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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Sylvanus Olympio, c’est un Héritage et un Avenir… Avec le temps, malgré le temps, l’espoir ne s’est pas détaché de nous. Rien ne s’en est allé avec le temps, puisque tout s’est transformé en un fertilisant naturel de vigueur et de vaillance pour le retour à la République au Togo.


Le Modèle Togolais…



Sylvanus Olympio, c’est un Héritage et un Avenir… Avec le temps, malgré le temps, l’espoir ne s’est pas détaché de nous. Rien ne s’en est allé avec le temps, puisque tout s’est transformé en un fertilisant naturel de vigueur et de vaillance pour le retour à la République au Togo.

Ce jour d’anniversaire de la brutale disparition de Sylvanus E. K. Olympio, à l’ombre et au souvenir mythique duquel, vivent et croissent les Togolaises et les Togolais, tous, persuadés de reproduire une rigueur, une flexibilité, un souci de l’État et de l’autre aussi réel que consistant. Il ne peut en être autrement : l’imposture n’a jamais chassé le rêve d’une Nation…

La Nation, bâtir la Nation togolaise et en faire la référence africaine en termes de gouvernance, de citoyenneté et de développement était véritablement le modèle d’indépendance et d’ouverture au monde mis en chantier par le premier, et le seul président démocratiquement élu jusqu’à ce jour au Togo. Une si glorieuse épopée ne saurait se dissiper dans la léthargie ambiante…


Le Togo promis…

À cet idéal, au renouvellement de cet idéal, à toutes ces vertus républicaines du choix de dirigeant légitime et doté d’une capacité d’abandon de soi au profit de son Peuple pour en faire une Nation, du Nord au Sud et partout au Togo, nous sommes restés assidus. Cette capacité d’élever et de construire le Togo sur la compétence de ses femmes et de ses hommes en toute primauté des habiletés des uns et des autres ; cette autre capacité d’illuminer et d’enchanter le quotidien en partageant espoir avec tous les Togolais ; cette somme de générosité, individuelle et collective, qui fait la grandeur et la fierté génératrices du progrès partagé et du durable développement, c’est tout cela qui nourrit notre conviction profonde qu’un autre Togo est possible. Le Togo, le Togo meilleur, ne peut fatiguer les Togolais…


Le modèle togolais existe bel et bien. Le modèle togolais est loin de la violence institutionnalisée depuis le 13 janvier 1963 jusqu’à ce jour, au Togo, comme mode d’exercice et de conservation du pouvoir. Le modèle togolais est très loin de la prédation généralisée et de l’inaptitude déployée avec de si divers fards et maquillages. Le modèle togolais existe, et il survit gaillardement avec la persistance et la soif de Dignité qui toujours s’exprime dans la quête du changement politique républicain, dans la réclame de l’alternance, dans le rejet de l’imposture, dans la conviction inébranlable que "demain le Togo" sera, et ce demain commence aujourd’hui…

Sylvanus Olympio n’est pas assassiné… À même le sol d’une rue devenue banale à Lomé, la capitale togolaise, un lieu resté ordinaire, oublié, sans stèle ni identification 57 ans durant, Sylvanus Olympio s’était vidé de son sang pour ensemencer tout le Togo, le Togo commun à chaque Togolais… Sylvanus Olympio ne peut que vivre et respirer dans chaque Togolaise et par chaque Togolais…

Il ne peut en être autrement : Sylvanus Olympio est dans le Togo d’aujourd’hui ; il est également dans le Togo de demain et de toujours… Sylvanus Olympio est dans le Togo promis : Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la Liberté… Togo Debout… Togo debout pour 2020… Tenons bon…


PSA
[13 janvier 2020]


Silence


Rédigé par PSA le 13/01/2020 à 22:38



Nicholas Sale: Liberté enchainée
Nicholas Sale: Liberté enchainée



« Moi, je dis que les bonbons
Valent bien mieux que la raison ».

J’entends la comptine enfantine
Mais n’entends pas qu’un homme d’âge mur,
Soit d’un entendement aussi dur
Qu’il nous tourmente, nous assassine
Devienne sanguinaire, farouche
Pour garder son bonbon en bouche,
Un adulte, oui, je suppose
Qui ne veuille pas entendre la chose
La plus commune aux humains,
Qu’on nomme simplement limite,
Ce qu’un enfant nie et évite
Pour s’accrocher de toutes ses mains
Des pieds, s’il le faut, au bonbon.

