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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Grands Partis ou Grand Pardon


Il est sur tous les sites ce fameux texte de Dr David Ihou : REMETTONS LES COMPTEURS À ZÉRO… Cela vaut la peine de le lire. C’est ce que je viens de faire. Première lecture toutefois pour un texte qui mérite plus qu’une. Intéressant texte, seulement parce que les réflexions sérieuses sont assez rares dans la communauté des Togolais. Pour le moment, c’est à peu près tout ce qui peut faire plaisir. La satisfaction réside effectivement dans le fait que les actes de partage de réflexion du bon docteur Ihou laissent penser qu’il possède une prédisposition à s’offrir et à se commettre profondément à une véritable refondation du Togo. Et c’est tant mieux ! Pour le reste, peut mieux faire. Car, rien de nouveau. « Sabordez vos partis et rejoignez-moi, en prenant soin de vous taire » a toujours été le maitre mot de Gilchrist Olympio à l’endroit des autres partis de l’opposition et leurs chefs. Demander aux partis de seulement se regrouper de façon artificielle reviendrait à cela… En réalité, cette idée est tellement intéressante qu’elle doit émerger comme conséquence ultime d’un double changement d’approche et de leadership autant au RPT qu’à l’UFC. Mais encore que pour l’instant le besoin serait encore plus urgent dans l’opposition dont le leader le plus populaire a produit le plus minable des résultats, incapable de réunir les autres dirigeants de partis politiques, et toujours loin de sécuriser une bonne partie des Togolais du Nord. Jamais il ne faut imaginer une démocratie au Togo qui fera vivre aux Togolais du Nord l’irrespect et l’inconsidération dont ils avaient longtemps souffert dans leur propre pays. Remettre le compteur à zéro signifie simplement se pardonner, et non vouloir solder des passifs aussi douloureux pour les uns et les autres ou encore moins, vouloir regrouper des partis après l’usage prolifique de quelques « Si… » . Et il faut un véritable leader pour réaliser le nécessaire pardon, le Grand Pardon vers lequel tôt ou tard ce pays devra converger. Gilchrist n’en a jamais fait la démonstration et n’a pas le jugement qu’il faut pour atteindre ce degré de noblesse. Qu’il ait investi ou pas au Togo, ce monsieur n’est pas fait pour la politique. Sinon, et je m’arrêterai là, le tout premier contact qu’il avait eu avec Faure, à Abuja en avril 2005, aurait été une occasion extraordinaire pour changer le destin du Togo… Faure peut raisonnablement arriver à quelque chose. Mais il n’est pas tout à fait libre de toutes ses décisions et doit jouer une grande prudence; une prudence compréhensible au plan analytique -il dirige tout un pays, il est vrai- mais une prudence qui laisse à douter de lui, de son autonomie, de sa capacité de démarcation de l’héritage politique de son père. Pour un jeune Chef d’État, Faure manque aussi d’enthousiasme et sa stratégie de communication personnelle est faiblement agencée. Face à de telles réalités, il est curieux que nous pensions aussi rapidement aux regroupements des partis politiques… Peut-être que je n’ai pas bien lu le texte de Dr Ihou. Je vais m’y mettre de nouveau ces prochains jours.



Silence


Rédigé par psa le 24/09/2008 à 00:24
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