Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




Ne pas avaler la relève
Ne pas avaler la relève
[Mody Niang nous fait découvrir le président Wade dans tous ses états. Dur portait que ce tableau qui par endroit, compare Me Abdoulaye Wade au légendaire Dieu Chronos qui avalait tout rond ses fils, de peur qu’ils ne lui succèdent un jour. Chez l’harmattan, les curieux trouveront les détails de cette odyssée de la politique sénégalaise qui déroute toujours tous les observateurs. L’histoire ne précise pas lequel des fils échappera au Chronos sénégalais, même si Idrissa Seck (Idy) semble être prêt à jouer ce rôle de Parricide. En voici un extrait :]

« Le pouvoir est donc fait pour être géré par lui, et par lui tout seul. Il en est le siège et l’épicentre. Il le perçoit comme un système d’où tout part de lui et revient à lui. Il ne sait surtout pas partager. (…) C’est cette même vision de la gestion de l’Etat et du pouvoir, qu’il a appliquée au Pds depuis sa création en 1974. Rien d’étonnant donc qu’il ait eu à se séparer successivement de ses numéros deux et de nombreux autres responsables du Pds. (…) L’opposant Wade affichait les mêmes attitudes. Ses seconds et autres hommes et femmes de tempérament d’un certain niveau, n’ont jamais été à la fête au Pds : il fallait rester et accepter d’avaler régulièrement des couleuvres ou partir. C’est pourquoi, le Pr Ousseynou Kane, chef du Département de philosophie de l’Ucad dit de Me Wade qu’il souffre du complexe de Chronos. «Chronos était, selon le professeur, une divinité grecque qui avalait ses enfants dès leur naissance de peur d’être détrôné. La mythologie raconte qu’il n’y a que Zeus (Jupiter dans la dénomination latine) qui y a échappé. Parce que sa mère a trompé Chronos en lui faisant avaler une pierre emmaillotée à la place de l’enfant qu’il voulait avaler. C’est finalement Zeus qui trouvera les moyens de détrôner son père. Me Wade semble renvoyer la même image.» Et le professeur Kane de s’interroger : «Qu’est-ce qu’il a fait avec Fara Ndiaye, Serigne Diop, Ousmane Ngom, Jean-Paul Dias, Idrissa Seck, etc. ? Comment comprendre cette propension qui fait que ses fils attitrés aient été liquidés dans les conditions que l’on sait pour rester seul ?» M. Kane poursuit son sévère et pertinent réquisitoire : «Avaler ses enfants parce qu’on a peur d’être détrôné par eux ! Je crois que cela exprime le fait que le Président Wade a un problème avec le temps. Chronos, en même temps qu’il symbolise le temps, lutte contre le temps. Sa façon de lutter contre le temps, c’est de lutter contre le devenir, c’est-à-dire d’imaginer qu’il n’y a pas d’avenir sans lui (…). Quand j’ai entendu Maky Sall dire, au sortir d’une audience avec Me Wade qui venait de le nommer Premier Ministre, qu’il est le fils d’Abdoulaye Wade, je me suis dit qu’il signait son arrêt de mort. Parce que tout fils de Wade est destiné, comme celui de Chronos, à être avalé.» Si nous avons tenu à citer aussi longuement M. Kane, c’est que la peinture qu’il fait du personnage, en le comparant à Chronos, est remarquable. Les développements ultérieurs illustreront en abondance ce trait de caractère de Me Wade. »
Mody Niang

Mot à Maux


Rédigé par psa le 12/05/2006 à 10:54



À l'école du Dialogue Intertogolais
À l'école du Dialogue Intertogolais
« Sur un autre volet, il était acquis jusqu’à la veille de la nomination de Edem Kodjo, au poste de premier ministre du gouvernement d’union de Faure Gnassingbé, que c’est Me Yawovi Agboyibo qui allait occuper le poste. S’il n’y avait pas eu des crocs-en-jambe au sein de la coalition et si Agboyibo avait été nommé, soutiendrait- on aujourd’hui que le CAR, les partis de la coalition du fait de leur appartenance au gouvernement, n’appartiennent plus à l’opposition traditionnelle, aux termes de l’engagement 1.1 des 22 engagements ?
Les acteurs politiques doivent éviter de poser des problèmes qui constituent des pièges pour la résolution de la crise togolaise. En Côte d’Ivoire, Guillaume Soro occupe bien le poste de N°2 dans le gouvernement sans que personne ne dise que les Forces nouvelles sont désormais considérées comme un parti de la mouvance présidentielle.
Le fait pour des partis de choisir de s’assumer en tant qu’entité politique ne devrait pas suffire pour leur ôter un label, dont personne ne détient le brevet. Les notions de gouvernement d’union, de majorité présidentielle, de gouvernement de cohabitation, de coalition gouvernementale…, ont bien un sens qui n’est pas compatible avec les interprétations d’humeur auxquelles on assiste, pour les besoins d’un désir d’exclusion.
Pas plus tard qu’à la récente élection présidentielle, ce n’est nullement la composition de la CENI, qui a été le gros du problème qu’a connu le Togo. Il faut donc s’atteler courageusement et avec lucidité à aplanir les causes profondes de la crise sur fond de refus de l’alternance au pouvoir, au lieu de s’ingénier à régler des problèmes qui n’en sont pas un.»
Augustin AMEGA, Canard indépendant


Mot à Maux


Rédigé par psa le 05/05/2006 à 15:27



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