Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Naïveté
Naïveté
Je suis toujours surpris par la naïveté des Togolais, particulièrement le manque de rigueur de ceux qui s’aventurent dans l’arène politique, directement ou en s’y frottant sous le couvert de leur engagement social. Dernier fait d’arme : une prétendue manifestation contre le Premier ministre togolais, dernièrement de passage à Genève. Légitime en tout point que des Togolais s’accordent le droit de manifester contre leurs responsables politiques. Il est aussi normal que ces derniers prennent des dispositions pour contrer les manifestants. Mais voilà que les organisateurs, contrés ou déjoués, sont incapables de reconnaître qu’ils ont échoué dans leur initiative. C’est une situation très symptomatique que personne au Togo, très rarement du moins, on voit des acteurs reconnaître l’absence de résultats. Un tel manque d’aveu a aussi été remarquable lorsqu’un compatriote s’est donné le privilège de manifester contre Louis Michel à Bruxelles. L’affaire a tourné court, mal ficelée comme toujours et la cible choisie au hasard des humeurs : tous ceux qui ne pensent pas comme nous sont des vendus. C’est un jeu dangereux, l’amateurisme politique. Il a déjà coûté quarante années aux Togolaises et aux Togolais. Il se poursuit sur le terrain à travers une incapacité notoire à articuler le moindre compromis sur tout sujet politique. Ceux qui ont longtemps eu comme seul programme le radicalisme amateur, goûtent à la même médecine aujourd’hui, servie par leurs anciens compagnons. Qu’on se le dise bien : La situation au Togo doit s’améliorer et chacun doit y travailler. Tout le monde ne sera pas politicien professionnel, d’autant plus que le plus populaire des politiques togolais s’est révélé n’être qu’un piètre professionnel de cette chose publique qui a drainé son énergie depuis toujours. Que les amateurs vivent avec leurs idées et surtout, qu’ils permettent qu’une compétence politique naisse et s’affirme au Togo pour bâtir un modèle de sortie de crise pouvant épouser les réalités togolaises qui comportent aussi la somme d’erreurs politiques de tous ces amateurs. Ils se sont répandus à l’extérieur, très curieusement, avec la même naïveté.

Silence


Rédigé par psa le 14/06/2006 à 09:26



Vivre le compromis et faire naître la confiance
Vivre le compromis et faire naître la confiance
Le problème togolais est beaucoup plus complexe qu’il ne paraît. On est au 11e ou 12e dialogue et les résultats attendus sont loin d’être évidents. Pour certains, on vogue de « mensonge en mensonge » à chacune de ces rencontres, persuadés que personne n’appliquerait les résolutions à la fin du présent dialogue; pour d’autres, l’exercice mènerait à « une sortie de crise par le bas » qui se confondrait tout simplement à une compromission. Il se pourrait que les choses en soient ainsi. Mais avons-nous le choix depuis que l’occasion du changement a été ratée par cette même opposition togolaise, friande de radicalisme et de très peu de stratégie. L’occasion ratée du changement véritable, démocratique pour tous, sans vengeance et qui n’aliène pas les héritiers du système et de la personne de feu Eyadema a bien été dilapidée sur l’autel des égos politiques de quelques leaders qui n’ont jamais eu assez de respect pour eux-mêmes pour s’entendre sur un minimum d’apprentissage du compromis et du réalisme dans leur propre rang.
Quelle idée que d’exclure un Edem Kodjo au moment même où il fallait négocier avec la communauté internationale? Quelle idée que de faire des marches de soutien à vos adversaires politiques alors que d’autres sillonnaient le monde à plaider leur « bonne foi » politique, malgré leurs erreurs? Quelle idée que de choisir un Bob Akitani pour rivaliser avec Faure Gnassingbé?
Faute d’avoir pratiqué l’art du compromis dans ses propres rangs, l’opposition togolaise doit se mettre à cette école de la diplomatie des petits pas politiques; durement, mais inévitablement. Mais ici encore, personne ne parle de la responsabilité de ceux là qui ont jeté des jeunes Togolais dans les rues, sachant bien ce qui les attendait… Une partie de l’opposition togolaise doit faire preuve de modestie, agir en Hommes d’État et travailler à mériter le pouvoir.

Silence


Rédigé par psa le 24/05/2006 à 12:44



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