Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Absolument pas Colonie modèle
Absolument pas Colonie modèle
Le temps des échanges de vœux et aussi celui du retour sur certaines faits, épluchés trop vite. Ces faits pourront néanmoins influencer le cours des choses, d’une manière ou d’une autre. C’est le cas de l’interview du chef d’État togolais, Faure E. Gnassingbé (FEG), dont les propos sur l’Allemagne, dans une Interview à Jeune Afrique, ont quelque peu étonné un ami qui m’en a parlé de sa retraite belge, hier. Jugez-en !

« En diriez-vous autant des dirigeants allemands, dont on connaît l’intérêt pour votre pays, lequel fut jadis la « colonie modèle » de Berlin ?
FEG : Absolument pas. L’Allemagne fait preuve à notre encontre d’une hostilité de longue date, dont la persistance aujourd’hui encore m’étonne. Cette position influence hélas une bonne partie des pays membres de l’Union européenne. Heureusement qu’un homme comme Louis Michel, le Commissaire au Développement, a de nos réalités une approche beaucoup plus objective. »

En effet, le manque de diplomatie est assez évident dans les propos du président togolais : ses conseillers n’ont pas bien révisé le texte s’était ouvert à moi cet ami ou simplement, la chancellerie togolaise désire faire effet. Lequel ? Difficile à dire. Opportunément, l’Allemagne prenant la présidence de l’Union européenne, le Togo qui a plus que besoin d’améliorer les relations avec ce pays, pouvait bien faire l’économie de telles appréciations qui figureront désormais dans les Notes diplomatiques à Berlin. Manifestement, il y a du travail à faire pour retrouver les beaux jours des relations germano-togolaises.


Dans l'ombre de Sarkozy… un visage
Dans l'ombre de Sarkozy… un visage
« L'antagonisme entre le président français et Nicolas Sarkozy tournerait-il à l'avantage du second? Même les chiraquiens les plus fidèles commencent à courber l'échine devant le ministre de l'Intérieur. Deux ténors de l'UMP viennent de rallier la campagne pour la présidentielle 2007 de Sarkozy. Le soutien de Philippe Douste-Blazy représente un beau coup de poker. Le ministre des Affaires étrangères, peu influent et traînant derrière lui une réputation de gaffeur, ne sera certes pas d'un grand secours au candidat à l'investiture UMP. Mais en termes d'image, le message envoyé au président Chirac est lourd de sens: au sein de son parti, Sarkozy peut convertir n'importe qui, même un membre du gouvernement ayant montré jusqu'à présent un soutien inconditionnel au chef de l'Etat.
Diminué politiquement, Jacques Chirac a avalé une méchante couleuvre en prenant acte du ralliement à Sarkozy d'Alain Juppé. L'ancien premier ministre et actuel maire de Bordeaux - le «fils préféré» de Chirac - frappe le président en plein cœur. Fin tacticien, Alain Juppé aura senti le vent tourner. Définitivement.
Jacques Chirac se démène dans les coulisses pour barrer la route à Nicolas Sarkozy, quitte à ouvrir un boulevard électoral à Ségolène Royal. Mais la marge de manœuvre du président est réduite. Il se verrait bien rempiler pour un troisième mandat, mais la perspective - plus que probable - de terminer derrière Sarkozy devrait le dissuader de poser sa candidature. Quel gaulliste pourrait donc assurer la relève? La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie ne réunira jamais assez de suffrages pour nuire à Sarkozy. Quant au très impopulaire premier ministre Dominique de Villepin, il doit être le seul à croire qu'il pourrait faire la différence. Si l'investiture de Sarkozy ne fait pas un pli, son élection à la présidence sera une autre paire de manches. L'inefficacité de Sarko à la tête de son ministère, les ralliements boiteux (Doc Gynéco, Johnny Hallyday, Sevran, Tapie) et une entrée en campagne catastrophique ont affaibli le candidat, qui marche sur des œufs. Chirac, lui, n'a plus grand-chose à perdre et jouera son va-tout pour terrasser son ennemi. »

Federico Rapini, Le Journal du Jura



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