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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Le Togo a grand besoin de renaissance. Par ascenseur ou par escalier, le Togo a besoin d’une Gouvernance Inclusive de Transition Éthique; et nous en sommes persuadés au point d’en faire une proposition officielle et formelle, bien reçue par Faure Gnassingbé depuis le 11 septembre 2023.


Gouvernance Inclusive de Transition Éthique (GITE)
Gouvernance Inclusive de Transition Éthique (GITE)
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Il faut plus qu’une seule et grandiose tentative pour faire un pays. Déclarer et proclamer son indépendance, c’est souvent connaitre et énoncer ce que l’on veut : le pays idéal. Déclarer et proclamer l’émancipation de son pays, c’est généralement reconnaitre et confirmer ce que l’on ne veut pas, c’est alors exprimer les constituantes de son refus. Dire non, c’est donc valoriser ce pour quoi on dit oui… Le Togo, les Togolaises et les Togolais, en sont arrivés là. Par leurs expériences et leurs vécus de la République née des décennies plus tôt, le temps d’une émancipation est arrivé au Togo; c’est le temps du changement. Au Togo, le changement c’est maintenant et ça passe par notre affranchissement ainsi que notre émancipation commune du régime insatisfaisant actuel, inadapté et inadéquat. Mieux encore, nous avons proposé une Gouvernance Inclusive de Transition Éthique ; une proposition reçue par Faure Gnassingbé et qui est à la fois un processus et un consensus de Réconciliation, de Solidarité et de Souveraineté. Véritablement, c’est un nouveau Modèle Togolais de sortie d’une crise politique permanente, et en vue du retour définitif à la République nouvelle qui nous Ressemble et nous Rassemble.

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POUR Le Togo... Nous Bâtissons Demain
POUR Le Togo... Nous Bâtissons Demain
Et voilà le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Guinée, le Gabon… Et demain, ce sera bien d’autres pays dont le Togo. Tout simplement, parce les gouvernants ne répondent aucunement aux attentes de leur Peuple. L’heure de la Dignité du changement sonne en Afrique; cette heure qui sonnait si modestement en est arrivée à resonner très vigoureusement pour être entendue de partout.

Déjà, le fameux « Appel pour un Renouveau démocratique au Togo », l’impérissable Grand Pardon togolais, disait en son temps que : « Le moment est venu pour le peuple togolais de définir les conditions d’un renouveau et les orientations qui doivent le guider vers un avenir meilleur. L’ère des solutions opaques, des démarches obliques, du contournement de la réalité est révolue. L’heure du changement radical de cap a sonné. »

L’Afrique bouge de nouveau; elle bouge et s’impose dans un refus unanime de l’ordre ancien auquel était particulièrement soumis ses pays dits francophones. Jamais des coups d’État militaires n’auront été assumés, aussi ouvertement et simultanément à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, comme un désir solidaire d’émancipation aussi bien du « néo-colonialisme et de l’impérialisme » persistants que des crises, des déséquilibres, des abus de pouvoir et des aliénations des Africains par eux-mêmes.

À la face du monde, depuis New York, entre le 19 et le 26 septembre 2023, les évocations des nouveaux coups d’État étaient d’une clarté saisissante. Les uns avouaient et révélaient à la tribune de l’ONU que : « Sans être exhaustif, nous pensons que les transitions qui sont en cours en Afrique sont dues à plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer les promesses non tenues, l’endormissement du peuple, le tripatouillage des constitutions par des dirigeants qui ont pour seul souci de se maintenir indéfiniment au pouvoir au détriment du bien-être collectif. »


Les autres renchérissaient : « Ma présence à cette tribune honorable des Nations Unies (…) n’est pas pour ériger des murs de lamentations. Je ne suis pas non plus là pour vous livrer un discours de convenance. Mais j’ai été plutôt mandaté en sacrifice pour vous dire que le mensonge d’État, l’hypocrisie diplomatique, la boulimie du pouvoir, la recherche effrénée du gain, l’esprit démoniaque de domination et d’exploitation de l’Homme par l’Homme sont les vraies plaies qui gangrènent notre vivre ensemble et font courir toute la société à sa perte, y compris donc notre organisation, l’ONU. »

