Profil
Pierre S. Adjété
Pierre S. Adjété
Né à Lomé, PSA a fait ses études au Togo, au Gabon et au Canada. Économiste, administrateur et essayiste, PSA est un partisan assumé du «Grand Pardon» et un adepte de l’Éthique dans l’espace public; il est un acteur engagé dans des initiatives citoyennes et républicaines.




En attente du nouveau
En attente du nouveau
Au départ de ma réflexion se situe l’interview de M. Claude Améganvi à la télévision togolaise TV7. Instructif ! L’éloignement relatif rend nécessaire cette mise à jour des positions des uns et des autres qu’offre cette revue des actualités togolaises. Si j’ai bien compris, l’homme et son parti sont d’option communiste. Pourquoi pas ? Il faut un peu de tout pour bâtir un paysage politique diversifié. Sauf que les arguments développés sont un peu courts et surtout très retro, c’est- à -dire identiques à ceux d’avant février-avril 2005.
C’est symptomatique qu’au Togo les leaders qui sont appelés à conduire le peuple soient si ancrés dans l’ère Eyadema. La facilité d’analyse fait croire que le système survit après Eyadema. Certes, et il serait naïf de penser qu’il disparaîtra d’un coup de réflexion magique. Il n’en demeure pas moins vrai que l’adéquation Le Fils = Le Père est un tantinet facile, trop facile même. Cette erreur a été à la base de la gestion de la période cruciale post-Eyadema. Même si les uns et les autres désiraient un changement au Togo, cette opposition là n’avait pas assez de crédibilité pour recueillir leur appui. Le fils de l’autre incarnait mieux, à leurs yeux le changement ; quitte à lui recommander, fortement, une association avec ses adversaires politiques. On peut aimer ou ne pas aimer : le fait est que cette opposition là affiche un tel degré d’amateurisme qu’elle inspire très peu confiance.
C’est une dimension fondamentale qu’il va falloir admettre que nous sommes dans une ère post-Eyadema. C’est un élément de rhétorique qu’il va falloir oublier que les pages des 11 premiers dialogues sont closes et quasi inexistantes, mêmes si les gens doivent y tirer enseignements divers. C’est une réalité qu’il faut tenir Faure Gnassingbé comptable de son Premier Dialogue Intertogolais. Aucun leader politique ne peut prétendre aujourd’hui cerner le fait togolais sans prendre en compte cette dure réalité que le Bilan des actes engagés entre 1990-2005 devrait être fait depuis longtemps et que l’heure se doit d’être au déploiement d’une nouvelle stratégie. C’est de la stratégie qui manque le plus à cette opposition là ; tout le monde en parle, personne n’en fait preuve chez les prétendants à la gestion du Togo. La situation est d’autant plus grave qu’elle semble venir des plus jeunes des aspirants au pouvoir au Togo qui manquent manifestement d’audace analytique.
Je comprends qu’un bon révolutionnaire doit savoir «Demander l’impossible » pour se sentir réaliste, jusqu’au dernier qui survivra à l’idéologie toujours suspecte des seules explications historiques qu’offre le communisme. Allons, camarades, accouchons de notre mieux pour bâtir la République du Centre, celle dont le Togo a le plus besoin!


Silence


Rédigé par psa le 29/06/2006 à 09:03



L’OBSESSION Edem Kodjo : en explorer tous les méandres et recoins
L’OBSESSION Edem Kodjo : en explorer tous les méandres et recoins
C’est avec un grand plaisir et une certaine délectation que j’ai lu l’article de LC « Du parti charnière au funambulisme : Enfin Edem Kodjo jette le masque ». Le bonheur de la lecture réside ici dans l’argumentation, bien articulée, et partant de la déclaration du Premier ministre togolais que « Les opposants n’ont jamais cru que le train aller démarrer. Or, il est parti sans eux ». Ces deux bouts de phrases, et surtout l’usage du mot Opposant donne bien à penser que l’intéressé s’exclut lui-même de ce groupe. De là, sont partis le raisonnement de notre ami L C et sa conclusion amusante de l’appartenance de Edem Kodjo à la mouvance présidentielle. Amusante, car voici in extenso, les écrits du journaliste raportant les propos de M. Edem Kodjo dans Jeune Afrique: « Beaucoup de choses ont été faites pour apaiser la situation et lutter contre l’esprit de revanche. C’était loin d’être évident. Quant aux critiques de l’opposition radicale, elles me laissent indifférent. Ils n’ont jamais cru que le train allait démarrer, or il est parti sans eux », se félicite-t-il avant d’énumérer, non sans plaisir, « les succès et les signes positifs qu’il faut savoir analyser ».
Mon plaisir n’est nullement de défendre le PM togolais, il sait si bien le faire lui-même. Le plaisir que me donne la démarche de LC réside d’abord dans sa capacité à m’offrir un moment d’attention, supérieur à une lecture rapide, pour détecter ce type de raisonnement idéologique qui parfois saisit les gens et s’empare de leur bonne volonté citoyenne, sans qu’ils ne s’en aperçoivent eux-mêmes. Au service d’un acharnement idéologique, on est prompt à penser qu’un mot mal placé fait de quelqu’un ce qu’il a toujours dit qu’il n’est pas. Quoi de plus facile à Edem Kodjo que d’adhérer au RPT qu’il a créé de ses propres mains, qu’il a quitté par la suite pour fonder d’autres partis politiques. Il a tout simplement le droit de se sentir bien, là où il est, dans une opposition non radicale, qualificatif qui a manqué dans ses propos rapportés. Il n’y a donc pas de quoi fouetter un chat, à moins que l’idéologie soit de faire coûte que coûte de l’intéressé ce qu’il n’est pas aujourd’hui, et qu’il a le droit de devenir ou ne pas devenir, à sa seule guise.
Au Togo, l’étiquetage et l’exclusion des autres sont roi et reine dans certains milieux qui tardent encore à regarder leurs propres comportements. Effectivement, Eyadema était décédé subitement; la pire des choses qui pouvaient arriver aux amoureux de l’alternance que nous sommes, étaient bien d’éviter exclusion pour arriver au résultat toujours rêvé dans un monde civilisé d'un changement dans l'harmonie. Heureusement, que Edem Kodjo ne s’est pas présenté aux dernières élections présidentielles de 2005, et a attendu vainement ceux-là mêmes qui savaient qu’il avait une place parmi eux, et refusaient néanmoins de lui faire appel. Heureusement, qu’il n’était pas candidat en réaction à son isolement. Ne l’accuserait-on pas, par la suite?
Le drame togolais est bien là aussi que les dogmes assombrissent nos raisonnements. Pendant que personne ne voyait l’utilité d’un Edem Kodjo en février-avril 2005, personne ne savait non plus que la violence se préparait et rien ne vaudra le sacrifice suprême de jeter les jeunes Togolais dans les rues, sachant le niveau des antagonismes dans le pays. La suite, on la connaît… et c’est la faute à Edem Kodjo. Bien sûr! Pendant ce temps que faites-vous, Mandarins de l’Opposition? Vous entredéchirer? Nous aimerons bien le savoir un jour!


Silence


Rédigé par psa le 16/06/2006 à 12:42



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