, lorsque les gens font un travail empirique, quels sont exactement les défis méthodologiques. »

Voilà que nous sommes tous servis par ces recherches qui permettent d’éloigner les frontières de la connaissance de nous-mêmes… Oui, même le hasard n’exclut pas la science… Alors, augmentons les salaires minimums…


PSA
▪11 octobre 2021▪


Ad Valorem


Rédigé par PSA le 11/10/2021 à 09:40



Reconnaître et admettre qu’ils sont en retard sur le Togo. Avouer et concéder qu’ils sont suffisamment dépassés par le Togo pour ne s’accrocher, tôt plutôt que tard, volontairement ou non, qu’au seul récif politique disponible, le Grand Pardon sous la férule d’une Transition républicaine, à défaut d’un balayage certain…


Édourad Édem Kodjo, 1938-2020
Édourad Édem Kodjo, 1938-2020


30 septembre 2021… Première Journée de Vérité et de Réconciliation à travers le Canada. Loin d’être un simple jour férié au niveau des structures relevant de l’administration fédérale canadienne, ici, nous parlons du courage de faire face aux travers passés des relations douloureusement indescriptibles entre les Autochtones et Premières Nations d’une part, les autres habitants et citoyens d’autre part.


C’est un début de guérison nécessaire, une amorce de justice incontournable, un préliminaire au Grand Pardon que, pratiquement, toutes les sociétés du monde se doivent d’entreprendre, pour peu qu’elles aient l’honnêteté de jeter un coup d’œil derrière elles, juste un coup d’œil sur leur héritage, leur sombre passé pas trop lointain…

Le Togo y compris… Le Togo, ses citoyennes et ses citoyens vivent toujours sous cette férocité intarissable qu’un père, un fils, un système, des complices, tous malveillants, n’ont jamais su éteindre. Difficilement certes, mais le Togo reste éligible au Grand Pardon

L’exercice de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) avait une noble prétention. Hélas ! Au Togo, tout est dévoyé… Tout, absolument tout, est fait sans sincérité et seulement pour tromper, jour après jour, occasion après occasion.

La CVJR n’a donc pas échappé à cette triste règle de menterie politique qui s’étend de la gouvernance confisquée jusqu’aux dialogues politiques au Togo. Le plus retentissant conciliabule fut d’ailleurs une supercherie magistrale présidée par la CEDEAO des présidents Nana Akufo-Addo, Alpha Condé et consorts déguisés.


Un Pouvoir Dépassé par le Togo


Depuis Édem Kodjo, nous savons qu’aucun Grand Pardon ne peut advenir sans l’avènement de la Démocratie ou tout au moins sans le triomphe de la Raison et de la Confiance politique rehaussée, ornée, ennoblie.

C’est probablement cette démonstration que font de nouveau les États-Unis d’Amérique et la Russie, à Genève, aujourd’hui même. Les deux superpuissances antagonistes, disposant de 90% des arsenaux nucléaires au monde, ne pouvaient continuer à s’ignorer et se menacer froidement, jour après jour et à coup de cyberattaques procureuses du pire.

À ce titre et sous cet exemple, le Togo n’a aucun lendemain sans une franche adhésion au Grand Pardon, à ses authentiques conditions ainsi qu’à ses beautés de souscription diverses à un Avenir solidairement différent et patriotiquement fécond pour tous les ayants cause.

La confiscation du pouvoir au Togo donne l’illusion du survol ou de l’évitement du passage obligé du Grand Pardon et de la fin des "Deux Solitudes" togolaises ; Deux Solitudes qui se renouvelle et se cristallise chaque jour davantage.

De toutes les façons, la situation qui persiste au Togo a fini par disqualifier les partisans du pouvoir actuel pour qu’ils soient ou redeviennent les initiateurs autorisés d’un véritable et salutaire dégel politique au pays qu’ils ont confisqué, sans jamais réussir à le gouverner adéquatement et sans résistance. Encore que ces usurpateurs et leurs Adowuinon aient la lucidité de le reconnaître.

Reconnaître et admettre qu’ils sont en retard sur le Togo. Avouer et concéder qu’ils sont suffisamment dépassés par le Togo pour ne s’accrocher, tôt plutôt que tard, volontairement ou non, qu’au seul récif politique disponible, le Grand Pardon sous la férule d’une Transition républicaine, à défaut d’un balayage certain…

Un autre Togo est possible… Un autre Togo est déjà né, inexorablement… Une question de temps…



PSA
•30 septembre 2021•


Mot à Maux


Rédigé par PSA le 01/10/2021 à 03:00



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