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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Où était donc passé Barack Obama? La question est sur toutes les lèvres, alors que la descente vers l’échec dans les élections de mi-mandat a réellement commencé. Héritier d’un pays émietté, Barack Obama a vite fait de délaisser la partisannerie pour gouverner, vouloir gouverner au centre. Erreur! Les États-Unis, particulièrement la droite dure n’a pas accepté son arrivée au pouvoir, et ne voulait rien savoir. Où était donc passé le Barack batailleur et éloquent? Il reprend du service appelant la Michelle Obama -très populaire, à la rescousse.


Où était donc Obama?


Où était donc passé Barack Obama? Retrouver aujourd’hui les accents de campagne combatifs dans la bouche de celui qui avait si bien su s’adresser aux Américains – et à une partie du reste du monde –, c’est mesurer à quel point le président n’a pas fait pleinement usage de ses talents. Trop occupé à assumer son rôle d’administrateur du quotidien à la Maison-Blanche? Trop enfermé dans les enjeux de la grande et de la petite politique pour maintenir le contact direct avec les électeurs? Trop assiégé par des élus républicains qui tirent avantage d’une opposition frontale et systématique?

Il y a beaucoup de tout cela pour expliquer le comportement d’un président qui, au-delà de ses réussites vite oubliées (le sauvetage du système bancaire et en partie de l’automobile, la santé pour tous, la régulation de Wall Street…), donne l’impression d’un certain effacement et d’un sentiment de déjà-vu. Comme si l’essentiel avait déjà été fait.

Mais, face aux préoccupations économiques des Américains (qui sont les seules déterminantes aujourd’hui), Barack Obama fait aussi face à une évolution bien plus inquiétante. La prime au message simpliste et populiste. Le triomphe de la démagogie, de l’électoralisme et de l’incohérence. Déversé jour et nuit par les médias, repris en chœur par des leaders politiques autrefois respectables, ce type de discours fait florès à présent dans la même mesure que celui, posé, réfléchi et complexe, qui avait semblé porter au pouvoir Barack Obama.

Prise dans ces tourbillons éphémères, l’Amérique en a oublié la gravité de ses déséquilibres économiques, l’urgence des questions qu’elle laisse de côté, et l’irrémédiable perte de temps que signifie l’écoute de ces sirènes formatées pour apparaître à la télévision entre deux messages publicitaires.

Le retour de Barack Obama dans la mêlée est sans doute une bonne nouvelle. Mais il ne garantit pas que le pays avancera d’un pas d’ici à novembre, voire dans les deux années à venir.///////////Luis Lema


Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 12/09/2010 à 20:30