Mais il y a un peuple qui marche
Et même un prêtre patriarche
Qui disent : le bonbon rend fou
Ils l’ont dit le Dix-neuf Août
L’Enfant répond : « Non et non ! »
Trépignant furieusement,
Grondant comme un torrent.
« Même s’ils sont un million
Je ne cède pas mon bonbon
Mon père a tué pour ça
Je suis la voie de papa ».

Croyant son bonbon tombé
Il crie à tous, le bébé :
On le lui rend ou il meurt !
Là, tout le monde prend peur.
L’évêque lui dit, paternel :
« Trop de bonbon rend malade »
Mais prenant un accent cruel
L’Enfant menace : « Je meurs ou tue
Tout ce monde-là, dans la rue,
Voyez-vous, ne m’impressionne guère
Nous sommes en guerre !»
« Ce prêtre pour tous est un guide »
Lui murmure quelqu’un tout bas.
« Je ne l’écouterai pas ! »
Répète l’Enfant avec emphase.
« S’il continue, je l’écrase.
Je refuse d’être lucide. »
C’est donc bien un bain de sang
Que nous promet cet Enfant.

Un bain de sang, tout un fleuve !
Et il en a fait la preuve,
Dès son accession au trône.
Quiconque le sait en frisonne :
Des morts, des morts par milliers.
Le meilleur des héritiers
Rassurait le clan Klitchaa
Par cette grande action d’éclat

-
Tyrannique, la hantise de bonbon,
Poursuit toujours le garçon,
Qui alors, frileux, tue, torture
Quinze ans déjà que cela dure !
Cinquante-trois, de feu et de sang,
Avec le père, cela s’entend.
Le fleuve coule toujours impétueux
Et l’Enfant crie toujours : je veux !
Le fleuve devient toujours plus rouge
Mais qui ôterait de la bouche
De l’Enfant ce bonbon si doux ?
Nos foules sont en vain en courroux !


Même au prix du sang des enfants,
De leurs pères et de leurs mamans
Qu’est-ce que cela peut bien lui faire ?
C’est une guerre cinquantenaire
Ceux qui la livrent dès le départ
Au peuple citadin ou campagnard
N’hésitent, ne reculent devant rien
Pour protéger leur suprême bien,
Le sacré bonbon du pouvoir
Qu’ils font tout pour toujours avoir,
Cela n’est plus à cacher.
Il peut prendre un goût de citron
Quand l’adversaire veut l’arracher.
L’Enfant au bonbon somme sa bande
Ordonne que celle-ci le défende.
Ils sortent de partout par milliers
Envahissent écoles, ateliers.
Tout un peuple devient otage
D’un tragique enfantillage.
Klitchaa ! Klitchaa ! Klatchaa ! Klatchaa !
Le bonbon par-ci ou par-là.
Clamer que quinze ans de succion
Suffit, mérite mort ou prison.

« Le bonbon ne se partage pas,
C’est la leçon de papa
Qu’un homme ou un animal,
Un frère se pose en rival
Pour le bonbon, gare á lui !
Je le traite, pire qu’un ennemi
Mes hommes ne redoutent personne
Ils considèrent qu’en vain raisonne
Dans son ensemble l’opposition. »
Pour la faire taire, il n’y a qu’un mot :
Allons, Messieurs, à l’élection !
Oui, il le faut ! Oui, il le faut !
Répètent partout les protecteurs
Du bambin qui aime le bonbon.

L’enfant, naturellement, s’entête
Et souffle partout dans sa trompette
« Je veux mon bonbon, je le veux ! »
Écumant, crachant tous les feux
Bébé Klatchaa va faire la guerre
Tout comme hier la fit son père
Pour garder le bonbon clanique
Que ceux qui veulent nomment République.
Et les protecteurs de toujours
L’assurent en tout de leurs amours
Et d’année en année plus fort
Ne cessant de semer la mort,
Bébé Klatchaa chante sa comptine.
Ses soutiens d’ici et d’ailleurs
Lui disent : « Ne manque pas de faire mine
De te soumettre aux électeurs
Hi ! hi ! hi ! Démocratie.
On joue bien la comédie. »



Sénouvo Agbota ZINSOU
●25 novembre 2019●

Silence


Rédigé par SAZ le 25/11/2019 à 19:10



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