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Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Essayeurs d’un autre avenir, les Togolais bougent vrai. Pour n’avoir su gouverner que par les Forces armées togolaises, claniques et antirépublicaines, Faure Gnassingbé vit ses derniers jours à la tête du Togo. C’est le consensus pour le retour immédiat à la République au Togo. C’est une évidence : rien n’est permanent, sauf le changement. Pour avoir toujours pensé que la répression brutale, la menterie et l’invouloir tiendront les Togolais sous sa domination pour toujours, Faure Gnassingbé va se rendre à l’évidence qu’aucune dictature n’est plus forte que son propre peuple.


Toi, touche pas à mon héritage!
Toi, touche pas à mon héritage!
La mégalomanie constitutionnelle n’a aucune limite; c’est bien pour cela qu’existent les pouvoirs et les contre-pouvoirs. Certains vont devoir l’apprendre à leurs dépens. Ceux-là qui se sont emparés de tout un pays, envahis les consciences, déniés les cultures, élevés l’injustice et le culte de leur incompétence en dogme, tous ces Adowuinon vont devoir rendre tablier et restituer le Togo à la fierté des Togolaises et des Togolais, du Nord au Sud et partout où ils peuvent être.

Au Togo, nous sommes en face d’une implacable dictature de père en fils. Comme un enfant gâté feignant l’inconscience et plaidant la grande ignorance, Faure Gnassingbé n’a de cesse de croire que le Togo est sa propriété privée. Non content d’être à la tête du pays au prix d’une tuerie de masse indescriptible entre février et avril 2005, à la mort de son père, Faure Gnassingbé ne parle que très rarement à ses concitoyens, et s’étonne qu’ils se plaignent de lui.

Virevoltant d’incrédulité, la nomenklatura togolaise s’empare de la rue, s’illusionne d’une popularité, fait défiler tous les Adowuinon du pouvoir, du premier ministre jusqu’au président de la Cour constitutionnelle, en passant par de nombreux employés réquisitionnés par les déviances facturables de leurs patrons. Un concert pour la paix est même organisé, gratuitement, sans grand public. Jamais, le pouvoir togolais n’a osé organiser des marches de soutien en dehors de Lomé, la capitale togolaise, encore moins dans la diaspora comme c’est le cas aujourd’hui pour les forces républicaines. Aucune clientèle inhibitoire de l’imposture et de la dictature. Manifestement, c’est le glas final. Pour qui sonne-t-il?

La tentation de l’impossible togolais

C’est connu : « l’histoire est un progrès continu rythmé par certains sursauts grandioses ». C’est pour cela que l’heure de la fin a sonné d’un côté et celle du rassemblement des forces républicaines retentit fortement de l’autre. C’est bien pour cela que le régime de Faure Gnassingbé tire à sa fin et que de ce désespoir de tout un peuple naîtra une République nouvelle au service des populations qui n’ont jamais donné un seul mandat présidentiel crédible à ces gouvernants-ci.

Il y a bien longtemps que « La tentation de l’impossible » s’était emparée des Togolaises et des Togolais. La démocratie pour la réconciliation et le développement a envahi le peuple togolais bien longtemps : entre servitude et souveraineté, le choix est désormais plus que clair. Les médias sociaux sont venus les amplifier. Les individus s’y sont convertis pour mettre la pression sur les partis politiques qui ont fini par faire coalition. Seuls le parti présidentiel, le fameux Rpt-Unir et son clergé des Adowuinon trouvent que tout va qu’aucune réforme électorale n’est nécessaire au Togo, pas plus que ne le soit le vote de la Diaspora encore moins le retour à la Constitution de 1992.

Désormais, face l’entêtement et à la tromperie de Faure Gnassingbé, au rendez-vous de la grande Histoire, les Togolais cherchent l’absolu : le départ pur et simple de Faure Gnassingbé qui n’a d’ailleurs jamais prouvé qu’il pouvait assumer le Togo autrement que dans la continuité de l’imposture des cinquante dernières années. C’est écrit : « Il n’y a pas à blâmer ceux qui luttent; un des deux partis évidemment se trompe; le droit n’est pas comme le colosse de Rhodes, sur deux rivages à la fois, un pied dans la République, un pied dans le Gnassingbéland.» Le Togo est indivisible.

