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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Si Faure Gnassingbé pouvait écouter… Si Faure Gnassingbé pouvait se donner une autre dimension… Voici donc ce qu’il pourrait faire, et s’engager à le mettre en œuvre : créer une commission multipartite, indépendante, pour une solution politique pratique et réaliste au Togo, la « Commission Édem Kodjo »


La Commission Édem Kodjo


La CEDEAO a échoué au Togo, lamentablement. Cette « facilitation de la CEDEAO qui s’est révélée désastreuse » n’a eu de cesse d’interpeller les Togolaises et les Togolais eux-mêmes. Nous avons eu droit dernièrement au verdict de Mgr Philippe Kpodzro. Aujourd’hui, c’est Édem Kodjo qui sort de son mutisme. Compréhensible : nous n’avons qu’un seul Togo.

Et, qui connaît l’homme ne doit pas s’en étonner. La judicieuse interview accordée au bihebdomadaire l’Alternative remet les choses à l’endroit. L’interview de l’ancien Premier ministre Édem Kodjo intervient après la sortie partisane annonçant la candidature de Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat en 2020. À cette annonce d’ailleurs, la première réaction officielle de rejet et même d’indignation est venue de la société civile, notamment de l’ASSVITO et de son président, Kao Atcholi.

Que ce soit le vénérable Mgr Kpodzro ou l’intrépide président Atcholi, chacun a fini par en appeler « à la sagesse du Chef de l’État » qui, lui-même, reste l’objet de la crise au Togo, afin de « trouver une alternative qui puisse répondre efficacement à la crise sociopolitique pour une solution durable et sans effusion de sang en 2020. »

Des insuffisances de la CEDEAO aux sorties avisées de certains compatriotes togolais, en passant par les préparations qui se font dans les camps politiques divers, tout ceci rend l’avenue contributive du GF Édem Kodjo très pertinente et congruente. Renvoyons donc Édem Kodjo au devoir de regrouper autour de son expérience nationale et internationale, la douzaine ou la quinzaine de personnes de tous les partis et entités qui soient « capables de s’asseoir et de faire avancer notre cause commune », en tant que solution générale à proposer à l’ensemble des citoyens du Togo.

Comme le dit Édem Kodjo lui-même, et nous en convenons aisément : « l’alternance est une chose partagée par la très grande majorité des Togolais. Il y a ceux qui l’avouent, il y a ceux qui le pensent intimement. Mais si l’alternance devait signifier la victoire d’un camp sur l’autre, elle ne se réalisera pas. N’ayons pas peur de nous dire crûment la vérité. Une preuve ? Les élections législatives unilatérales n’ont donné la victoire au camp présidentiel, mais cette victoire à la Pyrrhus ne sert à rien, ne résout rien. Il en est de même lorsqu’on considère le mal togolais dans sa globalité. »

Voilà que tout ceci dépend de la volonté et de l’humilité de Faure Gnassingbé. Du moins, nous continuons à le penser. Nous continuons surtout à penser que des voies de dégagement et de préservation de tous nos désirs et particularités du vivre-ensemble dans une nouvelle République existent encore. Ces voies ne seront pas faciles à identifier, à explorer et à mettre en œuvre. Mais cette indépendante et sincère tentative, la millième du genre au Togo, vaudra toujours la peine, pourvu que celui qui détient et confisque le pouvoir accepte de s’élever par saine et républicaine humilité.

Faure Gnassingbé, plus que quiconque, sait pourquoi le devoir d’humilité lui revient au Togo. Nul n’a besoin de le lui rappeler. Le temps court, inexorablement. Cette volonté nouvelle de servir affichée par Édem Kodjo, est loin d’une flagornerie ; elle correspond parfaitement aux expériences politiques qui servent à débloquer les situations comme celles du Togo. Si tant est que les uns ne triomphent guère des autres au Togo, une solution pratique et médiane comme la Commission Édem Kodjo est une issue de secours pour tous les citoyens. Nous y croyons… Pourvu que…


Extrait de l'Interview de M. Édem Kodjo

[ Sur le Togo, POUR Le Togo, voici ce que dit Édem Kodjo, et que je partage avec admiration et respect… Son constat tient surtout de l’avenir. En somme, maintenant que la CEDEAO a échoué, si le Togo avait des dirigeants politiques avisés, ceux-ci devraient déjà penser à se sortir de leur victoire qui n’en est pas une. Mais, l’invouloir au pouvoir au Togo, ne peut pas faire des miracles dans son refus d'adopter l'humilité comme posture... Voici une analyse lucide, réaliste, "Sans langue de bois", qui malheureusement restera sans lendemain... PSA]

Vous ne vous exprimez pas souvent sur les affaires de notre pays ; et pourtant la situation est difficile, voire dramatique. Depuis les dernières élections, un voile d’incertitudes et d’obscurité semble planer au-dessus de nos têtes. Consentirez-vous à nous livrer votre évaluation de la situation?

