Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Tamara De Lempicka, Andromède enchaînée
Tamara De Lempicka, Andromède enchaînée
L’éthique est antérieure au droit. C’est avec une idée aussi subversive qui n’est que le début de ma réflexion que je vais prochainement m’inscrire dans une faculté de droit, probablement à Ottawa U –faute de temps pour aller me faire payer les études dans une université américaine. J’espère qu’aucune de ces respectables et savantes personnes qui évalueront mon dossier ne lira ces lignes avant. En effet, l’institution du droit qui a une place dominante dans nos sociétés pense, à tort évidemment, qu’elle est au dessus de tout. Alors, il faut faire renaître l’idée en son sein même, poliment mais solidement, que la codification simplement déontologique -généralement des comportements déviants et souvent marginaux- que constitue le champ de jeu du droit est l’une des créatures humaines probablement imparfaites, à tout le moins inachevées de l’évolution de l’être humain en société. Et vlan, le coup est parti ! Je le sais, parfois mes idées me sont rebelles et il m’est moi-même difficile de les contenir! Naturellement, je ne le leur dirai pas de cette manière, qu’en droit ils se prennent pour d’autres... J’aurais pris le temps de m’assagir avant la présentation de mon dossier d’admission. Alors je leur dirai dans mon dossier, quelque chose du genre : savez-vous quoi, le droit est tellement important qu’il est présent partout. D’ailleurs, nos sociétés évoluent sous la bonne couverture du droit qui nous protège des vilains et des méchants... Et puis moi je pense qu’il faut enrichir le droit –avant qu’il ne s’essouffle- en éveillant les autres supports de régulation des divers rapports que nous avons et continuons de créer dans nos sociétés. Je poursuivrai en disant : ce n’est pas du tout mon invention à moi, mais je constate que l’éthique fondamentale, celle qui prône, invite et consacre l’acte bon, l’acte bien, l’acte juste, l’acte vertueux, cette éthique qui fait l’humaine nature même des hommes et des femmes est tellement présente que, par exemple, la majorité des gens ne se retrouve pas en prison. Et alors je continuerai : parce que le droit ne s’occupe en réalité que des exceptions –dans la plupart des cas, il y a donc lieu de faire émerger suffisamment les autres modes de régulation des relations dans divers domaines : constitution, commerce, vie civile, administration, relations internationales et diplomatie, etc. Evidemment je citerai à l’appui quelques résultats de recherches et réflexions anciennes et nouvelles dans cette perspective qui fait revenir le droit à sa réelle dimension, bien après l’éthique fondamentale, elle-même en avant et antérieure à la morale (le domaine du permis et du défendu –comme dirait l’autre) qui, à son tour précède les éthiques sectorielles, mieux connues comme la déontologie et auxquelles appartient le droit. C’est une prétention audacieuse que de situer le droit en troisième position, bien après l’éthique fondamentale et la morale. En réalité, je tenterai de ramener la justice dans toute sa noblesse, en dehors du droit qui l’a accaparée depuis des siècles, les hommes et les femmes de droit se faisant même appeler des « juristes » sous certains cieux. Et si jamais l’on ne me mettait pas dehors de la faculté de droit avant la fin de mon aventure, une chose est sûre, je ne devrais avoir aucune difficulté à faire la démonstration de tout cela, la démonstration de ce pied de nez royal que je leur ferai poliment et, à enrober tout cela par l’immensité même des situations de conflits qui se résolvent en dehors du droit, même si elles commencent au départ par des actions et poursuites légales. D’autres possibilités de démonstrations aussi jouissives existent également. Mais, mon projet est trop sérieux pour que je révèle toutes mes cartes. En tout cas, j’ai bien envie de percer ce mystère du droit qui semble vouloir tout dominer. Probablement que je ne réussirai pas mon coup, mais j’aurais essayé… En fait, je suis presque sûr qu’il y a un complot déjà contre moi –au niveau des proches et amis, pour que je devienne un de ces i[persona non grata ]idans les universités, nos Temples du savoir, ces Ndzimba qui permettent, malgré tout, de garder l’esprit éveillé. En tout cas, je saurai déjouer ce complot qui semble se former de partout contre moi. Sachez que je vous vois venir ! C’est pourquoi mon choix est de jouer la transparence pour désamorcer votre complot. En plus, si Éda ne change pas d’avis, elle fera ses études en droit. Il faut bien que des sujets passionnants existent bien entre ma fille et moi dans mes vieux jours… n’est-ce pas ? L’autre aussi le disait… mais ce n’était point alors par rapport à l’éthique et le droit…

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 17/01/2009 à 17:17
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