La même Constitution immédiatement appliquée au profit de Faure Gnassingbé en 2005 s’applique désormais avec la même urgence à son départ en 2017. « Quoi qu’il en soit, même tombés, surtout tombés » à plusieurs tentatives, les Togolais accomplissent désormais l’assaut final fait de la nécessité sociale, de la convergence politique et de l’évolution objective du monde. Comme au Kenya, on annule l’ère d’imposture, et on recommence un fort Togo éthique.


Horizon


Rédigé par psa le 04/09/2017 à 00:00



La Diaspora Togolaise Indépendante (DTI) a une origine : le Consensus de Chicago. Le Consensus de Chicago lui-même possède un esprit originel, une âme gardienne, une racine nourricière : des principes éthiques inaliénables de respect, de générosité, d’inclusion, de rigueur et de flexibilité dans la pure tradition éducative togolaise et fondamentalement africaine. Il n’y a donc aucun mal à retourner sur ses pas, rebrousser chemin, pour mieux s’orienter vers la destination établie, vers les résultats fixés, vers les promesses données et vers les espoirs suscités. Ensemble, rectifions le tir comme c’est pratiquement le cas au début de toute initiative associative.


Nulle part exige toujours une Refondation
Nulle part exige toujours une Refondation


Rectifions donc le tir avec la même détermination, celle du devoir de rescousse d’une organisation qui va nulle part. C’est la règle, aussi bien dans la pratique que dans la théorie des organisations : nulle part n’est pas une destination; nulle part exige une refondation. « Pourvu qu’on avance! » entend-on; avancer comme dans avancer en arrière une fois dans l’autobus, et pourvu que la comédie continue dans un bal masqué… ‘‘The Show Must Go On’’.

En effet, dans la pure habitude américano mercantiliste, il se répète que ‘‘The Show Must Go On’’. Vraiment? Non! Le spectacle ne continuera pas de cette manière. Le vin tiré, un vin aussi empoisonné, ne sera pas intentionnellement servi aux Togolaises et aux Togolais. La DTI ne se lancera donc pas sur des rampes fausses, instables, fragiles, précaires et vulnérables. No Way! Chaque pas se doit d’être légal et légitime; non fortuit, non malicieux, non opportuniste. Parce que la gestation n’a pas duré trois jours, mais des mois de labeur et de sacrifice. Et tout ce que nous faisons possède une valeur; il nous appartient de mettre cette valeur en exergue pour le Togo.

L’éthique retrouvera tous ses droits à la DTI, et avec elle l’inaliénable « devoir de respect des uns et des autres combiné à la valorisation de l’âge et de l’expérience, dans la pure tradition togolaise et africaine, tout cela sera appelé et rappelé au cœur de la DTI; avec une mise en œuvre concrète des qualités humaines essentielles d’écoute et d’accueil des êtres et de leurs opinions dans toute leur richesse et leur diversité. » Pas d’irrespect institutionnalisé!

Mais avant tout, commençons par le commencement. Toutes nos excuses! Toutes mes sincères excuses! Toutes mes excuses à celles et à ceux qui, comme des forçats du Togo, ont mis l’épaule à la roue, des mois durant, pour éveiller des consciences, pour remettre en branle une Diaspora togolaise dans son plein rôle politique, tel que le Consensus de Chicago avait été conçu et propulsé avant qu’il ne soit piraté par des gens qui ne pouvaient aucunement le créer.

Le vers était rentré dans le fruit, assez tôt; le vers de l’incapacité était dans le fruit, depuis bien longtemps. Le devoir du Togo a cru faire indulgence et donner espoir, du fait même que le terme Consensus ne fut pas choisi par simple hasard. Mais le constat est désormais clair: il faut se rendre à l’évidence que nous avons beau être des Togolaises et des Togolais, nous ne ferons probablement pas le Togo ensemble, et surtout pas au moyen d’insultes et de menteries.

Dans l’espace public, il y a une exigence de probité que certains Togolais sont encore capables d’honorer. Et s’il en reste un dernier, je serai celui-là à ne pas m’agenouiller devant l’imposture et l’ingratitude. Pourquoi? Simplement, parce qu’il faut réveiller l’être du devoir et du bien que trop longtemps nous laissons s’endormir en nous.


Enfants du Dieu vivant? Non merci!
Enfants du Dieu vivant? Non merci!
Une Diaspora flip flop? Non!

La désertion des dames –très rares déjà parmi nous, une désertion suivie du silence des hommes et de la raillerie du flip flop, le bruit du même kplamassé, une telle désertion justifie seule, et amplement, la refondation. C’est sans compter le faux, le faux et l’usage du faux qu’un mandat donné pour une chose soit utilisé pour d’autres choses, sans gêne, sans droit, sans éthique. Devise de faussaire, gravée noir sur blanc : « Nous sommes des enfants du Dieu vivant ». Pauvre Dieu! Que de crimes sont commis en ton Nom!