Oui ! C’est avec une profonde tristesse que je suis l’évolution politique de notre pays. On a beau se tenir en marge et choisir de ne plus se mêler de politique politicienne mais on se rend compte que le pays est là ! On n’en a pas trente-six, il n’y en a qu’un. Et son destin nous poursuivra et nous accompagnera toujours. En réalité, je ne me suis jamais désintéressé du sort de la Nation. Me connaissant, vous savez que c’est impossible. Des échos me parviennent de ci, de là que « PAX AFRICANA », ma Fondation ne s’intéresse qu’aux autres pays du continent et ne dit jamais rien sur le Togo. C’est un peu normal, elle a été essentiellement créée pour cela. Ce qui ne veut pas dire qu’elle se désintéresse du Togo.
Mais pour revenir à l’essentiel, je dois vous avouer que je suis profondément inquiet sur l’avenir du Togo. Le combat pour la démocratie et l’alternance mené depuis 1990 ne semble pas aboutir jusqu’à ce jour. Il faut consacrer une réflexion approfondie aux causes de cette étrange situation. Vous savez, la situation actuelle de notre pays a été aggravée par les événements du 19 Août 2017. Devant ces événements, une analyse sans complaisance s’imposait. Au lieu de cela, une réaction inappropriée prévalut. L’option sécuritaire l’emporta. On a pensé qu’il suffisait de maintenir l’ordre par la répression.
Une attitude plus ouverte, je dirai plus politique, c’est-à-dire plus tournée vers le dialogue aurait permis de désamorcer la crise mais ce ne fut pas le cas.
On se souviendra que dans une déclaration du 20 Octobre de cette année-là, j’avais proposé qu’une sorte de médiation initiée par des Togolais, prévale pour prendre à bras-le-corps, la problématique du mal togolais. Je proposais d’en être partie car après tout, nous sommes mieux placés que quiconque pour penser, poser et résoudre nos problèmes avec ce privilège de connaître tous les acteurs. Je connaissais et je connais toujours, au moins une douzaine de compatriotes de tous bords, capables de s’asseoir et de faire avancer notre cause commune.
On préféra la facilitation de la CEDEAO qui s’est révélée désastreuse et je pèse bien mes mots. Désastreuse, j’ai bien dit. L’impression prévaut que cette institution n’a pas fait grand cas du sort et des attentes du Peuple Togolais. Elle n’a proposé que des solutions boiteuses, inappropriées et iniques. Comment peut-on fixer une date pour des élections alors que la feuille de route acceptée de tous, indiquait comme préalable à toute consultation électorale, l’adoption de réformes… j’y perds mon latin.
Aujourd’hui, le mal est fait.

Que devons-nous faire face à cette situation?

Nous devons être réalistes. Ce qui manque à nos concitoyens, c’est le sens du réalisme. Il convient d’aborder nos problèmes avec beaucoup de courage et de sens pratique. Foin de rodomontades, de vociférations, de proclamations, d’injonctions, de ratiocinations…
Je suis persuadé qu’aujourd’hui, l’alternance est une chose partagée par la très grande majorité des Togolais. Il y a ceux qui l’avouent, il y a ceux qui le pensent intimement. Mais si l’alternance devait signifier la victoire d’un camp sur l’autre, elle ne se réalisera pas. N’ayons pas peur de nous dire crûment la vérité. Une preuve ? Les élections législatives unilatérales ont donné la victoire au camp présidentiel, mais cette victoire à la Pyrrhus ne sert à rien, ne résout rien. Il en est de même lorsqu’on considère le mal togolais dans sa globalité.
L’espérance d’une victoire totale d’un camp sur l’autre est une chimère. Il faut trouver le moyen d’aboutir à un consensus voire un ‘’pacte national’’ que des élections transparentes et équitables viendraient consolider.


Extrait du journal Alternative, bihebdomadaire, numéro 774 du 12 février 2019.