Aucun de ces pays ne se refusait la mission d’établir l’état des lieux et de justifier la nécessité ainsi que les actes du changement indispensable que chacun se donnait : « Tout le monde s’en souvient, cette élection a fait l’objet d’un rapport circonstancié de la Mission électorale de l’Union européenne qui y avait dénoncé un processus frauduleux, insincère et dépourvu de toute transparence avec des résultats défiant les lois de la statistique. Elle a surtout été caractérisée par des violences avec de nombreuses pertes en vies humaines et d’importantes dégradations de biens pour l’ensemble de la collectivité. (…) La feuille de route du gouvernement de transition (…) vise à restaurer la confiance, à procéder à des corrections majeures du cadre des élections, à restaurer les Institutions et à préparer la mise en œuvre de ces réformes. Les livrables attendus de cette concertation seront à la suite d’une conférence nationale, l’adoption d’une nouvelle constitution reflet de notre contrat social ainsi que l’adoption d’un bloc législatif comprenant notamment une loi électorale garante de scrutins transparents, libres et crédibles. »



Assumer une trajectoire combinée entre Héritage et Avenir
Assumer une trajectoire combinée entre Héritage et Avenir
Le Togo est très loin d’un Pays de Paix


Pendant ce temps, à la même tribune de l’ONU, le Togo colportait mensonges et travestissements tout en se faisant prendre tout seul dans le mur du ridicule et du burlesque, allant de « l’économie bleue » à l’affirmation téméraire que « Le Togo est un pays de paix » ainsi qu’à l’obscure « Alliance Politique Africaine lancée à Lomé le 3 mai 2023 » et finissant son « hypocrisie diplomatique » par des « Nous sommes fatigués » vite atténués par la repentance du « Travaillons ensemble dans un respect mutuel pour un avenir radieux pour l’Afrique et le monde » afin de ne point froisser les gardiens serviables de ce Togo-là.

Qu’à cela ne tienne! Dans une Afrique en pleine émancipation, l’épopée infinie du tragique et de l’ordre ancien que représente toujours le Togo était déjà bien connue de tout le monde.

Du Togo même, de partout en Afrique et dans la Diaspora, la tromperie du discours togolais à l’ONU était relevée : « Ça tombe bien (…) Le Togo est loin d’un pays de paix (…) Le Togo pays de paix, venté à cette occasion à la communauté internationale, n'a au fait jamais existé (…) Nous sommes fatigués de votre duplicité. Quand un ministre, pilier du gouvernement togolais, va se prévaloir d’un engagement panafricaniste jusqu’à la tribune des Nations Unies, alors que dans son pays, le Togo, une dictature sévère sévit, c’est indécent, c’est pathétique et c’est cynique. S’il ne s’agissait pas du drame de tout un peuple, l’histoire serait drôle. »



En somme, le Togo et les Togolais en sont arrivés au bout du bout, et ils le disent bien clairement et suffisamment, cette fois-ci, pour que la chose soit entendue :

« Nous sommes fatigués des colons noirs qui se cramponnent au pouvoir
Nous sommes fatigués de vous qui écrouez vos frères sans vous émouvoir
Nous sommes fatigués de vous qui imposez l’exil à vos sœurs matin et soir
Nous sommes fatigués des colons noirs qui se plaisent à dilapider notre avoir.

Nous aussi, nous sommes fatigués par votre tyrannie
Nous sommes fatigués par vos bobards qui embaument la patrie
Nous sommes fatigués par vos laïus avec la même acrimonie
Nous sommes fatigués par votre idolâtrie.
Nous aussi, nous sommes fatigués, nous sommes fatigués, nous sommes fatigués.
»

Manifestement, les Togolaises et les Togolais n’ont jamais renoncé à leur Dignité et à leur Liberté. D’ailleurs, la Liberté n’a jamais fatigué les Peuples!

Nul ne peut confisquer la Dignité de son Peuple ou vouloir faire le bonheur des populations sans elles, et sans y être convenablement désigné. C’est ce qui transparait au Togo, et il faut en témoigner aussi franchement que possible… Les Togolaises et les Togolais sont fatigués du régime qui les gouverne et qui a surtout confisqué leur destin au moyen d’une violence traumatisante et d’une gestion calamiteuse avérée.

Le changement politique au Togo est donc une absolue nécessité, en plus d’être inéluctable par essence. La fin de l’imposture de l’ancien régime, la fin de la brutalité militaire sur les civils, la fin de l’impuissance politique, des injustices et de toutes les insuffisances criardes faites de tromperies et de fadaises électorales qui se sont cristallisées au fil des décennies, toutes les arrestations arbitraires ainsi que les tortures physiques et psychologiques, les inégalités, tout cela commande le devoir du changement au Togo.

