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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




La critique est facile… L'art est difficile… Bernard est départ... Kouchner est nerveux
Dernier round pour Bernard Kouchner? Annoncé comme victime probable du prochain remaniement, le ministre des Affaires étrangères a assuré ce jeudi «avoir combattu pour la survie» du Quai d'Orsay durant ses trois ans et demi à sa tête, et justifié sa priorité au développement du «soft-power» culturel français dans le monde, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs.

Alors que deux de ses prédécesseurs et d'anciens secrétaires généraux ont jugé que les moyens d'action du Quai d'Orsay ont été progressivement rognés, Bernard Kouchner s'est défendu contre «quelques critiques répétées, parfois un peu lourdes». «Je vais vous dire combien j'ai combattu pour la survie de ce ministère. La critique est facile mais l'art est difficile», a-t-il dit. Il a invité à «comparer avec les autres ministères», estimant que le Quai d'Orsay «a été mieux traité».

Selon une tribune parue dans le quotidien Le Monde mercredi et signée de trois anciens secrétaires généraux du Quai d'Orsay, François Scheer, Bertrand Dufourcq et Loïc Hennekine, «l'outil s'amenuise d'année en année jusqu'à parvenir à un point critique». Le budget du ministère représente moins de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) et ses 140 centres culturels «fonctionnent grâce à une dotation comparable à celle du seul Opéra de Paris», écrivent-ils. Ils fustigent «l'aveuglement» dans les nouvelles baisses de crédits et d'effectifs imposées.


«Ne croyez pas que vous avez été abandonnés, au contraire»
Début juillet, deux anciens ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé et Hubert Védrine, avaient appelé à arrêter «l'affaiblissement sans précédent (des) réseaux diplomatiques et culturels de la France». Bernard Kouchner a répondu à ces critiques en rappelant sa loi adoptée en juillet portant création de «l'Institut français» chargé de mieux coordonner l'action culturelle à l'étranger. «Il faut lui donner les moyens de sa légitimité», a-t-il plaidé.

Cette réforme du «soft-power» français a été en 2010 «peut-être le plus grand chantier et le plus difficile», a-t-il confié, notamment parce qu'«il fallait convaincre les agents de ce ministère». Rappelant que la loi place les opérateurs de l'action extérieure sous l'autorité des ambassadeurs, il a lancé à ceux-ci: «Ne croyez pas que vous avez été abandonnés, au contraire



Soft Power
Soft Power
PS : Le modèle de Soft Power est d’essence britannique, correspondant au flegme de plusieurs de ses citoyens dans l’espace public, des artistes et écrivains en passant par des politiques. En matière diplomatique, le Soft Power a été remis au goût du jour par Joseph Nye en 1990, professeur à Harvard. Naturellement, le Soft Power s’oppose au Hard Power, la diplomatie par la contrainte et la force.

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 27/08/2010 à 00:45