Horizon


Rédigé par psa le 13/02/2019 à 01:00



« C’est la seule quête de la paix pour la cohésion et l’harmonie au sein de notre maison commune le TOGO qui doit être notre déclinatoire national. »


Mgr Philippe Fanoko KPODZRO
Mgr Philippe Fanoko KPODZRO


« La tenue du scrutin législatif du 20 décembre 2018 ne paraît pas de nature à solder la convulsion politique récurrente qui agite notre pays, dès lors que la représentation nationale qui en résulte ne saurait valablement prétendre refléter l’état de l’opinion publique nationale.

Car il serait à tout le moins illusoire de considérer que le souverain peuple en lutte pacifique pour sa libération, puisse envoyer à la Chambre Parlementaire, une majorité écrasante des députés affiliés à une gouvernance qui l’oppresse, le confine dans l’indignité, la misère et semble n’avoir procédé ni aux renouvellements : de son discours, ni de sa pratique politique, ni de ses méthodes de gouvernance politique et économique.

Au demeurant, le taux de participation officiel au scrutin législatif, près de 60% nous dit-on, défie la réalité, témoigne de l’insincérité du scrutin, et des méthodes déloyales observées pour parvenir à la composition de la Chambre Parlementaire telle qu’elle apparaît.

À y voir de près, les résultats de ce scrutin législatif posent questions, beaucoup de questions devant lesquelles on voudrait que les autorités religieuses restent muettes comme des chiens qui ne savent pas aboyer pour signaler des dangers. »


« L’Église est de nature charitable, neutre et apolitique. Mais lorsqu’il est avéré que ceux qui incarnent le pouvoir oppriment le peuple des pauvres et des faibles, alors ses évêques sont tenus de prendre fait et cause pour ce peuple opprimé, réduit à la misère et dont les droits les plus élémentaires sont bafoués, comme l’a fait le Christ lui-même en faveur des pauvres contre les riches et les puissants de son époque. »



« En dépit des déclamations pérorées par des organisations sous régionales et continentales (somme toutes décevantes) s’agissant d’une apocryphe régularité du scrutin législatif du 20 décembre 2018, le peuple souverain togolais dans son ensemble, a une autre lecture des résultats proclamés en ce qu’ils sont intrinsèquement très éloignés de la réalité.

En vérité, nous nous retrouvons en présence d’une Chambre Parlementaire quasi monocolore, et cela est un mauvais signal dans le grand projet national de recherche d’une solution consensuelle à la crispation politique qui plombe l’avenir de notre pays le Togo.

Je voudrais, à ce niveau de mon message, m’interroger sur la bonne foi de ceux qui animent la vie de ces institutions que l’on désigne sous le vocable de "communauté internationale" censées jouer le rôle de garant des droits des peuples et de l’homme, ainsi que des valeurs et principes moraux ?

En quoi peut - on reconnaître encore aujourd’hui la crédibilité des Nations - Unies et autres instances analogues y compris la CPI dont les piètres prestations défraient la chronique, de par le monde ?

Devrions-nous nous résoudre à croire définitivement que c’est une vérité de la Palice que de dire "c’est les intérêts qui gouvernent le monde" ?

Qu’il n’y a plus d’instances d’arbitrages supranationales dignes de ce nom et donc incorruptibles ?

Faut-il donc encore aujourd’hui nous résoudre, la mort dans l’âme, malgré les grandes avancées réalisées en matière des droits humains et droits voisins que c’est plutôt Jean de la Fontaine qui a toujours raison quand il affirme dans l’une de ses fables que : "la raison du plus fort est toujours la meilleure" ?

Oh ! Où va le monde ? Comment comprendre que la communauté internationale, l’ONU, l’UE, l’UA, la CEDEAO… et les grandes puissances planétaires refusent de dire le droit, la vérité, rien que la vérité et se cantonnent à leurs intérêts égoïstes au grand mépris du sort des populations surtout africaines ? »


« À l’orée de cette nouvelle année, j’en appelle à la conscience de tous les Togolais pour un changement radical et responsable de comportement en vue d’un redressement moral digne de notre cher pays. »


« Un proverbe africain de bonne référence dit : "Un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune debout". De mon siège donc, je vois poindre à l’horizon le danger inhérent à l’inégale répartition des postes de responsabilité dans l’administration nationale.

Le Togo est "UN" et indivisible. Aucun peuple, aucune ethnie, aucune communauté issue de ce rectangle étiré nommé le Togo n’est supérieure à l’autre.

