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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Au comique ou au tragique, le Togo est en attente d’un avenir politique ; aussi bien le pouvoir présidentiel que l’opposition républicaine « inchoisie » et indépendante. Au comique ou au tragique, chaque camp doit apporter sa réponse post 20-décembre-2018 à un pays en attente. Qui est Qui ? Qui fait Quoi ? « On fait quoi maintenant ? » demande Samuel Beckett dans « En attendant Godot » qui pouvait bien être « En attendant Togo ».


Réformes… Quelles Réformes ?


Au comique ou au tragique, le Togo est en attente d’un avenir politique ; aussi bien le pouvoir présidentiel que l’opposition républicaine « inchoisie » et indépendante. Au comique ou au tragique, chaque camp doit apporter sa réponse post 20-décembre-2018 à un pays en attente. Qui est Qui ? Qui fait Quoi ? « On fait quoi maintenant ? » demande Samuel Beckett dans « En attendant Godot » qui pouvait bien être « En attendant Togo ».

La tragi-comédie de la vie moderne est devenue vacuité et incompétence, émaillées de quelques vociférations et démonstrations de force : le réel lui-même devient une série de parenthèses et d’épisodes dans un long fleuve trépident d’inactivités, d’inactions et d’invouloir.

Lui, le Faure Gnassingbé, a réglé ce problème selon sa légendaire manière : « circulez, circulez, y’a rien à voir, passez, je prends les mêmes et je recommence, je continue sur mon boulevard… » Évidemment, au Togo ou ailleurs, personne n’est impressionné par Faure Gnassingbé. De toutes les façons, en attendant arrestations, corruptions et répressions, il n’y a rien à mettre sous la dent…

L’opposition togolaise, elle, ne peut se permettre le luxe de l’inaction, de l’inconfort et de l’absurdité. Même les vociférations insultantes, les incantations révolutionnaires stratégiques, les rallonges de discours et messages, toutes les exaspérations déclamatoires sur réseaux sociaux ont atteint leur limite. Il faut revenir à la réalité du Togo et au devoir de retour à la République. Le Togo attend… Debout, il est même fatigué d’attendre, ce Togo…

Parce que le Togo attend ses indispensables Réformes, qu’il faut bien savoir quelles Réformes lui servir, sans ne le desservir ni le divertir à travers des stratégies et « des solutions boiteuses, inappropriées et uniques ». Pour la millième fois, le pouvoir Faure Gnassingbé et ses Adowuinon ont bien fait comprendre qu’ils ne feront jamais les Réformes appropriées ; aucune réforme qui aura pour résultat de les éjecter loin des rênes de leur propriété privée qu’est devenu le Togo.


95% du peuple est déjà mobilisé

Parce qu’ils font le mauvais combat à la mauvaise époque, ils sont perdants et ils restent en sursis, les membres de la congrégation Faure Gnassingbé, qu’eux-mêmes n’optent pas pour l’alternance démocratique au Togo, depuis plus d’un demi-siècle. C’est donc à l’opposition togolaise d’opérer les bonnes Réformes : à 95% le Peuple est mobilisé et sait ce qu’il veut. La première, la plus importante des Réformes, est alors celle que l’opposition doit opérer en son propre sein, et non pas les Réformes institutionnelles d’une République qu’elle n’a pas encore conquise. C’est la nouvelle donne !

Dans aucune dictature, nul ne peut changer ce dont il ne possède la maîtrise. L’opposition togolaise pas plus que quiconque n’est tenue à l’impossible. Vote de la diaspora, Constitution de 1992, toutes ces Réformes constitutionnelles, institutionnelles et autres doivent être repositionnés dans la hiérarchie des Réformes et des priorités pour qu’enfin commence la vraie bataille. La vraie bataille est celle que l’opposition togolaise doit livrer contre elle-même.

