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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’effet domino se fait modeste, il s’est transformé en effet damier. Après la Tunisie, le saut est fait et c’est l’Égypte qui s’embrase. Le terme n’est pas fort puisque plusieurs habitants des villes égyptiennes ont battu pavé ce mardi déjà, avec une détermination palpable pour résister aux forces de police et inquiéter les services de sécurité du Raïs Hosni Moubarak. Les premières dépêches confirment cette inquiétude du pouvoir trentenaire du Caire connu aussi pour son intention d’imposer le fils Gamal Moubarak déjà secrétaire général adjoint du parti présidentiel, le Parti National Démocrate (PND). La contagion est réelle et la diaspora égyptienne s’y mêle… Infatigable Liberté! Les peuples en demandent toujours… Gardez les yeux ouverts! Jugez-en!


Moubarak Dégage
Moubarak Dégage
La révolution tunisienne va-t-elle faire tâche d'huile en Égypte ? Comme les Tunisiens criaient il y a dix jours «Ben Ali dégage», des milliers d'Égyptiens sont descendus dans la rue ce mardi au Caire et dans plusieurs autres villes égyptiennes au cri de «Moubarak dégage». Ce sont les manifestations anti-gouvernementales les plus importantes depuis les émeutes de 1977 dans ce pays, le plus peuplé du monde arable (80 millions d'habitants). Selon les forces de sécurité, un policier aurait été tué après avoir été battu par des manifestants.

D'autres rassemblements ont eu lieu à Alexandrie mais aussi à Suez (nord) où deux manifestants sont décédés après des heurts marqués par des jets de pierres contre la police. Des manifestations ont également eu lieu dans de nombreuses villes du pays, de la Haute-Égypte au delta du Nil, en passant par le Sinaï.

Partout, les manifestants ont fait référence à la révolte populaire qui a fait tomber mi-janvier le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali après 23 ans de pouvoir. «Pain, Liberté, Dignité», scandaient certains, reprenant des slogans des manifestants tunisiens. «Moubarak dégage», criaient d'autres.

Faire de «la journée de la police» une «journée de révolte»
Le ministre de l'Intérieur, Habib al-Adli, a déclaré que les organisateurs des manifestations étaient «inconscients» et que les forces de l'ordre étaient «capables de faire face à toute menace».

Plusieurs groupes de militants pour la démocratie avaient appelé à descendre dans la rue pour faire de mardi, officiellement «Journée de la police», une «Journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage».

L'idée a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, à travers les réseaux sociaux sur internet. Sur Facebook, plus de 90 000 personnes s'étaient déclarées prêtes à manifester. Mais un site américain spécialisé a annoncé que le site de micro-blogs Twitter était inaccessible depuis l'Égypte mardi.

Au Caire, environ 15 000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville, selon les services de sécurité. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants.

Parmi la foule venue sur la grande place Tahrir, au centre du Caire, Ibrahim, un juriste de 21 ans, ne mâche pas ses mots : «nous avons un régime corrompu qui veut poursuivre l'oppression sans fin».

Ahmed, un avocat de 28 ans, a lui aussi suivi avec passion la fuite sous la pression populaire du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, après 23 ans de pouvoir, contre presque 30 pour Hosni Moubarak.

«Moubarak dégage, tu es injuste, tu nous affames, tu nous tortures dans tes commissariats, tu es un agent des Américains», lançait une mère de famille venue manifester dans le quartier de Mohandessine, dans l'ouest du Caire, un drapeau égyptien à la main.


Pour Hillary Clinton, le gouvernement est «stable»
D'autres manifestants prenaient d'assaut les caméras des télévisions étrangères avec le même mot à la bouche ou sur des pancartes: «dégage».

La foule est plutôt jeune, largement mobilisée au travers d'internet et des réseaux sociaux comme Facebook. Les messages sur téléphone ont aussi beaucoup contribué à la mobilisation.

Le secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a toutefois assuré depuis Washington que le gouvernement égyptien, ferme allié des États-Unis au Moyen-Orient, était «stable».

Plus de 40% de la population égyptienne vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours, rappelant celle d'un jeune Tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays.


Gamal Moubarak
Gamal Moubarak

La liberté ne fatigue pas les peuples... Pain, Liberté, Dignité

Mot à Maux


Rédigé par psa le 25/01/2011 à 18:18