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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Au Togo, la seule autocratie de l’Afrique de l’Ouest, il est improbable que le régime qui y sévit prospère et triomphe du retour à la République. Et pourtant, c’est le fils de Sylvanus Olympio, Gilchrist, qui aide le fils de Gnassingbé Eyadema, Faure, à résister à l’assaut du Peuple en quête de Dignité. Prestement, il faut remettre le noble héritage d’un Togo modèle au service de son avenir ; indubitablement, il faut réhabiliter la vision Sylvanus Olympio faite d’une intégrité exemplaire largement admise et reconnue… Il était un sage… Il avait déposé une marque Togo réputée…


Objectif Togo : Héritage et Avenir
C’est toute la problématique de la transformation du Togo en Démocratie qui se pose aujourd’hui. La Démocratie pour quoi faire ? Au Togo, la Démocratie c’est pour la Réconciliation et pour le Développement. Un si clair rappel n’est pas fortuit ; tellement la lutte des Togolaises et des Togolais tarde à aboutir, avec toutes les conséquences sur les valeurs sociétales.

Le plus grand mal que ce régime a fait à la société togolaise n’est pas tant la prédation et l’accaparement des ressources financières et matérielles, mais la dilapidation et la perte de son patrimoine immatériel longtemps enviable : la valeur travail, l’éducation, la formation, l’instruction, la rigueur, l’honnêteté, le respect ; en somme, l’éthique de la responsabilité ainsi que le devoir et la fierté de l’exemplarité.

Le 12 décembre 1962, la fameuse Loi 62-20 portant création de la Banque centrale du Togo ainsi que les Statuts de l’institution émettrice de la monnaie togolaise furent promulgués. Aux commandes d’une politique socioéconomique vigoureuse, Sylvanus Olympio était du genre organisé et méthodique. Un mois après, de ce Sylvanus Olympio brutalement assassiné le 13 janvier 1963, le président français, le général Charles de Gaulle devrait reconnaître et affirmer : « C’est un sage ».

Tous les faits historiques concourent d’ailleurs à ce témoignage sur la sagesse, la clairvoyance, la rigueur ainsi que la lucidité du seul président démocratiquement élu du Togo. Toutes choses qui distinguaient Sylvanus Olympio de ses « jeunes frères » Kwame Nkrumah, Sékou Touré ou Patrice Lumumba, avec une respectabilité notoire qui débordait d’ailleurs de toute l’Afrique.

Déjà vainqueur au référendum du 27 avril 1958, sous l’égide des Nations Unies, Sylvanus Olympio attendra jusqu’au 27 avril 1960, deux années plus tard, pour rendre l’indépendance du Togo effectif, solennel et respectueux de tous les partenaires de la jeune République, la France y comprise.

Cette démarche de discernement et d’intégrité était stratégiquement pensée avant le résultat référendaire qui était une immense acceptation de l’indépendance politique du Togo, le fameux Ablodé. La volonté d’émancipation des Togolais était grande et sans équivoque, du nord au sud. L’euphorie d’une victoire aussi décisive ouvrit la voie à la préparation des conditions d’un assemblage de l’indépendance économique à l’indépendance politique déjà acquise. Avec Sylvanus Olympio, l’économique possède de l’ascendance sur le politique, en bon diplômé de la London School of Economics and Political Science (LSE) qu’il était.


Objectif Togo : Héritage et Avenir
Prohiber la Sagesse… Une Évidente Anomalie

L’histoire du Togo reste d’une fascination sans pareille en termes de pondération, de modération et de transparence. Le Togo véhiculait d’ailleurs une réputation de neutralité et d’ambition qui le rapprocherait d’une Suisse africaine. Quoi qu’il en soit, il est impossible de bâtir un avenir dans un tel pays sans en redécouvrir les valeurs cardinales ; dévoiler les aspérités, les rugosités ainsi que les stigmates, puis les polir et les lustrer un à un.

Il est même chimérique d’engendrer un destin togolais sans sortir du traumatisme lancinant du délitement de l’intégrité individuelle et collective. Un saut qualitatif vers l’appropriation d’une sagesse de gouvernance, telle que reconnue à feu Sylvanus Olympio, et qui devient un impératif républicain catégorique au Togo.

Déjà, le Togo est à deux générations enivrées d’une gouvernance autoritaire et fugitive de l’audace de la valorisation de l’héritage de Sylvanus Olympio. Une gouvernance arbitraire, maligne, embrouillée à chaque moment décisif par l’incapacité politique avérée d’un fils, Gilchrist, qui finit toujours par établir une prohibition sur les idéaux de son propre père, Sylvanus Olympio, dans une ovation de boue.