Une question demeure toutefois, et elle est même primordiale : « Qui serait à l’avant-poste de ce changement? » La réponse est absolument claire... Parce que le changement au Togo est au bénéfice de tous les Togolais, chaque citoyenne et chaque citoyen est éligible à l’amorce de cette mutation, Faure Gnassingbé y compris.


Devoir de Renaissance et de Grand Pardon

En effet, le retour à la République bénéfique à tous les citoyens du Togo ainsi qu’à la Dignité de tous ses enfants, tout cela est imparable au Togo, cette Terre de nos aïeux que nous avons le devoir de préparer pour être laissée en mieux aux générations futures. Un nouvel ordre républicain doit naitre au Togo; un ordre fondamentalement ouvert, inclusif et intègre.

Avec une telle conviction, le plus important revient à demander l’impossible du surpassement de soi à Faure Gnassingbé : convier Faure Gnassingbé à se dépasser, à s’armer du courage et aller au-delà de l’illusion d’une jouissance infinie du pouvoir au Togo.

Nous en sommes arrivés à ce point de bascule dans un pays qui a pratiquement évolué dans la violence politique. Or, un seul Togolais mort pour le changement politique au Togo restera un mort sacrificiel de trop. Au Togo, nous sommes beaucoup mieux que de nous entretuer à chaque occasion d’une mutation politique salvatrice pour tout le monde.

Aussi sincèrement que possible : le prototype Faure Gnassingbé qui consiste à penser que tout est falsifiable, à son seul profit, est périmé, vieillot et désuet. Pour autant, tous autant que sont les adhérents à cette ligne inflexible qui a reconduit la violence en politique au Togo et ne veut rien céder pour une renaissance véritable du pays, aucune de ces personnes n’aura notre haine, nous les adeptes du changement républicain. Mais, chacun ou chacune de ces irréductibles recevra notre Grand Pardon à la place…

En effet, nous avons en commun un Togo à partager; ce Togo Héritage et Avenir impose des responsabilités à chacune et à chacun de nous. Nous en avons la capacité ainsi que la compétence et l’agilité pour avoir le cheminement du Grand Pardon en partage.

Déjà en son temps, l’Appel au Grand Pardon valorisait la conscience et la liberté d’agir ainsi que la volonté et la conviction de passer le Togo à autre chose, en payant le juste prix dans un processus consensuel de reconnaissance et de réparation dont l’étape du Grand Pardon lui-même n’était que l’assurance du début autant que la clairvoyance d’une vision commune fructueuse. Nous partageons largement, tous les ayants cause du Togo, cette prédisposition à fonder un pays reconcilié, solidaire et souverain.

Il fallait bien concéder le Grand Pardon comme le résultat de grandeur et de générosité ainsi que la garantie du retour absolu à la République et ses fondamentaux au Togo. Aujourd’hui, le Togo y est prêt; le Togo est davantage prêt.

Il va bien falloir tracer une ligne pour réellement redémarrer un Togo différent de son passé, de ses polémiques, de ses illusions, de ses échecs. Il va falloir un jour tracer une ligne claire de conciliation optimale entre Héritage et Avenir du Togo. Le réalisme du Grand Pardon ensemence cette initiative du côté du Peuple conquérant de sa Liberté et de sa Dignité. Voilà pourquoi le Grand Pardon au Togo ne s’est jamais périmé et il est resté un devoir républicain dont chaque personne peut valablement s’emparer.

C’est d’ailleurs pour cette tentation assidue du devoir républicain que le concepteur du Grand Pardon, Édem Kodjo, avait consenti à travailler avec Faure Gnassingbé après son arrivée chaotique et dispendieux au pouvoir, à la suite du décès de son père Gnassingbé Eyadema. Désormais, les preuves sont faites que Faure Gnassingbé doit se reconvertir et déployer une ambition républicaine autre, complètement éthique, pour faire renaitre le Togo de son immense déchirure ou l’extraire de la souffrance illimitée engendrée par toutes les vilenies assenées à son Peuple.

Le Togo a grand besoin de renaissance. Par ascenseur ou par escalier, le Togo a besoin d’une Gouvernance Inclusive de Transition Éthique; et nous en sommes persuadés au point d’en faire une proposition officielle et formelle, bien reçue par Faure Gnassingbé depuis le 11 septembre 2023.

