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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




"Aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge."
Abraham Lincoln


Avance sur Honoraires à Premier ministre et… Nobody's Goddam Business (Mêlez-vous de vos affaires ! Vraiment?)
(…) Toute l'affaire Mulroney-Schreiber trouve son origine dans ces trois fameux paiements de 100 000 $ chacun, effectués dans des hôtels de Montréal et de New York en 1993 et en 1994. À quoi devaient servir ces sommes? Apparemment, le Premier ministre sortant avait accepté d'aider l'homme d'affaires dans ses tentatives d'implanter une usine d'équipements militaires et une chaîne de restaurants spécialisés dans les pâtes alimentaires. Et surtout, a fait valoir Luc Lavoie, M. Mulroney avait besoin d'argent.
M. Lavoie a expliqué que toutes les économies que Brian Mulroney avait pu faire avant 1983, moment de son entrée de plain-pied en politique, s'étaient évaporées par le temps qu'il la quitte, 10 ans plus tard. Son salaire de Premier ministre n'était d'aucune façon comparable à celui qu'il touchait lorsqu'il a présidé Iron Ore, a-t-il insisté.
«i[Alors, lorsqu'il a quitté [la politique], il n'avait pas d'argent. Il était optimiste, il allait retourner à son ancien cabinet d'avocats, mais il y a une différence entre être optimiste et toucher un revenu, a dit M. Lavoie. Alors, l'homme était un peu, je ne dirais pas angoissé, mais inquiet à propos de l'avenir]i.»
Il rappelle que M. Mulroney avait, au moment de son départ, de jeunes enfants d'âge scolaire qui «s'attendaient au niveau de vie dont ils avaient joui avant son entrée en politique, ce qu'il leur avait probablement promis». «Alors, lorsqu'il a quitté la vie politique, il a dû aller chercher un gagne-pain.»
(…)
La question est aussi de savoir pourquoi M. Mulroney n'a pas déclaré immédiatement à Revenu Canada ce revenu de 300 000 $. Il y a quelques semaines, un intermédiaire avait fait valoir par lettre que, M. Mulroney étant engagé à l'époque dans des procédures légales pour diffamation contre le gouvernement canadien, il avait en quelque sorte oublié de déclarer ce revenu d'appoint. (Une version des faits qui fait fi de la chronologie, M. Mulroney ayant poursuivi Ottawa en 1995, soit presque deux ans après le versement des 300 000 $.) La version des faits a changé.
Selon Luc Lavoie, il s'agissait d'une «avance sur honoraires». «On ne paye pas d'impôt sur une avance d'honoraires avant que le travail ait été complété. C'est une zone grise.» En outre, M. Lavoie a dit que cet épisode est survenu après le départ de M. Mulroney de la vie publique. «Ce qu'il a fait à titre de citoyen privé, dans la mesure où c'est légal, ça ne regarde personne» («nobody's goddam business»).
En 1997, M. Mulroney a touché 2,1 millions de dollars du gouvernement canadien après qu'il l'eut poursuivi pour diffamation. Il reprochait au ministère de la Justice de l'avoir lié à une enquête sur le versement de pots-de-vin lors de la vente d'appareils Airbus à Air Canada. Ottawa ignorait tout à ce moment des 300 000 $ versés par Karlheinz Schreiber, visé par l'enquête Airbus. On sait que le ministère de la Justice a songé en 2006 à essayer de récupérer les 2,1 millions de dollars compte tenu des nouvelles révélations.

Hélene Buzzetti, le Devoir


Mot à Maux


Rédigé par psa le 22/11/2007 à 07:53