On comprend alors l’interrogation d’un citoyen à l’adresse de Gilchrist Olympio : « Pourquoi empêcher l’évolution du Togo vers l’alternance démocratique, en jouant votre parti, UFC, contre les partis de la C14 ? Est-ce bien le pays imaginé et mis en œuvre par votre père dont nous jouissons présentement ? Est-ce dans le pays idéal de votre propre père, Sylvanus Olympio, que les Togolais vivent actuellement ?»

Évidente anomalie, visiblement, plus aucune personne au Togo ne peut attendre Gilchrist Olympio, pour ressusciter les idéaux de son père Sylvanus Olympio… L’héritage de Sylvanus Olympio appartient bel et bien à l’avenir du Togo. Raisonnablement, aucune gouvernance togolaise ne saurait s’aliéner la double sagesse politique et économique de Sylvanus Olympio, trop vite étouffée par le drame de son énigmatique assassinat.

Objectif Togo : Héritage et Avenir
Éthique Républicaine… La Marque Sylvanus Olympio

L’éthique du retour à la République suppose donc le recours à l’histoire. La réhabilitation du patrimoine de Sylvanus Olympio devient alors un devoir. Après l’indispensable ensemencement de la Démocratie ainsi que la fertilisation de la Réconciliation, l’ultime garantie de Développement réside dans une greffe stratégique entre l’héritage jamais réintégré, et le pari de l’avenir prospère du Togo, après tant de décennies d’imposture.

Opportunément, le film « First Man : Le Premier Homme à Marcher sur la Lune » sur Neil Armstrong sort sur le grand écran ce mois d’octobre. L’objectif lune, autant que l’objectif Togo sont à hauteur de tout défi humain, ici et maintenant, sans trop attendre. Au Togo, le petit pas courageux du recours à l’héritage Sylvanus Olympio ne pourra être qu’un grand pas vers l’avenir non hasardeux de tout un pays.

L’euphorie et le legs des années d’espoir, restent toujours à réinventer, pour s’assurer d’un Togo généreusement éthique : un Togo intègre et transparent, à mettre à la place de celui-là qui a si longtemps semé le vide et le désarroi dans la multitude, sur la « Terre de nos Aïeux ».

L’éthique ayant toujours été « la marque de commerce » fondatrice du Togo, son rétablissement, sa revalorisation, sa réappropriation, son redéploiement ne feront que consacrer l’identité remarquable des citoyens, et surtout la fin du long intervalle de gabegie au Togo. En guise d’unité de mesure et de rendement individuel et organisationnel, l’éthique doit reprendre force et droits au Togo, comme institutionnalisée, comme pratiquée et comme exemplifiée sous Sylvanus Olympio.

Au plus tôt, nous donnons rendez-vous à l’espoir et à l’audace d’un Togo de référence qui ne peut plus se résumer au silence, au tragique et au désastre... Ensemble, c’est #HéritageAvenir autour de la vision Sylvanus Olympio, bientôt. D’ores et déjà, nous bâtissons l’inévitable demain post-imposture au Togo !


POUR Le Togo
●18 octobre 2018●
togo_objectif_demain.pdf Togo Objectif-Demain.pdf  (116.76 Ko)

Horizon


Rédigé par PSA le 03/11/2018 à 02:26



Toujours au #Togo, le crime originel de 2005 poursuit Faure Gnassingbé. #EnAucunCas, nul ne peut massacrer 500 à 1000 de ses concitoyens, s’emparer du pouvoir, et prétendre représenter une quelconque légalité. Ni au Togo ni ailleurs, un tel fourvoiement de la légalité n’est possible. Aucunement ! C’est le crime imprescriptible de Faure Gnassingbé. Il n’a d’ailleurs jamais su réparer le forfait ; l’invouloir, la menterie et le déni aidant, l’illusion de mourir au pouvoir comme son père faisant le reste.


On ne peut plus clair...
On ne peut plus clair...
En poursuivant un système politique aussi abject, sans volonté ni capacité de le changer ; en instituant assassinats, répressions, jouissances et apparences trompeuses, Faure Gnassingbé n’a fait que nourrir l’éveil démocratique de sa fin de règne, désespérément chaotique. Personne dans ses rangs n’est en mesure de lui dire que tout a changé au Togo. Jusqu’au conseil des ministres, ce sont des coups de pied que les ministres se donnent en dessous de la table : « Dis rien toi, tu te feras remarqué inutilement ! » s’échangent-ils souvent.

Avec un silence et une froideur hostiles, Faure Gnassingbé est déconcerté, grandement perdu, totalement déboussolé, même s’il s’invite partout, reçoit énormément, et participe à des séances de prières. L’innovation destructive au Togo est que l’opposition politique ne correspond plus à l’image que la Nomenklatura régnante se faisait d’elle. La rue parle fort, l’opposition s’est réinventée, plus rien n’est comme avant pour un système qui n’a jamais su imaginer et gérer le changement. Le Togo est autre.

