Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Amadeo Modigliani, Sur le Divan
Amadeo Modigliani, Sur le Divan
Sorti d’un nul part intellectuel, le ministre québécois Sam Hamad a failli faire capoter le projet merveilleux du Moulin à Paroles qui a tenu ses promesses, admirablement. Dans ce pays où tout est analysé à l’unique lumière du « Fédéraliste » et du « Souverainiste », l’intolérance a fini par prendre racine et donner raison aux incompétents de tous ordres, comme parfois certaines universités en produisent. Et trop régulièrement, ces fanatiques politiques ont demeure en politique, tout naturellement. Ils croient alors que droit leur est donné de comprimer toute autre chose selon leur étroite croyance; leur cible suspecte, la culture et l’histoire souvent. Déjà écarté du gouvernement Charest une première fois, le ministre Sam Hamad s’y retrouve actuellement, pratiquement par défaut de ministrables dans la région de Québec. C’est lui qui a cru bon de mener une brute et indue charge contre ce projet « celui de donner vie à notre histoire, jamais racontée d’une aussi belle façon » selon les organisateurs; et la preuve en est donnée admirablement sur les hauteurs des Plaines d’Abraham, en continue du samedi 12 au dimanche 13 septembre 2009 à Québec. À la suite du Moulin à Images de Robert Lepage, le Moulin à Paroles désiraient raconter « l’Histoire du Québec » mêlée à celle du Canada d’une manière audible et accessible à nous, gens ordinaires, qui ne demandons qu’à mieux comprendre le pourquoi de certaines choses sur cette partie de terre qui nous accueille aux côtés des Amérindiens autochtones. Et ce fut un beau spectacle, simple et instructif. Qu’il a bien failli nous priver de tous ces beaux textes, ce Sam Hamad là, venu aussi d’un autre ailleurs comme la plupart d’entre nous. On ne tire pas sur l’histoire et la culture, seulement au nom de la partisannerie et de l’ignorance. C’est une médiocre tentative de bâillonnement qu’il nous faut néanmoins comprendre et pardonner; c’était une triste façon de rester dans l’histoire, lorsque tant de vide meuble la politique et ses environs, ici au Québec et ailleurs d’ailleurs; c’était une mauvaise façon de rester dans l’actualité lorsque l’on a couru que des honneurs et des conseils d’administration pour exister, sans jamais avoir produit la culture et l’histoire qui sont aussi concrètes que ces ponts qui nous tombent dessus. Et ce vide conduit les uns et les autres à croire qu’ils sont en ces temps anciens où la soumission et la docilité étaient reines, et eux diacres et porteurs de ce message dépassé: « Vous serez mon peuple et moi je serai votre Dieu à penser. » Non! Vous êtes au service du public, pas le contraire! Attaquez-vous entre politiciens, mais ne vous en prenez pas à l’art et à sa laborieuse et noble production.

Agnolo Bronzino, Vénus et Cupidon
Agnolo Bronzino, Vénus et Cupidon

Mot à Maux


Rédigé par psa le 12/09/2009 à 21:12