«Le mur du silence devrait rester bien en place et tout le monde, au cours des prochains jours, va s'assurer de ne pas remuer ce qu'on ne veut pas trop remuer»
Commotion dans les coulisses de l'effort: après des années de faux pas, de doute et de dénégations, la cycliste québécoise Geneviève Jeanson, aujourd'hui à la retraite, a finalement avoué cette semaine avoir pris de l'EPO, cette drogue de la performance qui fait courir plusieurs professionnels du vélo. Tout en justifiant de plus belle les efforts consacrés à la lutte antidopage, ces aveux-chocs devraient dorénavant se multiplier un peu partout dans l'univers sportif, espèrent aujourd'hui plusieurs observateurs, mais sans y croire vraiment. «Si plusieurs athlètes avouaient leur tricherie, le milieu du sport en sortirait gagnant, c'est sûr», dit Nathalie Lambert, triple médaillée olympique en patinage de vitesse, qui déplore qu'en matière de drogue, par les temps qui courent, une aura de suspicion plane au-dessus de toutes les disciplines sportives. Souvent à tort. «Mais il ne faut pas perdre de vue que sans résultats positifs à des tests de dopage, nous n'aurions jamais eu ces révélations. Lorsque tu ne te fais pas prendre, c'est plus facile de vivre avec tes démons.»
Fabien Deglise, Le Devoir
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