Il est indigestible, voire inadmissible que l’administration Togolaise soit envahie par certaines ethnies, plus grave par un clan au détriment des autres qui n’ont droit qu’à la portion congrue obtenue grâce à des actes d’allégeance dégradants (après avoir rampé à même le sol comme des reptiles) aux pieds des premiers.

Cette situation révoltante qui discrimine les filles et les fils de la république, qui perdure et que personne ne prend le risque de dénoncer (si ce n’est tout bas dans le secret des antichambres) n’augure pas un vivre ensemble pacifique durable aux peuples et ethnies cohabitant sur la Terre de nos Aïeux. »

ELLE COUVE UN VRAI TOUNAMI QUI RISQUE A TOUT MOMENT DE DEVASTER TOUT SUR SON PASSAGE.


« À mon humble avis, il serait plus juste et rassurant pour tous que dans la poursuite de l’initiative de la refondation des Forces Armées Togolaises (FAT) telle qu’entreprise par le Chef de l’État, que la dimension d’un recrutement sur une base ethnique équilibrée à proportion de l’ensemble des mosaïques constitutives de notre peuple soit sérieusement prise en compte pour une stabilité interne sécurisante digne et caractéristique d’une armée républicaine. Cette nouvelle manière de faire doit être étendue aussi bien à la police, la gendarmerie, les représentations diplomatiques du pays à l’extérieur qu’à toutes les sociétés d’État et paraétatiques de notre pays. »


« Nombreux sont nos compatriotes qui ne consomment pas deux repas par jour. Nombreux sont nos compatriotes qui éprouvent les plus grandes difficultés à se faire soigner et à se procurer des médicaments. Nombreux sont nos enfants qui ont péniblement accès à une éducation de qualité, à une table-banc, à un livre de lecture et même à un cahier. Certes, des efforts ont été faits, l’éducation a été même rendue gratuite au niveau primaire, c’est encourageant, mais les cotisations parallèles fantaisistes instituées de part et d’autre dépassent de loin les frais scolaires abolis.

Sur ce chapitre, il y a lieu de prendre en compte la situation inquiétante des enseignants volontaires en activité sur l’ensemble du territoire national dont les conditions de vie et de travail sont déplorables et les intégrer dans la fonction publique tout simplement en fonction de leur ancienneté et de l’efficacité de leur mission pédagogique et de transmission du savoir aux jeunes apprenants. »



« Qu’il me soit ici permis de lancer un vibrant appel paternel au Chef de l’État en faveur de son frère consanguin, Monsieur Kpatcha GNASSINGBE et ses camarades d’infortune qui auront connu au mois d’avril prochain une décennie de vie carcérale.

Je plaide aussi pour la libération du jeune Folly SATCHIVI du « Mouvement en Aucun Cas » condamné il y a une semaine pour 36 mois de peine d’emprisonnement avec douze (12) mois de sureté pour avoir eu l’intention de lancer des appels pour une mobilisation des jeunes contre le régime en place, et bien d’autres anonymes inconnus. »



« Mon rôle est celui d’un père, d’un patriarche qui sentant sa mort prochaine entend raisonner du plus profond de sa conscience comme une injonction irrésistible le devoir de faire le ménage dans sa maison, avant de s’en aller.

Devrait-on devenir ennemi de ses propres enfants et petits fils lorsqu’on leur indique la voie de l’honneur, le sens de la dignité, de la responsabilité, le respect de la personne humaine, de sa vie, de ses droits et du bien commun ?

Un père n’a-t-il pas le droit, mieux le devoir de dire la vérité à ses enfants quel que soit leur rang social, titre ou responsabilité ? Qu’est-ce donc l’utilité d’un vieillard au sein d’une communauté, s’il ne peut dire la vérité ? A quoi donc servirait le sel s’il venait à perdre sa saveur ? (Mathieu 5 verset 13).

Mon devoir, à moi, est d’essayer de dire en des termes assez pauvres, à la suite de mon maître incomparable JESUS-CHRIST à mes petits-enfants : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean, 15 verset 12).

Je voudrais terminer définitivement mes propos en vous invitant à la méditation de l’hymne à l’amour, au chapitre 13 de la 1ère Épître de Saint Paul aux Corinthiens »


●29 janvier 2019●

Horizon


Rédigé par PSA le 31/01/2019 à 07:23



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