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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




L’économie des pays malades continue à s’enfoncer dans la dette, un boulet qui freine la croissance et l’emploi. Il n’y a pas de cadeaux à faire aux mauvais payeurs. Mais on peut éviter une punition collective aux populations qui paient déjà le prix fort de cette crise : une aide exceptionnelle et décisive en échange de vraies restructurations.


Faillite Financière : Protéger les États

Le dernier mea culpa du Fonds monétaire international (FMI) est rageant. Les docteurs en économie viennent de découvrir qu’ils s’étaient trompés dans le calcul de l’impact des cures d’austérité qu’ils ont prescrites aux pays malades de la zone euro, notamment la Grèce, le Portugal et l’Irlande. Le fait est que ces derniers ont beau avaler ces pilules amères, leur état de santé ne s’améliore pas. Leur économie s’enfonce dans la dette, un boulet qui freine la croissance et l’emploi.

Ce n’est toutefois pas le FMI ni même les créanciers ayant prêté de façon irresponsable qui sont à blâmer en priorité. Les pays qui ont vécu au-dessus de leurs moyens ou qui ont géré leurs finances publiques de façon calamiteuse doivent assumer leurs actes. Aucun d’entre eux ne peut faire l’économie d’une profonde restructuration en vue d’équilibrer recettes et dépenses publiques.

Il existe toutefois des situations exceptionnelles. Aux États-Unis, par exemple, une loi – le Chapter 11 – protège les entreprises qui sont menacées de faillite. Un mécanisme identique pour les États en extrême difficulté ne serait pas inutile. Il ne s’agit pas d’une question morale mais d’empêcher de sacrifier des générations sur l’autel des réformes, quand bien même elles sont indispensables.

La Banque centrale européenne donne en quelque sorte cette bouffée d’oxygène en assurant que les taux d’intérêt sur les emprunts publics restent bas grâce à l’achat des créances des États. En réalité, la BCE ne fait que donner du temps à ses membres en difficulté. Elle jette beaucoup d’eau sur le feu, mais les braises subsistent, prêtes à s’enflammer de nouveau.

Il n’y a pas de cadeaux à faire aux mauvais débiteurs. Mais on peut éviter une punition collective aux Grecs et à d’autres populations qui paient déjà le prix fort de cette crise. Une mesure s’impose: une aide exceptionnelle et décisive en échange de vraies restructurations, sachant que l’effet des réformes ne pourra se mesurer que sur le long terme. Dans l’immédiat, elles n’enrayeront pas le chômage et la misère humaine qui s’installent. La Commission européenne met justement en garde contre cette tragédie.//////////Ram Etwareea


Mot à Maux


Rédigé par psa le 09/01/2013 à 23:04
Tags : Euro FMI Économie Notez