Entre lumières et ténèbres, entre éclaircissements et assombrissements, entre un Modèle Togolais d’un nouveau genre et un traditionnel coup d’État, les Togolais préfèrent enlever toutes les barricades de méfiances et de suspicions qui ont fini par réduire leur pays à la « protection des cadavres » en place et lieu de la projection dans un avenir partagé : Faire Togo Ensemble dans une Gouvernance Inclusive de Transition Éthique.

Véritablement, à leur écoute et sans tromperie aucune, les femmes et les hommes du Togo veulent donner une chance nouvelle à la Réconciliation, à la Solidarité et à la Souveraineté dignes d’un pays maitre de son destin et appartenant à son époque… Fièrement!

Effectivement, les citoyens togolais sont conscients, éveillés et lucides que, ne sont plus à la mode dans un monde et dans une Afrique en mutation, les promesses non tenues, l’endormissement du peuple, le tripatouillage des Constitutions, le truquage des élections, l’hypocrisie diplomatique, la boulimie du pouvoir, la recherche effrénée du gain, l’esprit de suffisance et de domination, les violences brutes, le silence coupable, les emprisonnements arbitraires et sans jugements, etc.

La Gouvernance Inclusive de Transition Éthique est donc la base d’un accommodement raisonnable qui réunit toutes les conditions gagnantes pour faire advenir, ultimement, une prospérité partagée par tous les citoyens en vue d’ensemencer, de fertiliser et de fructifier, définitivement, une Nation au Togo.

La Gouvernance Inclusive de Transition Éthique est articulée autour de trois pôles essentiels :
1. Une DÉCLARATION d’amnistie générale;
2. La LIBÉRATION des prisonniers d’opinion;
3. La CONVOCATION des Assises générales intégrales de la République (AGIR) pour un Dialogue citoyen non-partisan, ayant pour objectif d’établir un CONSENSUS NATIONAL sur un certain nombre de points d’assainissement de la vie politique au Togo.


La Gouvernance Inclusive de Transition Éthique se doit d’être suffisamment inclusive pour être vertueuse : servir de période de Transition dont la vocation fondamentale resterait la mission du bien commun.

La Gouvernance Inclusive de Transition Éthique consiste à tracer la voie vers « Le Togo qui nous Ressemble et nous Rassemble » sans aucune discrimination ou exclusion. Le moment est assez grave et historique, aussi bien chez les Togolais que pour tous les Africains que l’heure n’est plus aux pratiques dépassées par les exigences d’un avenir de fierté et de souveraineté qu’aucune posture de camouflage ou de déguisement ne saurait anéantir, détruire ou travestir.

Les Togolaises et les Togolais sont debout pour toujours… Plus jamais, ils ne sauront tolérer ni supporter trop longtemps encore une humiliation hyperbolique supplémentaire qui les relèguerait, assurément et irrémédiablement, au banc des exclus du vent de la Dignité et de la Liberté qui se lève partout dans la nouvelle Afrique.

L’histoire du Togo ne saurait être écrite par égoïsme, par vengeance, par exclusion ou par malice de certains compatriotes à l’égard des autres citoyens; l’encre d’un tel parchemin apocryphe ne serait même pas sèche que ses pages seront remises en question.

Le monde a réellement changé; le Togo, ses citoyennes et ses citoyens aussi. La grandeur qu’exigent les temps présents et prochains réside dans la tempérance et la clairvoyance, dans la générosité, la solidarité, la lucidité et la magnanimité. Ce ne sont là que les seuls renforts protecteurs à appeler et à apporter à la gestion de ces temps d’incertitude. Ces renforts doivent pouvoir aider à convaincre les Togolais du devoir et de la nécessité du retour à une cohésion nationale porteuse d’Espérance et de Vision, d’opportunités et d’occasions pour toutes les ambitions nobles.

Le Togo de demain sera Éthique ou ne sera tout simplement pas. Notre choix est clair : la République c’est l’Éthique, et le Togo ne peut y échapper.

D’ailleurs, nombreuses sont les réflexions et propositions des citoyens du Togo qui vont dans ce sens d’une Transition politique apaisée rigoureusement inclusive et éthique. C’est bien la démonstration ultime que, Togolaises et Togolais, tous autant que nous sommes et où que nous soyons, « Nous souhaitons que cela change » à travers les principales propositions, pertinentes et très concrètes, contenues dans l’indispensable et convenable Gouvernance Inclusive de Transition Éthique… Et demain, le Togo.