Le message des Togolaises et des Togolais est clair : Faure Gnassingbé doit partir, et partir ici et maintenant. La Constitution de 1992 trace intelligemment la voie incontournable vers cette exigence. Cette requête légitime qui relève de l’éthique politique –c’est-à-dire l’acte du bien dans l’espace public, ne fait que placer la demande des populations dans le fertile champ républicain où les arguments de poids ne manquent ; et personne n’a besoin de parler de la rétroactivité. La question togolaise est davantage politique que juridique. Et si elle venait à être juridique, l’éthique est toujours au-dessus de la loi ; l’éthique fonde le droit.

Majoritairement, les Togolais n’ont jamais considéré Faure Gnassingbé comme préparé et digne du Togo. Le reste n’était qu’une question de temps. Une offre d’opportunité s’est présentée après des années de dure patience. Depuis cinquante ans, c’est à l’encre de leur sang que les Togolais écrivent leur histoire, mettant face à face leur douloureux passé et l’obscur reflet de leur avenir.


Dis, Faure… Quand Partiras-Tu ?
En attente d’une émeute de joie au Togo

Aussi patiemment que possible, la règle du refus de la dictature s’est solidement imposée aux uns et aux autres, citoyens comme politiques. On voit mal comment les acrobaties de l’heure, orchestrées par le propre beau-frère de Faure Gnassingbé en fonction à la CEDEAO, Marcel de Souza, ou encore le complaisant Mohammad Ibn Chambas en tant que représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, pouvaient avoir raison d’une détermination aussi cristallisée. « Au pire la démocratie, rien que la démocratie » semble rallier hommes et femmes du Togo, toutes régions confondues.

Pêle-mêle, les Togolaises et les Togolais ne séparent plus les différentes composantes de leurs désirs : protestations, joie, colère, vérité, frustrations, démocratie, trahison, justice, douleur, méfiance, etc. Après cinquante ans d’un système oppressif, s’ils étaient malhonnêtes avec eux-mêmes, les Togolais auraient su distinguer leur soif de colère de celle de la démocratie. Ils ne sont plus naïfs. Toute illusion perdue ce dernier quart de siècle, la fameuse communauté internationale leur avait fait voir de toutes les couleurs. Le Togo est en vigilance extrême face à toute initiative internationale.

Plus personne ne s’y trompe. Le minimum que demande tout sain d’esprit est le départ de Faure Gnassingbé. L’émeute de joie en gestation doit s’exprimer à un moment ou un autre. Les Togolais ne s’en cachent pas ; il leur est même difficile de jouer à l’hypocrisie ou à la diplomatie. Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’OIF, en fait les frais : sa mission envoyée à Lomé est récusée aussi bien par l’opposition togolaise que par le pouvoir présidentiel, pour des raisons différentes toutefois. Le Togo est ailleurs : le changement politique y est inéluctable et même vital.

Interdire les protestations les jours de travail est la dernière trouvaille d’un régime togolais aux abois. La Nomenklatura et la clique des Adowuinon qui régentent le Togo lorgnaient de ce côté depuis longtemps pour les mauvaises raisons. La peur d’endurer des manifestations pour longtemps reste le propre des dictatures. Voilà que dans tout le Togo, la nouvelle génération de protestataires ne semble pas vouloir se calmer. Alors, tout ce que le pouvoir présidentiel togolais peut faire de pire pour échapper à la démocratie est mis en œuvre : interdire et réprimer. Peine perdue ! Ce président-là, il partira.

C’est d’un nouvel œil qu’il faut regarder désormais les rues de Lomé, la capitale, ou celles des cités togolaises et de sa Diaspora. Comment peut-on penser que ces rues se tairont sous le coup d’une interdiction ? Comment peut-on parler d’une volonté de changement chez un régime aussi autiste qui n’en fait qu’à sa méthode : l’injonction et la brutalité ? Cette odyssée destructrice comme seule réponse fait de Faure Gnassingbé un partenaire abusif. Oui, Faure Gnassingbé n’a fait qu’abuser du Togo et des Togolais.,

Puisqu’on ne récolte généralement que ce que l’on aime, la conclusion de la moisson reste la même : 50 ans c’est trop. Même si Faure Gnassingbé mettra du temps à l’accepter, ce qui lui reste à faire est de négocier les conditions de son départ. Kaba! D’ailleurs, Kaba sera le mieux pour lui. Les chefs d’État voisins investis par le Secrétaire général de l’ONU dans la résolution de la crise retarderont un peu l’échéance fatale, certes. Mais la solution restera toujours togolaise, républicaine et éthique : #FaureDoitPartir!


togo_quandpartirastu.pdf Togo QuandPartirasTu.pdf  (533.92 Ko)

Horizon


Rédigé par psa le 11/10/2017 à 23:00



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