Fini les vociférations, les incantations, les divinations et autres prolongations ; « Foin de rodomontades, de vociférations, de proclamations, d’injonctions, de ratiocinations. » Un autre match qualificatif déterminant commence pour le retour à la République ; l’art de la méthode et de l’organisation commence, une science politique sans bouée de sauvetage, sans CEDEAO, sans avatars. C’est à ce duel d’efficacité au moyen d’une structure formelle prête aux combats réels de 2019 et de 2020, qu’il faut commencer à se préparer d’ores et déjà dans un accord politique formel. Le Peuple est à l’écoute !

Dans les rangs mêmes de l’opposition togolaise, il est temps de savoir : qui est qui… qui fait quoi… quand faire quoi… quels moyens utiliser, etc. Oui, il faut sortir de l’informel politique qui se nourrit de « Tout le monde il est beau ; Tout le monde il est gentil » pour rentrer dans une structure formelle. Car, il se pourrait bien que tout le monde ne soit pas beau ; il se peut même que tout le monde n’ait pas été bon joueur collectif ou bon joueur tout court. Encore que le jeu n’est même pas subjectif ; le jeu est concret. Vivement et formellement la méthode et l’organisation pour une saison de résultats.

PSA


Horizon


Rédigé par psa le 25/02/2019 à 01:00



Parfaitement... Le débat sur le franc CFA ne va pas s'éteindre parce que le président Ouattara le demande. Tout ce qu'il peut faire, et il l'a déjà fait, c'est de contraindre certains esprits faibles de compétence limitée comme Faure Gnassingbé et Michaëlle Jean à mettre dehors, qui du gouvernement togolais qui de l'OIF, une valeur aussi sûre comme Kako Nubukpo.


La Joconde Noire
La Joconde Noire
Parfaitement... Le débat sur le franc CFA ne va pas s'éteindre parce que le président Ouattara le demande. Tout ce qu'il peut faire, et il l'a déjà fait, c'est de contraindre certains esprits faibles de compétence limitée comme Faure Gnassingbé et Michaëlle Jean à mettre dehors, qui du gouvernement togolais qui de l'OIF, une valeur aussi sûre comme Kako Nubukpo.

Les arguments ici alignés par SAZ sont convaincants. Bien que n'étant pas économiste, le simple bon sens a permis à SAZ de poser des questions pertinentes alors que l'ancien directeur adjoint du FMI que fut Alassane Ouattara soit resté incapable d'aligner et de polir un argumentaire digne d'un initié de la chose économico-monétaire.

Avouons que faire injonction aux gens en leur demandant silence est loin de convaincre qui que ce soit sur la pertinence et la pérennité du Franc CFA dans les pays concernés et au-delà. Le débat doit se poursuivre. Et pour un chef d'État dont cette semaine même nous avons découvert, ahuris, sa capacité de mentir, il serait temps que le président Ouattara se calme un peu et surtout qu'il nous dise la fonction principale d'une monnaie pour des pays en développement comme les nôtres appartenant à la zone CFA.

Lorsque ces pays, à leur indépendance, furent du même niveau que d'autres comme la Corée du Sud, par exemple, et n'arrivent pas à sortir de leur état végétatif soixante années plus tard, il faut bien se rendre à l'évidence que nous sommes en retard. La monnaie, fort probablement, les rapports d'asservissement divers, l'incompétence sans doute, tout cela participe de ce retard honteux et démobilisateur d'une certaine jeunesse africaine. La solidité ou la prétendue invariabilité n'est aucunement la fonction première d'une monnaie, bien le contraire...

Le glas sonne pour le franc CFA, partout chez les Africains. Il est trop tard de demander pour qui sonne ce glas nous a appris Ernest Hemingway. Bien souvent, il est trop tard lorsque sonne un glas. Il en est de même pour le franc CFA.

Merci!

PSA
[16 février 2019]


Horizon


Rédigé par psa le 19/02/2019 à 00:00



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