Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Allons droit au but… Nous sommes nombreux à avoir des réserves sur l'acceptation de cette rondelette somme par la C14 ainsi que l'utilisation qui en a été faite. Ce manque de jugement apparent est un coup dur, une tache certaine, sur la tunique de la C14. C'est regrettable cette affaire. C'est aussi une problématique en soi. C'est surtout des situations qui surviennent lorsque des déséquilibres réels existent au sein du groupe.


TOGO… ALLONS À L'ESSENTIEL


Dans le cas précis de la C14, le déséquilibre financier est a eu raison de la vigilance des uns et des autres quant au maintien des hauts standards d'intégrité et d'étanchéité, réels ou apparents. En effet, il n'y a pas une "histoire suspecte de gros sous autour de certains leaders de l’opposition" comme l'écrit mon ami Samari Tchadjobo. Il y a un mal-agir à responsabilité partagée de toute la C14, et de l’ensemble de ses partis politiques, à des degrés divers.

Il y a une histoire vraie, fatiguante, très fatiguante et très gênante, des mêmes qui assumaient les dépenses de l'ensemble du groupe. Les mêmes donnaient et redonnaient pour faire face aux dépenses du groupe ; les mêmes regardaient ailleurs en ne participant pas à la caisse commune, se constituant même comme des "trésors de guerre" au moyen des cotisations régulières de leurs adeptes.

Autant dans la pratique comme dans la théorie des organisations, ces types d'association, déséquilibrés en termes de responsabilité interne, finissent par faire apparaître des failles, des craquements pour lesquels l'acceptation des "dons externes indus" devient comme des solutions compensatoires, labélisées "passagères". Ces dernières ne demeurent pas moins fautives, et constituant des erreurs de jugement assez graves à ne pas banaliser, comme l'avait tenté de le faire le professeur Aimé GOGUÉ, le Chef, dont malheureusement c'est le péché mignon de vouloir tout banaliser...

Non! Il ne fallait pas succomber à cela... La C14 s'est entourée du voile de la suspicion. Tout cela tient de la sacralisation de l'informel qui s'y est installé pour trop longtemps, et de la fuite des responsabilités financières par des partis politiques d'apparence respectable.

Mais nous le savons, les apparences sont trompeuses ; elles sont toujours trompeuses, systématiquement et à tous les coups. Les donneurs de conseils d'aujourd'hui, les vierges qui veulent se draper dans des boubous immaculés, sans aucune tache, ont pleinement leur part de responsabilité dans le glissement progressif qui a conduit au grand écart de l'acceptation de la donation des 30 millions, s'il faut s'en tenir au montant communiqué publiquement.


Une fois encore… La Modération

Maintenant que nous savons que les noirs ne sont pas plus sales que les blancs ne sont plus propres ; maintenant que nous savons même que les noirs cités, insidieusement, sont plus propres que les blancs qui veulent parader de virginité, alors on fait quoi maintenant ?

Nos amis de la Côte d'Ivoire ont probablement la bonne formule comme réponse : « Il faut quitter dans ça ! » Il faut vraiment quitter dans ça, et se donner la modération comme guide. Il n'est pas inutile de le répéter... La modération c'est bien une structure formelle à la C14, avec Règles, Chartres, etc. Savoir qui est qui, qui fait quoi, quand, comment, etc. Savoir quoi faire face aux deux échéances cruciales qui, elles, ne relèvent pas de la théorie politique : les élections locales (2019) et présidentielles (2020).

Nos sorties et analyses antérieures en ont fait la démonstration, puissamment, il NOUS faut participer aux Locales, minimalement. Des résultats des Locales, NOUS partirons pour mieux appréhender les Présidentielles. Donnons-nous le plaisir de faire une chose à la fois, pour peu que la séquence des événements nous en offre le plaisir... Dans les conditions particulières post 20-décembre-2018 qui sont les nôtres, aller aux Locales est un impératif politique catégorique sur lequel il faut cesser de s'interroger, pour se mettre en action et en mouvement.

Que celles et ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas restent au village ; au besoin nous les retrouverons. Mieux, nous leur suggérons de prendre le train pour nous rattraper, là où nous serons rendus. Et voir, si nous pouvons toujours faire chemin ENSEMBLE par la suite, et sur quelles bases ? Nul n'est obligé de toujours subir l'autre, et toujours perdre du temps dans des inutiles querelles de mobilisation, alors que les Togolais n'ont pas de problème de mobilisation...

Voilà... Voici encore ce qui nous paraît être utile, efficace et efficient, face à l'invouloir en face. Mais surtout face à notre détermination ainsi qu'à notre capacité de bâtir un autre demain aux femmes, aux hommes et aux enfants du Togo, quel que puisse être leur point d'attache sur la Terre de nos Aïeux.

Tenons bon ! Quittons le futile en en tirant les bons enseignements qui aideront à éduquer nos actions futures... Ce Togo doit changer et avancer...

Diplomatie Publique


Rédigé par psa le 18/03/2019 à 01:00
Tags : C14 Démocratie Togo Éthique Notez