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Pierre S. ADJÉTÉ | Lucas K. ALUKA |Dr. Isidore WASUNGU

•10 octobre 2023•
Personnalités et Organisations Unies pour le retour à la République au Togo
•POUR Le Togo•

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Texte Original publié dans le journal togolais:
LIBERTE N°3871 du jeudi 12 Octobre 2023; pages 4 et 6 (NATION), sous le titre
"Et Demain… Le Togo | Une Gouvernance Inclusive de Transition Éthique proposée à Faure Gnassingbé"
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Le Grand Pardon
Le Grand Pardon

Ad Valorem


Rédigé par PSA, Lucas ALUKA, Isidore WASUNGU le 10/10/2023 à 09:55



Généreusement, une vision nourrit le monde; une vision transcende le passé, féconde le présent et fertilise l’avenir; une vision invite à l’action.


I Have A Dream… 60 Ans Plus Tard



Soixante années après la livraison au monde entier du plus grand des discours publics jamais prononcé jusqu’à ce jour, I Have A Dream, l’espoir du changement ne s’est jamais tu, et la source de cette expectative, cette espérance, cette confiance même, ne s’est jamais asséchée.

I Have A Dream était une parole au monde avant d’être un appel aux États-Unis d’Amérique. Ça s’appelle une vision, c’est-à-dire le choix intentionnel d’un futur particulier et audacieux : choisir de voir délibérément grand et consciemment loin.

Généreusement, une vision nourrit le monde; une vision transcende le passé, féconde le présent et fertilise l’avenir; une vision invite à l’action. En permanence, une vision offre ses fruits distincts et attrayants à chaque passant. I have A Dream demeure véritablement cette représentation du monde. En conséquence de quoi…

Pour toujours, il ne peut y avoir de dignes touristes à Washington DC, qui n’aient foulé les marches du Mémorial Lincoln à l’ombre duquel le puissant discours-dîner, I Have A Dream, avait été servi au monde entier.

Pour toujours, chaque adhérant au message I Have A Dream, tout invité au festin de l’humanité, devrait trouver son compte, par conviction profonde ou par simple curiosité. « Unearned Suffering Is Redemptive » est la part du discours qui constamment retient mon attention. Et, cette partie parle bien au monde entier tout en interpellant l’Amérique sur ses graves carences liées à la ségrégation raciale.

Une question qui se pose est alors : en prononçant ce discours le 28 août 1963, Martin Luther King Jr connaissait-il la situation d’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud? Probablement que oui… On peut même l’affirmer avec une grande certitude : le problème de l’apartheid était bien connu partout à travers le monde, en cette période de guerre froide et de clivage Est-Ouest.

L’URSS a toujours été contre le système d’apartheid pratiqué en Afrique du Sud, alors que les occidentaux, les États-Unis d’Amériques, la Grande Bretagne et la France vendaient, allégrement, des armes au gouvernement sudafricain, malgré l’interdiction d’abord, puis l’embargo ensuite, décidés par les Nations unies.

En août 1963, Martin Luther King était bien au courant des ravages discriminatoires de l’apartheid, comme plusieurs membres du Congrès américains. Mais, il n’avait jamais rencontré Nelson Mandela qui, depuis 1962 était arrêté par le régime sudafricain et était en attente du procès qui l’expédierait en prison « à perpétuité ».

La formulation même de « Unearned Suffering Is Redemptive » (une souffrance non méritée est une rédemption), quoique dérivée de la Bible, son positionnement est assez subversif et rebelle que c’est purement et simplement un appel à la résistance permanente, lancé à tous ceux qui font face à l’injustice… Partout!

« Unearned Suffering Is Redemptive » ne pouvait donc ne pas être universelle, dans un monde ou plusieurs combats de dignité et d’émancipation étaient engagés, particulièrement en Afrique, et sur une cause aussi résonante comme l’apartheid. Le privilège du temps dont nous jouissons aujourd’hui, soixante années plus tard, offre parfaitement l’audace de rapprocher davantage les rêves et les ambitions des grands leaders porteurs de visions novatrices : Gandhi, Mandela, Martin Luther King Jr, Nasser, Lumumba, Sékou Touré, Sylvanus Olympio, Kwame N’Nkrumah, Modibo Keita, Julius Nyerere, Thomas Sankara et autres.

Du rêve à la réalité, il n’y a que le « Tenons Bon » qui sied! Nous l’avons appris de Mandela lui-même : « Un gagnant est un rêveur qui n’abandonne jamais! » Raison de plus, POUR le Togo… I Have A Dream!


PSA
•28 août 2023•




Ad Valorem


Rédigé par PSA le 28/08/2023 à 00:40



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