Et tout cela doit continuer comme si de rien n’était? Non! La refondation est plus que nécessaire. En l’état, la DTI est mal née, qu’importe le médecin gynécologue… En ce temps-là, aucun Vokoukounon ne s’attribuait même pas la probabilité d’une paternité; pas plus aujourd’hui. Honnêteté et dignité du Vokoukounon même l’y obligent!

Même avec le plus abject esprit de colonisé, il est impossible de faire une organisation togolaise en rejetant les nobles valeurs togolaises. La « Terre de nos Aïeux » nous en voudra et pourrait même ne pas être fière de nous, particulièrement dans l’ensemencement d’une Diaspora flip flop. Une organisation togolaise sans des valeurs et des principes togolais? Non merci!

Pourquoi nous battons-nous alors? Autant converger vers Lomé, pavoiser « Réussites Diaspora », gambader au frais de l’imprononçable Kpekpe, faire Agoa au passage, adouber le docile Haut-commissariat à la Diaspora et, et tant qu’à y être jouer à l’intellectuel en résidence chez dame Awa Nana. Avec cet oubli de soi et de ce Togo d’où nous venons, Winston Churchill nous aurait demandé : « Pourquoi faire ce combat alors, si ce n'est pas pour la culture et l’amour de la liberté? » Méconnaître l’histoire c’est courir le risque de répéter des erreurs inexcusables, devrait-il ajouter.

Une fois encore. La violence des propos qui font siège à la DTI, le silence des bons et l’aveuglement volontaire des couards face à l’inacceptable, l’obstination irrationnelle à vouloir faire une organisation togolaise sans les valeurs et les principes togolais, tout cela fait qu’avec le même courage et la même détermination, le Canada qui a généreusement conçu le Consensus de Chicago va extraire ses résultats de la chienlit actuelle et appeler à la refondation du véhicule diasporique qui en est issu.

C’est un devoir. Une fois encore, nous l’assumons; nous l’assumerons avec conviction, et avec métier, et avec fierté. La Diaspora ne sera souillée par des repris d’incapacité et d’immoralité : des saprophytes et autres flip flop.

Devant l’inacceptable, il n’y a aucune place à la compromission, encore moins à la complaisance et à l’impolitesse institutionnalisée. L’ouverture aux autres, la patience et l’acceptation qui ont mené à Chicago, au Consensus de Chicago, vont s’ajouter au respect et aux valeurs éthiques. Le Togo et sa Diaspora méritent que l’on s’y attarde avec une exigence de qualité à la togolaise, à l’africaine, à l’universelle. Tous les Togolais ne sont pas des gueux, comme toutes les Togolaises ne se piffrent pas quotidiennement d’akoumè. Erreur!

Effectivement, c’est une erreur d’imaginer Sisyphe malheureux et à bout de force; malheureux à rouler la pierre du bas de la montagne jusqu’au sommet, et recommencer. Une erreur de penser à le mettre au défi du Togo. Toujours et toujours, il faut imaginer Sisyphe heureux, heureux et inébranlable. Sinon, pourquoi luttons-nous alors?

N’avons-nous rien appris de l’histoire? N’avons-nous rien appris tout court? Tous ceux qui avaient voulu et ont fait des compromis, implicites ou explicites, avec Hitler n’ont rien gagné; ils ne se sont que fourvoyés. Devant l’inacceptable, on dit toujours un NON clair, franc et haut, un NON très haut, un NON sans équivoque, un NON justifié. Devant l’inacceptable, on reste digne. Il existe une Diaspora togolaise digne, majoritaire et fière. Cette Diaspora digne a pour mot d’ordre et preuve d’espoir : la refondation.

La preuve par la suprématie de la qualité est longtemps faite. La preuve par Job est aussi faite : « Nous sommes d’hier, et nous ne le savons pas ». La preuve par Rudyard Kipling s’y ajoute: « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie / Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, / Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties / Sans un geste et sans un soupir; / (…) /Si tu peux supporter d’entendre tes paroles / Travesties par des gueux pour exciter des sots, / Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles / Sans mentir toi-même d’un mot ; » alors tu feras noble et utile Diaspora au profit d’un Togo, la « Terre de nos Aïeux », qui se meurt.

Horizon


Rédigé par psa le 11/08/2017 à 07:01



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